Même la science, que l'on croit absolument objective, n'échappe pas à cette subjectivité à certains niveaux. Malgré ses succès extraordinaires, la science porte en elle le bagage idéologique du 19ème siècle, à savoir le matérialisme. Or le matérialisme est une profession de foi, une croyance, un système de pensée qui n'a rien de scientifique. C'est une philosophie.
"À travers le monde entier, les scientifiques savent que les doctrines matérialistes font partie de la règle du jeu pendant les heures de travail. Bien peu les remettent ouvertement en question, à moins d'être à la retraite ou lauréat du Nobel. Et par déférence envers le prestige de la science, la plupart des gens cultivés se montrent, en public, d'accord avec la pensée orthodoxe quelle que soit leur opinion personnelle." Rupert Sheldrake, Réenchanter la science, Albin Michel, p. 34
Il existe bien des chemins qu'il est préférable d'éviter si l'on veut être pris au sérieux, que certains objets de recherche, dictés par la philosophie matérialiste, sont tabous.
Plus loin on peut lire: "Dans son livre La structure des révolutions scientifiques (1972), l'influent historien Thomas Khun estimait qu'en période "normale", la plupart des scientifiques partagent la même conception de la réalité et de la façon de poser les problèmes, qu'il appelle un paradigme. Le paradigme régnant définit quels problèmes peuvent être soulevés et comment y répondre. La science normale se tient à l'intérieur de ce cadre et tout ce qui n'y entre pas se trouve évacué, nié. Mais les faits anormaux finissent par s'accumuler jusqu'à un point de rupture. les changements révolutionnaires surviennent quand les chercheurs adoptent un nouveau cadre de réflexion et de pratique plus large, permettant d'incorporer les faits précédemment qualifiés d'anomalies. Avec le temps, un nouveau paradigme apparaît, qui devient le fondement d'une nouvelle phase de science normale."