Un vent de changement?
L’Homme vit dans une maison
Il n’en est pas content
Il a ses raisons
Et souhaite de nouveaux appartements
Il rebâtit donc sa demeure
Avec les mêmes travers
Les mêmes heurts
Que de celle d’hier
Hé bien! Hé bien!
Que me fallait-il changer?
J’en suis au même point!
Rien n’a bougé!
L’Homme se veut sage?
Doué de raison?
Intelligent?
N’a pas encore compris
Soyons indulgents
Que l’architecte c’est lui
Et que sa maison
À son image
La construit
L’Homme fait la révolution
Pense changer la société?
Que nenni que non
Il ne fait que se répéter
La paix
Cela vous dérangerait-il
Athées ou croyants prosélytes
De nous laisser tranquille
Avec cette certitude qui vous habite?
Ce sujet ne nous concerne pas
Trop occupés à nous perdre dans le ciel
À sentir, voir et écouter
À humer, à goûter
Le miel
De la vie d'ici-bas
Dialogue
L'un affirmait que l'univers est infini
L'autre de rétorquer le contraire
Qu'il était grand mais circonscrit
Les deux amis de multiplier commentaires
D'argumenter, de raisonner; diserts
L'univers les interrompt :
Je déborde les cadres de votre raison
Vous n'êtes pas mon aboutissement
Mais une possibilité, une vision
Un spasme, un éternuement
Un orgasme dans le firmament
Dans dix milliards d'années
Personne ni rien
Ne saura qui vous étiez
Ou triste ou bien
Le soleil s'en sera allé
Et encore je serai
Dans cent milliards d'années
Vous n’aurez jamais existé
La Voie ne sera plus Lactée
De se souvenir de vous
Même l’oublie l’aura oublié
Tout sera transformé
Planètes, satellites
Continents, terres, cailloux
Succès et faillites
Mers et flots
Cités, cathédrales
Le laid, le beau
Peuples, civilisations
Le mesquin, le magistral
Tribus et religions
Tout cela au panier
En continuel extase
J'existe en dehors
Et en dedans
Je suis l'espace
Je suis le temps
Je suis l'être
Et le néant
D’abord surpris
Les deux amis
Se turent
Puis
Groggys
Comprirent