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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 15:58

Hydre: Serpent fabuleux à sept têtes. Fig.: ennemi, menace

 

Sont arrivés à deux camions avec des instruments sophistiqués. Sans prévenir, comme s'ils étaient maîtres et rois des lieux. Nous n'existions pas.

 

Ils les ont massacrés. Coupant, rasant, déformant, saccageant sans même penser à ce qu'ils faisaient, sans doutes, sûrs de leur bon droit. Je dirais avec presque un sourire aux lèvres, celui de l'homme satisfait de son travail. Le dieu des catholiques avait probablement le même sourire le septième jour.

 

Nous sommes sortis. Je les avais vu arriver, pensant qu'ils allaient élaguer juste ce qu'il faut. Un bon élaguage est salutaire pour les arbres et ils s'en trouvent fortifiés après...si c'est bien fait.

 

Calmement, le technicien nous expliqua qu'Hydro Québec, voulant faire des économies, allait maintenant passer tous les 8 ans (!) pour dégager leurs fils électriques des branches. Celles-ci ne peuvent être plus proches de 2 mètres sur le côté et 3 au-dessus! Ceci dit, nous avons vérifié le long de la route et bien des arbres sont parcourus de fils sans que cela ne gêne qui que ce soit...Hydro compris! Combien de centaines de millions de profit cette année? Et en augmentation SVP! 

 

Nous avons réussi à faire stopper ces charcuteurs. Nos magnifiques arbres sont comme handicapés maintenant. Ils sont difformes et font peine à voir. Des dizaines d'années pour pousser et quelque minutes pour tout détruire. Le technicien nous a prévenu, ils vont revenir...Pour terminer le travail.

 

Quoi faire? Porter plainte? Le mal est déjà fait et combien de perte de temps...Des années?

 

Comment nous en sommes arrivé là? J'ai envie de dire...Encore là ?

 

Je veux dire, cette façon de faire me rappelle des moments noirs de l'Histoire où des gens débarquaient chez-nous, chez-vous avec tous les droits, sans possibilité de discuter, de faire valoir le bon-sens. Non. On exécute les ordres reçus, nous ne sommes pas responsables...

 

Pour moi, ce genre d'esprit me fait froid dans le dos. Un homme ou une femme qui ne font qu'obéir ne sont plus humains. Faut les débrancher.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 14:10

Il est assez étonnant de voir fleurir le mensonge dans nos sociétés et trouver tout à fait normal de procéder de la sorte. Nos politiciens mentent et trafiquent la vérité quotidiennement sans que beaucoup de gens ne s'en offusque ou s'il le font c'est parce que les mensonges ne vont pas dans leur sens, dans ce qu'ils croient croire. Ainsi les phrases creuses fusent et vivent par et pour elles-mêmes, sans lien, sans base sur lesquels elles pourraient reposer.

 

C'est ainsi que considéré comme faisant partie de notre culture, rencontrant le mensonge à chaque jour, nous nous sommes presque habitué à cette façon de présenter la réalité, de la tordre pour qu'elle puisse rentrer et se mouler à notre vision de nous-mêmes, de nos relations, de ce qui nous entoure en général. Nous vivons ainsi, non seulement dans le monde des idées, mais dans le monde des idées fausses.

 

Pas étonnant aprés cela que toute notre société soit si bancale, avec sa corruption, ses luttes sans fin. Chacun bâtit une réalité selon ses convenances, se construit une image de lui-même à la hauteur de ses prétentions. Il est évident qu'on ne peut rien construire de solide à partir de...rien.

 

Nos enfants, pris dans ce tourbillon de vraies fausses vérités, de semblants de faussetés qui ressemblent à la vérité mais qui, au fond, ne sont pas complètement faux...ni vrais. Enfin, vous voyez devant quelle dilemme nous les plaçons? Et nous voudrions qu'ils soient honnêtes après cela? Ils ont vite compris comment les adultes "arrangent" les choses et font de même.

 

On va leur dire: il ne faut pas mentir, il ne faut pas être violent, il ne faut pas gaspiller...pendant que nous mentons, faisons la guerre et polluons à tour de bras.

 

Collectivement, nous n'avons aucun sens, ni aucune crédibilité.

 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 04:50

Je ne sais pas si l'anecdote est véridique. Semble-t-il qu'un jour on demanda à Diane Dufresne ce qu'elle pensait de Céline Dion. Elle répondit simplement qu'elle ne faisait pas le même métier qu'elle.

 

On peut ainsi, en apparence faire le même métier et n'avoir aucune relation avec des gens qui partagent le même travail. J'ai parfois le même sentiment avec des confrères. Je me sens loin de leur conception du métier. J'ai l'impression qu'il n'ont tout simplement pas de réflexion sur celui-ci.

 

Il n'est pas toujours évident, dans le métier de musicien, de garder une ligne claire, d'éviter les compromis. Tout en gardant une certaine souplesse et sans tomber non plus dans un élitisme coupé de la réalité (vous savez, cette fameuse tour d'ivoire) j'aime tracer un chemin relativement droit.

 

Cependant je dois admettre que j'ai beaucoup de difficulté à comprendre cette attitude qui fait accepter n'importe quel boulot, faire à peu près n'importe quoi, du moment qu'il y a des sous au bout. Une certaine dignité, un certain respect pour la musique me paraît indispensable. Ne serait-ce que pour être capable de se regarder dans la glace le matin...Une éthique dans le travail, histoire de rester debout.

 

Si l'argent ou même la satisfaction puérile de voir son nom sur une affiche, comme le chante si bien Aznavour, reste le principal motivateur, je pourrais suggérer des métiers beaucoup plus payant...Faut être un peu stupide de vouloir être musicien pour devenir riche ou connu...Dame bêtise court les rues, ça c'est bien connu.

 

Je n'aime pas le terme "show-business". "Montrer-affaire". Je me montre pour faire des affaires...Mhmmm...Voyez-vous, je me sens plus proche du poète ou du peintre que du showman. Je ne me sens pas plus showman que Kent Nagano montant sur une scène pour diriger l'orchestre. Il y a pourtant un peu de vrai dans cette expression. On doit se montrer.

 

Ce qu'il y a à voir se cache derrière ce que vous voyez. 

 


 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 13:22

Au procès de Nuremberg, à la fin de la deuxième guerre mondiale, la plupart des militaires qui étaient jugés ont clamés leur innocence face au massacre de 6 millions de personnes dans les camps de concentration en arguant le fait qu'ils ne faisaient qu'obéir aux ordres. La plupart ont été reconnus coupables quand même. 12 sur 24 accusés furent condamnés à mort, les autres en prison pour des peines plus ou moins longues, deux seulement furent acquittés.

 

Obéir ne nous soustrait pas à la responsabilité de nos actes. On pourrait prendre des exemples pour démontrer que la désobéissance a aussi permis des avancés au niveau de la connaissance. On peut penser à Galilée ou Copernic (dans son cas ses travaux furent remis en cause après sa mort) qui, sans le vouloir, ont désobéi à l'Église simplement par le résultat de leurs recherches. La terre n'était plus le centre du monde. 

 

Il est fort probable que les débuts de la civilisation ont débuté par des actes de désobéissance (je refuse de continuer à faire du feu à l'aide de deux bouts de bois...il y a certainement un autre moyen) et que cette même civilisation se terminera par un acte d'obéissance,  fin précipitée par un militaire quelque part, obéissant à son supérieur.

 

Nous sommes conditionnés à obéir. Déjà à l'école, on nous apprend à réagir au son de la cloche ou du sifflet, on nous met en rang, le silence est de rigueur, les cours sont donnés à heures fixes et sans possibilités de "débordement" sur l'horaire préétabli etc. Toutes ces attitudes militaires sont dans notre culture et sont vus comme allant de soi, normales voire indispensables.

 

Ne pas poursuivre les traditions, les remettre en cause est très mal vu en général. On cherche une sécurité à travers des actions qui ont été répété des millions de fois, pensant peut-être que cette répétition leurs donne une certaine validité. Ne dit-on pas qu'un mensonge répété finit par devenir une vérité? 

 

J'ai toujours une espèce de malaise devant les chiens trop obéissants. J'ai l'impression qu'à ce moment, ils ont perdu leur nature profonde, qu'on les a dénaturé, qu'ils ne sont plus des chiens mais des ersatz de chien. Des chiens avec des réflexes de soumissions. Notre intelligence ne nous permet-elle pas un autre chemin que celui de la soumission?

 

Comprendre pour agir mais agir sans comprendre...obéir?

 

Mettre la vie à genoux, la mettre en laisse, la rendre mécanique à l'instar de notre propre pensée, user de son autorité pour se faire obéir au lieu de faire comprendre. Notre culture contient en elle beaucoup de réflexes militaires. Nous obéissons sans toujours comprendre et, plus grave, sans vouloir comprendre.

 

C'est ainsi que la médiocrité arrive à survivre et même à s'étendre. 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 16:06

L'accumulation de connaissances ou de savoirs n'a jamais donné la liberté, ne rendent pas meilleur (plus équilibré, aimant, en paix), n'empêche pas l'aliénation, la brutalité, la soif de pouvoir et de puissance.

 

L'éducation, telle que pensée aujourd'hui, nous permet, tout comme un ordinateur, d'accumuler des donnés sur une multitude de sujets: le savoir est issus de la mémoire. Il est toujours relié au passé et toujours limité. 

 

Le savoir est indispensable et responsable des avancées fantastiques dans presque tous les domaines et permet ainsi une vie plus facile, plus douce. Les prouesses technologiques dont nous sommes les témoins à chaque jours me dispensent de démontrer dans les détails l'immense progrès que l'humanité a accompli dans ce domaine.

 

Dans le domaine psychologique, c'est une toute autre affaire. Nous avons très peu évolué à ce niveau. Malgré toute notre habileté dans les sciences nous continuons à nous entre-tuer, à être mesquin, envieux, jaloux etc. Nous continuons à fonctionner selon le mode tribal, les tribus devenues nations, nous poursuivons la glorification de cette pensée vieille de plusieurs milliers d'années. Nos raisons pour poursuivre cet idéal sont plus sophistiquées qu'auparavant mais la base reste la même: il y a nous et les autres. Je suis québécois, canadien, américain, chinois etc. Nous nous identifions à notre pays et, tôt ou tard, nous rentrerons en conflit avec ces "autres".

 

De façon plus large ou générale, nous nous identifions à ce que nous pensons: je suis psychologue, musicien, philosophe, catholique, musulman etc. Encore une fois cette identification n'apportera que séparation, ce sentiment que nous sommes coupés, séparés les uns des autres.

 

Le problème d'identification ne peut être résolu par une plus grande accumulation de connaissances. Si identification il y a, cette accumulation ne fera qu'accentuer cette illusion, le savoir accumulé érigeant un mur de plus en plus épais et solide autour de notre personne, celle-ci prenant de l'expansion, parfois de façon subtile. 

 

Dans le domaine psychologique, l'accumulation de connaissances empêche la possibilité de se voir tel que nous sommes dans l'instant. Le savoir, ici, n'a pas sa place. 

 

La liberté prend racine dans l'ici et maintenant et n'est pas le résultat d'une accumulation de point de vues, d'un savoir de seconde main.

 

Notre culture croit fermement dans le "devenir" qui est la marque d'une absence de liberté. La liberté n'est pas une idée mais un état. Penser que l'éducation apportera la liberté c'est mettre la liberté comme un objectif à atteindre, un idéal. Or la poursuite d'un idéal, toujours dans le domaine psychologique, nous soustrait à nous même et fait passer l'idée avant le fait. Le passé avant le présent.

 

C'est à partir de l'observation de notre manque de liberté que la liberté peut se déployer. Lire et réfléchir sur la liberté empêche le processus de voir directement le fait. La liberté ne se trouve pas dans les idées mais dans la capacité de voir ce qui est dans le moment présent.

 

La tradition, notre culture fait grand cas de l'acquisition de savoirs et place la pensée au centre, nous éloignant ainsi de notre barbarie ou de notre animalité?

 

Il y a le fait: pendant que l'on marche sur la lune et que nous explorons l'univers, pendant que nous devenons technologiquement si sophistiqués nous continuons à nous entre-tuer...comme des barbares. Qui peut affirmer le contraire?

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 13:18

J'ouvre les yeux et c'est un magnifique levé de soleil qui s'offre à mon regard. Des rouges, des oranges, des bleus, des verts. Une fantastique palette de couleurs se déploie dans le ciel évoluant à chaque seconde. Le temps est suspendu, mon regard ne peut se détacher de ce miracle quotidien, ma pensée est inutile, je me laisse porter.

 

Nous portons en nous la capacité de nous oublier afin de permettre à l'ineffable de se produire. Cet aspect de la vie n'a rien de mystérieux. Chacun de nous, si nous sommes le moindrement sérieux avec le fait de vivre, d'être vraiment animé par une curiosité non pas morbide ou strictement intellectuelle mais qui va au-delà de nous-mêmes, de notre "moi" et de sa mémoire, peut laisser cette intelligence se déployer. 

 

Ces instants sont d'une grande simplicité et dotés d'une richesse que les mots ne peuvent cerner. La musique, la poésie, la peinture ont cette capacité de nous faire oublier...nous-mêmes. Mais ce ne sont que des prétextes. Je veux dire que tout se passe dans l'attitude que nous avons face à ces manifestations humaines, à ces propositions inscrites dans le temps. Elles sont un point de départ et non un point d'arriver

 

L'art est un outil pour sortir de nous-mêmes. Que nous le pratiquions ou que nous soyons les spectateurs son "efficacité" (oh! le vilain mot!) revient à notre capacité à faire taire ou effacer l'illusion que nous sommes le centre de quelque chose. C'est ici que l'art prend tout son sens.

 

Tout est dans les yeux de celui qui regarde ou écoute. L'art est une perche tendue, c'est l'amicale tape sur l'épaule qui propose un chemin, il n'est pas le chemin. L'art n'est pas une performance mais une tentative de proposer un autre monde où l'individu, ses capacités ou talents, sont d'ordre secondaires. 

 

Les gestes, les notes, les coups de pinceaux, les phrases ne comptent plus pour eux-mêmes mais débordent le cadre proposé et nous font entrevoir "autre chose". La force de l'art, de ce point de vue, réside dans sa faiblesse ou plutôt à la capacité de l'artiste de se faire oublier pour laisser place à l'ineffable.

 

Tout le reste qu'on appelle encore l'art dans notre société n'est que démonstration de ce moi détestable qui voudrait faire croire que c'est lui qui est intéressant. Ce moi toujours prétentieux et envahissant nous donne toutes ces séries de petites ou grandes vedettes (tout dépendant de leur compte en banque ou leur degré de popularité) qui nous éloignent du merveilleux et nous rapproche de notre centre en le confortant dans son illusion d'importance.

 

L'art est toujours simple. Là est sa difficulté.

 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 13:25

Une petite fable. Je vous laisse le soin d'en tirer une morale. Elle n'a pas été écrite par Lafontaine, je l'ai entendu lors d'une émission de télévision il y a quelque temps et je ne connais pas son auteur. Je vous la restitue dans mes mots.

Cela va comme suit:

 

Un corbeau et un rossignol, perchés sur une branche, cherchaient à savoir qui des deux chantait le mieux. Et le corbeau d'y aller de sa voix graveleuse: Croâ! Croâ! Croâ! Le rossignol à son tour de sa voix flûtée: Pfui! Pfui! Pfui! Et de chanter chacun leur tour sans être capable de se départager.

 

Passe par là un petit cochon. Le corbeau aussitôt lui demande de les aider à savoir qui des deux chante le mieux. Le cochon n'ayant pas d'autre chose à faire accepte de servir de juge.

 

Le jeux recommence. Le corbeau: Croâ! Croâ! Croâ! et le rossignol: Pfui! Pfui! Pfui!

 

Le cochon écoute, réfléchit et donne pour gagnant le corbeau. Le rossignol fond en larme.

 

Le cochon voyant cela dit au rossignol: "Alors? Vous pleurez parce que vous avez perdu?"

 

Le rossignol de répondre: "Non! Je pleure parce que j'ai été jugé par un porc!" 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 17:10

Il m'apparaît évident que l'amour est un obstacle pour le genre de société dans laquelle les oligarques voudraient nous voir vivre. Nous avons, dans une grande majorité, assimilé, accepté, intériorisé le fait que nous sommes en constante compétition les uns avec les autres. Nous avons fait nôtre cette façon de voir et sommes même prêts à défendre becs et ongles nos privilèges devenus des droits. Nous trouvons tout-à-fait respectable, dans l'ensemble, notre société qui est fondée sur une incroyable injustice systémique. Nous faisons payer le prix fort à d'autres humains pour vivre comme nous le faisons.

 

Les nombreux conditionnements dont nous sommes l'objet depuis notre enfance, à l'école, à la télévision, par nos parents, notre entourage, nos professeurs, l'ensemble de la société font que nous avons perdu de vue cette base (l'amour) qui, si nous en sommes dépourvu-et nous le sommes-, rend caduque toute tentative de changements réels et profonds.

 

Ce mot, amour, est devenu plat à force de se coucher dessus voire suspect par nombre de gens. L'amour est un état et non une expérience. L'amour n'a pas d'objet. L'amour exclusif n'est pas l'amour, l'amour possessif n'est pas l'amour. L'amour exclut d'emblée la compétition, la jalousie, l'envie, la dualité sous toutes ses formes.

 

Il faut bien faire ce constat navrant, nous sommes dépourvus d'amour. Nous cachons notre handicap derrière des discours mielleux, derrière nos bons sentiments qui sentent (j'allais écrire qui puent) l'apitoiement sur soi et les autres qui ne sont qu'une autre forme subtile d'égocentrisme. 

 

Nos combats pour une plus grande justice sont limités parce que notre vision de la justice est limité. Quand ont nous aura donné de quoi nous satisfaire (et il en faut peu) nous retournerons à nos petites affaires, continuant notre vie mesquine, car au fond on se préoccupe de l'injustice dans la mesure où elle nous dérange personnellement ou en tant que groupe ou nation...Les autres...

 

Ce n'est donc pas la justice qui nous préoccupe mais...nous à travers la justice. C'est pourquoi nous pouvons nous déclarer, par exemple, satisfait du genre de vie que l'on mène pendant que d'autres se font massacrés, pendant que d'autres ne mangent pas à leur faim, n'ont pas accès à de l'eau potable etc.

 

Si nous commencions par le début? Si nous commencions par voir le manque d'amour en chacun de nous? Nous voir tels que nous sommes? Sans jugements ou conclusions mais simplement voir?

 

Alors, peut-être, on pourra parler de révolution. En attendant, on peut toujours s'étourdir avec nos spasmes pseudo-révolutionnaires et s'exciter collectivement pour quelques miettes de justice. 

 

Pour être francs, l'injustice...on s'en fout tant qu'elle ne nous touche pas...

 


 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 16:24

Depuis quelques temps, on sent une insatisfaction grandissante dans nos sociétés. Certainement justifiée par une multitude de raisons qui pourrait se résumer par un mot: injustice.

 

Nous sommes bombardés de discours, d'informations qui ressemblent souvent à de la propagande ce qui n'est guère surprenant dans une démocratie-oligarchique où les plus nantis, les privilégiés détiennent, dans une large mesure, les clés pour se faire entendre. De cette façon, ils peuvent faire croire, sacro-saints chiffres à l'appui, n'importe quoi et/ou faire pencher l'opinion publique dans un sens qui leur est favorable. Nous sommes responsables des gens que nous avons mis en place, démocratie oblige...Nous sommes aussi responsable de notre...silence. De notre apathie. De notre manque de courage. De notre laisser-faire. De notre individualisme suicidaire. 

 

Il y a, bien sûr, les médias sociaux qui jouent de plus en plus un rôle important mais, tout comme la télévision, les textes ou informations qui pourraient être porteurs (disons-le comme ça) sont ensevelis par un véritable tsunami de stupidités, de joutes verbeuses et inutiles, de règlements de compte personnels. Le résultat donne quelque chose de vaseux, d'informe. C'est du n'importe quoi pour du n'importe rien.

 

On y parle de révolution, de changement, d'écoeurement etc. D'accord. Mais je me pose la question: par quoi ou par quel miracle des changements en profondeur verront-ils le jour si nous sommes les mêmes qu'hier? Un véritable changement ne s'opérera-t-il de lui-même quand nous nous serons changés? On voudrait changer la surface (la société) sans briser ou remettre véritablement en cause l'architecte de cette société: notre pensée?

 

Ce que je vois maintenant n'est qu'un autre spasme, une autre révolution de surface qui n'a pas de profondes racines. On ne veut pas vraiment être dérangé dans notre façon de vivre, on ne veut pas de réels changements, de ceux qui remettraient en question notre civilisation même.

 

Nous voulons continuer de consommer...vert (la fallacieux concept de développement durable)! Nous sommes toujours convaincus qu'une nation est une bonne chose sans se rendre compte de toute la violence que ce concept implique, nous sommes toujours convaincus que la science apportera des solutions à nos problèmes qui sont plutôt d'ordre systémiques, nous sommes toujours convaincus de la validité de la réussite personnelle. Nous sommes encore convaincus que nous sommes séparés les uns des autres alors que la race humaine forme un tout. Nous sommes convaincus que notre souffrance est "personnelle".

 

Nous pataugeons dans une mer de médiocrité, bien au chaud et finalement peinards...Les quelques soubressaux que l'on sent ces jours-ci ne sont que de petites vaguelettes qui auront tôt fait d'être récupérées par un système qui, dans le fond, fait l'affaire d'une majorité.

 

  

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 10:54

Juste quelques mots concernant ce supposé scandale concernant l'abattage d'animaux. Beaucoup de gens offusqués d'apprendre que certaines bêtes sont tuées avec un certain rituel.

 

N'étant ni croyant, ni athée, ni agnostique, les prières et toutes les formes de rituels de toutes les religions me laissent froid. Tout au plus, je m'y intéresse comme je m'intéresse aux hommes qui craignaient la foudre, il y a très longtemps, et qui ont canalisé cette peur avec des croyances. En anthropologue amateur en quelque sorte.

 

Avez-vous récemment visité un abattoir ou encore ces endroits où l'on garde les poules par milliers pour nous donner ces oeufs qui finissent dans votre assiette? Vous êtes-vous demandé comment les boeufs, les veaux, les porcs étaient traités, quels étaient les produits que l'on utilisait pour les faire grossir plus rapidement (plus de profit...). Avez-vous vu ces animaux tenants à peine sur leur pattes, empêchés de bouger (faut pas qu'ils dépensent d'énergie...perte de profit...), cloîtrés dans des box pendant les quelques mois qu'ils ont à vivre?

 

Avez-vous pris connaissance de tous les médicaments qu'on donne à ces bêtes pour qu'ils ne meurent pas de "crise cardiaque" tellement on les gave? Qui n'a pas vu ces tueries industrielles sans un pincement au coeur? On préfère détourner le regard, oublier...

 

Oui, au Québec existent des lois concernant la façon dont on traite ces animaux. Le problème c'est que ces lois sont immorales. Elles permettent le traitement affreux banalisé, balisé par les dites lois. Elles permettent également de nous donner une bonne conscience...Ici, on a des lois pour "protéger" les animaux. Et on ferme les yeux...

 

Que des personnes fassent une prière avant de tuer un animal (tiens...comme dans certaines tribus amérindiennes...), qu'on lui mette la tête dans la direction que l'on voudra, la Mecque ou le pôle nord...C'est un problème? Vraiment? Est-ce vraiment le coeur du problème?

 

Ces mêmes personnes qui bouffent de la viande traitée comme décrit plus haut vont tout-à-coup trouver scandaleux certains rituels, parce que ce ne sont pas les leurs? Ces mêmes personnes tout-à-coup si sensibles ne se sont jamais posé la question: qui était la personne qui a abattu l'animal que je mange maintenant? Vous voyez ce que je veux dire? 

 

N'y a-t-il pas un peu d'hypocrisie voire une forme de racisme dans le fait de se sentir tout-à-coup préoccupé par la forme que peut prendre l'abatage? Bien caché, évidemment...Non! Nous ne sommes pas racistes! Voyons...Pas ouvertement...

 

Que l'on se penche sérieusement sur la façon de traiter les animaux, je veux bien, mais posons-nous la question: sommes-nous halal ou haram?

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