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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 01:27

Le carriériste en musique

 

Voila bien une sorte de gens qui ne me plait guère, je dois l’avouer. Pour en avoir rencontré plusieurs au cours des maintenant nombreuses années de pratique de mon métier, j’ai pu donc en côtoyer quelque uns, toujours d’assez loin quand c’était en mon pouvoir.

 

Le carriériste, comme son nom l’indique, se sert de son talent et de celui des autres pour arriver à ses fins. Quelles sont ces fins? On peut avancer sans trop se tromper que le carriériste vise essentiellement à faire prendre de l’expansion à sa petite personne, son nom, son image et à tout ce qui le concerne en général. La musique devient un moyen de vendre sa personne (ou la louer…), d’en faire la promotion comme on fera pour du savon ou du dentifrice. La musique c’est le bonus qui vient avec…

 

On doit craindre le pire en ce qui concerne cette personne constamment préoccupé par elle-même et son image. C’est pour cette raison qu’on doit l’observer de loin quand cela est possible.

 

En effet, le carriériste est prêt à faire toutes les petites (et parfois grandes…) saloperies qu’on lui demandera de faire ou qu’il pensera nécessaire à l’avancement de sa carrière. Cela peut aller de la sympathie feinte pour les gens qui sont en mesure de faire fructifier son ascension: le carriériste développe ses “amitiés” en fonction de ce qu’elles lui rapporteront. Gare à toi si un jour tu ne lui rapporte plus grand chose…Tu seras écarté de sa route aussi facilement que ces genoux que la prostitué ouvre pour se faire quelques deniers.

 

De la sympathie feinte, donc, et si nécessaire, à la perfidie, à la calomnie et autres variations du plantage de couteaux dans le dos. Il faut toujours rester fort avec le carriériste et ne jamais tourner le dos, montrer quelques faiblesses que ce soit. Il aime et respecte la notoriété, il aime qu’on parle de lui et lui-même parle souvent de ses grands projets et de ses collaborations brillantes, toujours avec des “personnalités” qui font ou qui ont fait leurs marques dans le haut milieu des “arrivés” (toujours selon lui), des gens représentant pour lui l’image qu’il aimerait projeter dans un futur pas trop lointain (le carriériste est toujours pressé…).

 

Le carriériste aime se frotter à ceux qui ont réussi selon les critères qui lui ont été imposés par notre société moderne, pardon contemporaine…

 

Parmi ces critères auxquels notre bon carriériste se plie avec complaisance se trouvent, entre autres, la présence médiatique, la bonne performance au niveau des ventes de disques (très important pour les médias et donc pour lui aussi!). Le discours qui n’engage à rien est en usage presque constant chez le carriériste. Espèce de magnanimité qui fait que la parole ne sert plus qu’à donner du “positif”. Le carriériste évitera les sujets chauds…car au fond, notre carriériste est un personnage faible qui a besoin de l’image de la force que les autres lui renvoie pour se sécuriser et véritablement exister à ses propres yeux.

 

Le carriériste peut aussi être un flatteur quand cela lui est utile. Il saura manier le verbe et encenser au moment où il le faut et à l'endroit où il faut (souvent dans les médias). Il pourra alors dire tout le bien (qu'il ne pense pas) d'une personne afin de s'accorder ses éventuelles faveurs. Ce discours est toujours apprécié par la plupart des gens qui, eux aussi, ont une carrière...

 

À défaut d'intelligence, le carriériste possède souvent du talent, ce qui lui permet d'entrevoir un futur glorieux dans une société comme la nôtre qui adore les gagnants. Cette société est prête à fermer les yeux sur beaucoup de bassesses, considérées comme des dommages collatéraux, (pour utiliser une expression bien connue!) nécessaires pour qui veut réussir. On qualifiera même de courageux des gestes qui, à une autre époque, aurait probablement passés pour ignobles et inqualifiables. 

 

Non, le carriériste se croit dans son bon droit. Il n'a pas vraiment tort dans un sens étant donné que les valeurs auxquelles il croit sont celles que l'on nous présente, dans une large, très large mesure, tous les jours à la télévision, dans les journaux, à la radio, dans nos cercles d'amis etc. Le doute ne fait pas partie de la personnalité de l'arriviste. Il ne fait que suivre l'air du temps. Il se laisse porter.

 

Être un peu perdu, transportant avec lui des valeurs qui, souvent, ne sont pas les siennes mais auxquels il croît dur comme fer, servant les pouvoirs établis, quels qu’ils soient, le carriériste est un peu cette feuille emportée par le vent.

 

On ne verra jamais une feuille remonter le vent.

 

Le carriériste est, finalement, esclave de lui-même

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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