Un journal est toujours anachronique. Beaucoup de questions peu de réponses. La vie quoi.
Jeudi 13 juin 2013
Retour d’Ottawa. Agréable séjour. Rencontre avec une responsable de la culture au Conseil des Arts. Ouverte et fermée à la fois. Suivre les règles sans possibilité d’en sortir…Les administrations sont toujours difficiles, de par leur structure, à faire bouger en dehors de règles bien définies même si cela s’avèrerait utile. Là où il faudrait du vif nous trouvons du lent, du lourd, là où une adaptation rapide et circonstanciée serait nécessaire nous nous heurtons à une façon de faire rigide et dépassée. Notre interlocutrice en est bien consciente mais n’y peut rien ou pas grand chose. Que signifie être libre à ce moment?
-
Facebook. Exposer ses points de vue sans jamais, ou presque, avoir l’intention de prendre en compte ce que l’autre propose. Changer d’idée est souvent perçu comme une perte, un abandon, une rédition. Avouer que nous nous sommes trompés écorche cette sacro-sainte image que nous nous formons de nous-mêmes et à laquelle nous sommes si attachés. Elle nous défini, nous campe dans le temps, nous fixe et nous rassure tout à la fois. Et si cette image, notre tendance forte à nous identifier à celle-ci était cause de notre souffrance? Les images finissent toujours par se heurter. Par leurs biais nous recherchons la sécurité. Elles ont pour noms catholiques, communistes, québécois, musiciens, professeurs, anarchistes, philosophes, musulmans etc. etc. Sécurité dans le groupe, la tribu, la famille, la nation, le parti politique, la religion? Cette recherche de sécurité dans le groupe ne se trouve-t-elle pas être le noyau de notre insécurité, son point de départ? Nous passons notre vie à nous "construire". Est-ce bien raisonnable?
-
Les médias sociaux ne sont pas un lieu d'échanges (ou si peu) mais bien une scène où chacun y va de son numéro. Un semblant de partage où finalement on se satisfait de montrer son plumage, haut en couleur ou terne. Prouver à soi-même et aux autres que nous avons une existence, une raison d’être, que nous trouvons une certaine tangibilité à travers leur regard. Nous (nous) confirmons ainsi que nous sommes bien vivants et utiles...Ayant à ces propos des doutes récurants…
-
Travail sur une composition de Rebecca Martin “Play for Me”. Le génie d’écrire quelque chose de simple mais qui nous parle, nous touche, nous émeut. Belle leçon de modestie pour qui pense que la complexité est toujours intéressante. Cette complexité ne cacherait-elle pas parfois une pauvreté de l’esprit? Se laisser griser par ses habiletés et son savoir faire est toujours dangereux.
-
Tristesse et colère. De jeunes Sikhs interdits de jouer au soccer au Québec. Déjà, leur cerveau formaté par des croyances. Probablement un héritage de leurs parents. Quand on a 10 ou 11 ans nous ne sommes pas préoccupés par le fait de croire ou non en un Dieu. Sottises d'adultes et embrigadements de jeunes pour des causes qu’ils ne comprennent pas! Et qui blâmer? Ceux qui asservissent au nom de l'amour ou ceux qui excluent au nom de la liberté?
-
À ce point passionné par la vie, sortir du cercle étourdissant du désir et du devenir?