On peut avoir le désespoir tonique, être un tant soit peu lucide sans pour autant verser dans le pessimisme. Le chant des optimistes sonne faux. L'avenir c'est maintenant et maintenant résonne (raisonne?) un peu comme un glas. C'est à pleurer. Je préfère, et de loin, constater et m'esclaffer.
Auras-tu bien compris que les dés sont pipés?
Flamboyant tissus d'or dénommé liberté
Dans lequel tu te drapes pour aller voter
Ne sert qu'à te faire croire bon citoyen
Allons, Oyez! Le monde sait bien qu'il n'en est rien!
Quand auras-tu compris que les dés sont jetés?
Que les temps de l'insoumission sont surranés
Qu"il ne reste plus qu'à tracer une croix
Vis-à-vis celui qui te représentera
Qu'à partir de là ton droit se limitera
À le voir valser entre publique et privé
Auras-tu bien entendu ce vieux Guévara?
Il faut beaucoup plus qu'un frisson ou qu'un émoi
De la coupe aux lèvres, pour qu'un rêve se lève
Mais un peu plus de cran, de sang et de sève
Tu seras sans aucun doute devenu sourd
Aveugle, aphone, les membres bien trop gourds
Hagard, anxieux, calé dans ton divin divan
Tu vérifies si par hasard à la télé
Ne resterait pas un morceau de vérité
Bien sûr indignation, liberté d'expression
Réunion, colère, courroux, manifestation
Chez les bonnes gens on nous regarde allant
Car il va de soi que foi et résolution
Sont devenues bonnes sources de distraction
Mon cher casse-bonbon, bouffeur de révolutions
Censeur sans peur car opposé aux vils menteurs
Pouvoir parler mais seulement du bon côté
Du bord du très bien et du tout ce qui est bon
Tu es bien gentil de leur faire cette fleur
Mais dis-moi pour toi, c'est quoi la vraie liberté?