L'amour. Combien de misère cache ce mot. Combien de mensonges et de malentendus. Quelle charge émotionelle ne contient-il pas! Un mot utilisé à tort et à travers et sur lequel nous nous sommes tellement couchés sans prendre le temps de savoir de quoi il est question au juste.
L'amour n'est certes pas le désir. Il en est presque l'opposé si j'ose dire, le désir étant en relation directe avec l'égo, le moi. L'amour véritable pulvérise le concept du moi. C'est pour cette raison qu'on ne peut découvrir ce qu'est l'amour que par la négation. On ne peut approcher l'amour avec une définition positive: on n'aborde pas le neuf avec du passé, l'amour n'existe que dans le présent, se renouvellant constamment. L'amour n'est pas une idée. De même que la compassion sa soeur jumelle.
Où il y a l'égo, l'amour n'est pas. Où il y a possession l'amour n'est pas. Où il y a jalousie l'amour n'est pas. Là où il y a compétition, contrôle, ambition, peurs de toutes sortes, l'amour n'est pas. L'amour existe au-delà de la pensée et du savoir.
L'amour ne demande rien en retour. Il est. Comme la passion, il n'a pas d'objet. C'est un état. On ne peut aimer sélectivement, cela s'appelle du désir et le désir n'est pas l'amour.
Comment en sommes-nous arrivés à confondre l'amour et la tyrannie? L'amour et l'arrangement sordide, le contrat? L'amour et la tolérance? L'amour et la pitié?
Comment nos coeurs se sont-ils asséchés à ce point?
Mais surtout, comment nous refusons de voir la vérité en face? Combien de détournements de regard, de "biaisages", de palabres pour justifier notre manque de courage?
Une révolution est nécessaire mais pas celle dont nous sommes "accoutumés".
Révolution intérieur.