Note: ce sont des poèmes écrits pendant la tournée, pas sur ce qui se passe ou s’est passé dans notre voyage.
donc...
Contradiction
Lorsque j’écris je ne me mets pas en scène, je me sers de moi, de ce corps, de cette pensée et de cet esprit qu’on a appelé Yannick Rieu. Immense contradiction! J’essaie de faire parler cette éternité que je pressens en moi, ce silence qui m’entoure continuellement. Une présence qui n’est pas individuelle, au-delà de l’identité et de la finitude. Évidemment que le silence parle plus que tous les mots de la terre mais parfois, exceptionnellement, ils peuvent être un sentier qui mène à ce silence si on a le courage et l’intelligence de les laisser tomber. Au bout du chemin il n’y a rien, c’est bien en cela que réside sa grande beauté et son immense vitalité.
La flamme
La musique comme une femme
Une femme comme une note
Une note comme une dame
Si tu veux en jouer
Laisse toi guider
Suis sa route
Permets lui de divaguer
Sois son doute
Son oxygène
Ne la bouscule pas
La musique comme une femme
Ne la brutalise
Laisses-la
Que tu fasses ou dises
Dans tes gènes
Devenir flamme
Brutalité vs vigueur
En musique et dans la vie quotidienne
Il est une faute qu’à cela ne tienne
Une méprise
Deux choses confondues
Pour quelques-uns
Zone grise
À mes yeux grave c’est entendu
À savoir ne pas être à même
De faire la différence
De saisir la polarité
Entre vigueur et brutalité
Réserves
Tu habitais une grande maison
Des gens sont venus
Sans y être invités
Se sont imposés
Plus forts plus nombreux
Remplis de vertus
Et t’ont confiné au salon
Et à cette pièce tu seras tenu
De mourir à petit feu
Futur antérieur
C’est quand je ne suis rien
Que je suis le plus moi
C’est quand je suis bien
Que je suis le plus ça
Pourquoi pas toi?
Étrange ce vouloir être
Féconder une personnalité
C’est un peu bête
Lorsque cerné par l’éternité
As-t-on vraiment le choix?
Te souviens-tu?
Avant, après?
Que seras-tu
Quand tu ne seras plus?
De loin si près
Souviens-toi
Quand tu n’y étais pas
Pourquoi la vie m’échoit?