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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 16:02

J'écoutais ce matin une émission de radio (Radio-Canada) portant sur les USA et son président Barak Obama. Toujours surprenant le discours sur ce pays. La cécité volontaire, qui est peut-être pire que la servitude volontaire (voir La Boetie) continue de faire des ravages dans le milieu journalistique et, malheureusement, il n'en a pas le monopole! 

 

Les invasions, occupations, la torture admise sous le règne Bush, la politique du pire (ce pays n'adhère généralement pas aux signatures ou protocoles concernant par exemple les mines anti-personnelles, le réchauffement climatique etc.) Ce pays, considéré comme terroriste par la cour de Lahaye en 1986 continue à être l'objet d'admiration de ces cerveaux propres. Cette complaisance, cette faiblesse d'analyse, cette acceptation de l'inacceptable soulèvent des doutes sur la capacité de ces journalistes à voir la réalité, ou à tout le moins la dire sur les ondes, autrement dit à faire leur travail. Regardez l'histoire de ce pays depuis les 50 dernières années, dites-moi que votre principal souci est encore de savoir si Barak Obama fait de beaux discours ou s'il est élégant et je vous mets mon poing sur la gueule...virtuellement bien sûr... 

 

Je ne comprend pas le ton de ces journalistes, qui tranche beaucoup avec le ton avec lequel la Chine, par exemple, est traitée. Ces journalistes savent pourtant tout le passé violent, brutal, sans égards pour la liberté, hormis dans leur propre pays, de la politique américaine. Pourquoi trouvent-t-il ce pays voyou encore si sympathique. En tout cas le ton qu'ils emploient le laisse supposer. On parle de la distinction d'Obama, de sa superbe, de sa grande prestance, de sa grande éloquence etc. J'ai l'impression de ne pas vivre sur la même planète que ces journalistes, de ne pas voir les mêmes choses qu'eux, de ne pas tirer les mêmes conclusions que ces spécialistes de la rectitude et de l'aveuglement.

 

Je me souviens d'un article, il y a quelques années de cela, de Pierre Foglia qui se désolait presque de voir les citoyens croire encore à la politique telle que pratiquée dans notre pays. Manque de jugement, analyse déficiente voire hypocrisie je ne sais. Une chose est sûr c'est que le fait que tant de belle têtes, d'analystes, de spécialistes se penchent sur la politique américaine (et canadienne) avec les a priori que je constate ce matin, participe à ce lavage de cerveau tout en douceur et culturel.

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 20:59

J'entends à la radio ou lis dans les journaux que tel ou tel artiste vit sa passion, est passionné par ce qu'il fait ou alors que ce politicien est passionné par le désir de servir sa communauté, ou son parti, ses électeurs. Qu'en est-il au juste de ce sentiment, cet état.

 

La véritable passion ne serait-elle pas celle qui ne porte sur rien de particulier? Je veux dire que la passion honnête est celle qui n'aurait pas de sujet précis, que cette passion engloberait tout notre être, notre pensée, notre corps. Que tout le reste découlerait de cette façon d'aborder les choses. Autrement dit la passion vrai n'est pas sélective. C'est une façon d'être, d'approcher les choses et les gens, d'appréhender la vie, un désir de connaître pour se situer dans ce monde. La passion véritable débouche sur la connaissance de soi-même.

 

Je ne crois pas à cette passion qui isole, enferme, rend insensible, seul dans sa tour. Spécialistes, beaucoup d'artistes en sont là, habiles et intelligents uniquement dans leur domaine, stupides et ignorants pour le reste, ne voyant pas l'utilité d'ouvrir leur horizon pour nourrir ce qui ferait d'eux...des artistes dans le plein sens de terme!

 

Ces passions qui appauvrissent n'en sont pas. Elles portent un autre nom: ambition, égoïsme, opportunisme, prétention. Sûrement un peu de tout cela à la fois...

 

Ces artistes hyper spécialisés sont finalement de bons citoyens. Assez ignorants pour croire qu'ils vivent dans un pays réellement démocratique, assez ignorants également pour être convaincus que les choses doivent rester comme elles sont et même, qu'on peut se permettre de faire des leçons d'ouverture, de savoir-vivre, bref d'exporter notre vision du monde si supérieure...

 

Lors d'une entrevue radiophonique, un journaliste me demandait si les artistes seraient un vecteur de changement, porteraient en eux une vision différente des choses. Ma réponse fut instantanée. Je lui répondis que la plupart des artistes étaient devenus de petits entrepreneurs (quelques-uns plutôt gros...) et qu'en tant que tel, leur première mission étaient d'être rentable ou d'entretenir une image "exportable" et/ou politiquement "correct". Subventions obliges.

 

La culture comme industrie est un suicide...culturel.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 00:37

Je viens de prendre connaissance d'un sondage concernant le degré de satisfaction des Québécois sur différents sujets.

 

Ce qui rendrait les gens heureux de vivre au Québec serait les enfants (on en fait ailleurs aussi...), la nature, la liberté et les valeurs de partage. Quand je vois que dans le couple, à ce niveau si intime, il est tout-à-fait naturel et dans les moeurs de payer chacun sa part, je me demande ce que l'on entend par partage et à quel niveau il se situe. On veut parler de charité peut-être...Mais ça, ça ne peut être que temporaire, il faut que la justice prenne le relais à un moment donné.

 

95% des gens se disent heureux. Ça fait beaucoup d'irresponsables et/ou d'inconscients. Ou alors les gens disent n'importe quoi ou ne savent pas ce que pourrait être un bonheur véritable. Ou ils le disent pour s'en convaincre. Peut-être un mélange de tout ça.

 

Si ce bonheur prend sa source dans l'aveuglement (volontaire ou non), l'ignorance (volontaire ou non) ou la prétention (volontaire ou non) ce n'est pas un bonheur de grande qualité... Dire que le Québec est "le plus meilleur pays du monde" c'est un peu comme cet automobiliste qui crève, sort de sa voiture, s'assoit sur le bas-côté et fait l'apologie des trois pneus valides! C'est pas cela qui le fera avancer...Là où on en est, on a plus besoin de coups de pied au cul que d'introspection complaisante. On aura le futur à la hauteur de notre courage à changer les choses. Pas moins pas plus.

 

Toujours selon ce sondage, 95% des gens se disent heureux mais seulement 64% se disent optimistes. Ça fait 31% de gens heureux mais...pessimistes? Réalistes? Et heureux? Autrement dit, 31% des gens savent que l'on va droit dans le mur mais sont contents malgré tout. Heureux les innocents... Et dans les optimistes combien le sont par ignorance?

 

Parce qu'il faut être conscient que ce bonheur, relié à notre façon de vivre, n'existe que dans la mesure où d'autres hommes "acceptent" d'en payer le prix.  Un milliard d'êtres humains, 20% de la population mondiale consomment 80% de l'ensemble des richesses disponibles. Nous faisons partie de ces 20%. Je ne dis pas que nous sommes totalement responsables du fait que 80% de la population mondiale doit se partager les 20% des richesses restantes mais nous y participons certainement et ce, de façon conséquente.

 

Nos gaspillages systémiques et systématiques promulgués, catapultés au rang de droits par l'économie de marché ne feront plus long feu. Obama (le bien-aimé!) a dit lors de son discours d'investiture que l'Amérique n'avait pas à rougir de son niveau de vie ni de sa façon de vivre. Parlez-en à tous ces peuples massacrés, trucidés, exploités, à ces régimes renversés (régimes démocratiques ou non...la liberté, c'est pas pour les autres...).

 

Pendant ce temps on nous annonce avec fierté des projets grandioses et payants pour le nord du Québec. Comme au bon vieux temps... Exploiter plus, vendre plus pour consommer plus. Fallait y penser. Je me demande si tous ces dirigeants (le mot gérants conviendrait mieux) qui ne dirigent rien du tout seront imputables un jour... Ça va faire beaucoup de monde!

 

Il faut être conscient aussi que notre liberté, en tout cas celle qu'on nous vend, s'est faite au détriment d'autres peuples qui vivaient et (sur)vivent encore sur ce territoire avec et malgré nous.

 

Je sais, on ne peut pas refaire l'histoire mais on peut au moins s'y intéresser.

Ça donne des perspectives à notre bonheur aveugle.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 02:34

Quelques observations et réflexions notées au fil du temps...

 

Créativité/Amour

Pas plus que l'amour, la créativité n'est un acte de volonté. C'est un état qui survient lorsque l'on n'est plus notre principal objet d'attention.

 

Doute

Je me demande parfois si un artiste c'est quelqu'un qui "exprime son moi profond" ou plutôt quelqu'un qui a le talent de s'oublier pour faire place à quelque chose de plus grand que lui, qui le dépasse. 

 

Doute (bis)

Quant à avancer que l'art est le fruit d'une action posée par un homme libre...J'ai de sérieux doutes! L'art est trop souvent une réaction à un état d'oppression ou à un mal être. Les hommes vraiment libre n'ont certainement pas besoin consommer la musique comme on le fait maintenant ni d'en faire d'une façon névrotique. Ce que l'on admire souvent chez un artiste, c'est sa névrose!

 

Bout de son nez

À force de pencher la tête pour se regarder le nombril, on finit par avoir les idées courbes. 

 

Choix

Le pessimisme moins tragique que l'optimisme?

 

Business

La guerre? Grande source de richesses pour les pays dominants.

 

Théatre

Les mots sont des masques. Ils travestissent le réel.

 

Fraternité/Amour

Nous nous sommes tellement couchés sur ces mots qu'ils sont devenus tout plat.

 

Descartes

Je pense donc je suis. Je ne pense plus et suis encore. Que suis-je?

 

Boeuf et grenouille

Un festival de musique si gros qu'il n'y a plus de place pour celle-ci.

 

Éducation

On peut parfois lever la main pour parler comme un chien lève la patte pour pisser.

 

Très fort

À force de se dépasser on se perd de vue.

 

farce

L'Organisation des nations Unies. Se séparer pour mieux s'unir. 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 04:01

La déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée le 10 décembre 1948. Je ne crois pas que l'esprit de l'homme a changé du tout au tout depuis cette signature. Alors...

 

Je me demande jusqu'à quel point cette histoire des droits de l'homme n'est pas devenue une autre façon d'imposer notre vision du monde au reste de la planète. Quand je dis "notre" je fais référence, grosso modo, aux pays occidentaux dominants depuis plus ou moins 500 ans: L'Europe, l'Amérique du Nord.

 

On leur a déjà fait le coup dans le passé!

Souvenons-nous de notre désir, avec tout ce mouvement qui s'étale sur des siècles (et qui n'est pas fini), de vouloir imposer, souvent par la force, un Dieu...d'amour! Combien de conflits en son nom! Souvenons-nous aussi de notre prétention à vouloir civiliser ces "barbares" qui vivaient en Afrique, dans les deux Amériques, en Asie.

Droits de l'homme...blanc...chrétien..?

 

Souvenons-nous aussi du traitement réservé aux plus démunis de notre société, aux travailleurs qui peine à longueur de journée, aux ouvriers. Leurs droits se résument trop souvent à recevoir la charité alors que c'est de justice qu'ils ont besoin.

Droits de l'homme...blanc...chrétien...riche..? 

 

Souvenons-nous de ces femmes systématiquement éloignées du pouvoir, de ces femmes coupables, avec l'aide de la religion, d'être...femmes!

Droits de l'homme...blanc...chrétien...riche...mâle..?

 

Au nom de quoi se drape-t-on de cette vertu qui nous donnerait le droit de diriger les autres?

Les choses changent me direz-vous? Je n'en suis pas convaincu.

 

Pourquoi lorsqu'il s'agit de protéger leurs intérêts, les pays sont si prompts à mettre des milliards de dollars (pour ceux qui en ont les moyens...), à mobiliser des énergies, troupes, des cerveaux, à penser des modes d'action, des stratégies alors qu'il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de lutter contre la pauvreté, le manque d'éducation etc. Tout à coup, ces mêmes pays mettent des dizaines et des dizaines d'années à réfléchir sur des moyens éventuels, avec des budgets restreints...vous savez...la crise... 

 

Si le vote pouvait vraiment changer les choses, il serait illégal.  Si on voulait vraiment changer les choses on ne se contenterait pas de déleguer notre pouvoir tous les quatre ans...pour quatre ans...

  

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 00:18

Il y a quelque chose d'un peu futile, puéril à vouloir rejeter (souvent d'un seul bloc!) les traditions musicales, à vouloir remettre les compteurs à zéro, du moins le croit-on, pour faire une musique "neuve", "nouvelle". Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'entendre à peu près ce discours: "je ne veux rien savoir du jazz, c'est une musique américaine. On est Québécois, on va faire une musique québécoise. On est pas des colonisés". Pour moi, cette approche en est une de...colonisé! Réaction de rejet, peur de perdre son identité.

 

Pour ma part, je ne m'identifie pas à la musique que je joue, non plus qu'à ma nationalité ni à quoi que ce soit d'ailleurs. Je ne me défini pas à partir de ces idées ou actions. Je n'ai donc rien à défendre de ce côté.

 

Je me méfie de tous les nationalismes. Qu'ils soient poétiques ou revendicateurs, économiques ou politiques, ils mènent toujours, tôt ou tard, aux conflits, à l'affrontement, à la guerre. Je n'aime pas ce qui sépare. Ceci dit, je ne crois pas non plus aux grands rassemblements,  aux mouvements de groupes ou de foules.

 

Voir nos racines, les reconnaître, s'en inspirer, prendre ses distances avec elles et enfin pouvoir véritablement voyager, au propre comme au figuré! Ne jamais les oublier, ces racines, mais aussi ne pas en faire l'apologie systématique. Nous n'avons pas à être fier ou pas de nos origines. Elles sont. C'est tout.

 

Revenons à notre musicien qui rejète d'emblée une culture, une histoire...des histoires! Il me semble que ce musicien devra d'abord se débarasser de sa peur qui le fait douter de lui et de sa place dans le monde, qui tranforme "l'autre" en obstacle à combattre, en mur à franchir. En ennemi.

 

Un tout petit texte de Pau Casals qui traite de l'originalité en musique:

 

Le souci d'une originalité à outrance porte aux pires aberrations. Chacun de nous porte en soi son originalité, comme la possèdent les plus modestes créations de la nature. Combien de feuilles sur cet arbre et cependant aucunes n'est identiques à l'autre.

Un ami à cent mètres n'a pas besoin de recourir à des gesticulations pour donner une impression d'originalité. La marque du génie, en musique, c'est de développer un language à soi au travers du language usuel et compréhensible.

 

 

 

  

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 07:23

J'ai un DVD qui présente un master class donné par cette grande dame qu'était Nadia Boulanger. Pédagogue de réputation internationale (Stravinsky, Bernstein ont etudié avec elle), elle avait une profonde compréhension de la musique, de sa construction au point de vue technique et à cette compréhension, s'ajoutait une grande sensibilité et un véritable humanisme. Aucune complaisance chez cette femme, une certaine dureté (pureté?) dans le propos mais toujours juste, jamais gratuit. Je vous propose de découvrir quelques extraits de cours que j'ai recopié du film. Au moment du tournage, elle fêtait ses 90 ans...Voyez la fraîcheur de ses idées!

 

-Vaut mieux se tromper honnêtement que de vouloir paraître autre chose que ce que vous êtes.

-On peut chercher (en musique) pour de bonnes raisons, on peut chercher pour de mauvaises raisons. Si on cherche pour cacher sa misère, son manque de culture, on a tort.

-Ce qui manque le plus souvent (chez les musiciens) c'est l'intention, c'est-à-dire une forme de caractère. Des gens d'une telle concentration que tout prend une réelle importance: écrire une oeuvre ou faire la vaisselle!

-Avant d'encourager quelqu'un, il faut savoir s'il porte en lui un amour, s'il porte un réel interêt à ce qu'il fait, quoi que ce soit. C'est ce qui distingue les êtres. Cela donne aux uns une marge extraordinaire d'activités et d'autres qui sont les "dormeurs". Ceux qui dorment ne doivent pas être réveillés. il n'y a aucun interêt à les éveiller, il sont très gentils (ou non...), très heureux, ils sont très bien, ils sont justifiés humainement, ils sont ce qu'ils sont. (notez l'humour à la limite du sarcasme...)

-Les bonnes larmes ne sont pas tirées par un texte ou une musique triste mais par le miracle du mot ou de la note juste, irremplaçable.

-Tout ce que nous faisons de vraiment sérieux c'est la démonstration de ce qui nous dépasse.

-On ne pratique pas un art pour s'exprimer mais pour rendre compte de ce qui nous dépasse en tant qu'humain.

-la question n'est pas de savoir si on aime ou pas (une oeuvre). C'est une fausse question. Est-ce que la culture ne nous permet pas justement de passer outre nos goûts personnels et voir la beauté même dans des oeuvres dont on apprécie pas la tendance (le style)?

 

De quoi faire réfléchir! J'aime particulièrement le dernier extrait qui traite de l'utilité de la culture. Combien de fois, à la radio, dans les journaux etc. j'ai entendu d'inepties provenant de gens qui "s'occupent" de culture alors qu'il n'en ont pas ou trop peu!!! Cela nous condamne presque à penser que Celine Dion est la plus grande chanteuse du monde, que l'émission de télévision "tout le monde en parle" est vraiment intéressante et qu'on peut vraiment savoir ce qui se passe dans le monde en regardant les nouvelles!

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 08:49

Il y a quelques années, j'ai été écouter un saxophoniste, peu importe le nom, à Paris, au Duc des Lombards. Spécialiste du saxophone, beaucoup de force et d'énergie et beaucoup de...démonstration. Pas de morceau lent. Trop saxo pour moi. J'aime la musique plus que le saxophone! Je ne me vois pas asseoir ma vie sur une quelconque habileté sur cet instrument...Ce serait trop mince! Ce que beaucoup de saxophonistes n'ont pas compris avec Coltrane (je soupçonne fortement ce saxophoniste d'avoir écouter Trane plus que de raison et peut-être pour les mauvaises raisons!) c'est que son cri, sa douleur transformée en musique, cette douleur c'était pour les autres... Je veux dire qu'on entend tellement de saxophonistes "crier" comme Coltrane mais ce cri c'est pour dire "voyez, regardez MOI". Ce n'est pas le même discours! C'est probablement, entre autre, ce qui fait de Coltrane un musicien d'une telle stature.

 

La profonde générosité de cette musique, l'absence totale de complaisance et cette souplesse dans la rigueur qui me laisse à chaque fois sans voix. Coltrane, comme tous les grands artistes, a su s'effacer devant son art.  La force et la puissance mais aussi toute la tendresse de sa musique parlaient pour lui. Pas de mise en scène, pas ou peu de présentation, pas de costumes voyants, d'effets ou que sais-je. La musique parle, arrêtons de lui brouiller la parole...

 

À ce moment-là, je me suis vu dans ce saxophoniste (celui de Paris). Les choix que j'ai fait depuis m'ont évité de me retrouver dans ce cul-de-sac musical. Je sais que beaucoup de gens ne veulent pas être touchés ou émus mais bousculés, surpris, excités par certaines musiques. Il y a des solos, par exemple, qui ressemblent étrangement à des strip teases en ce sens qu'ils servent uniquement à créer une excitation dans la clientèle.

 

Musicien pornographe!

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 15:57

La recherche de sécurité est le principal but dans la vie pour un grand nombre de personnes. Est-elle souhaitable et surtout existe-t-elle? Je ne parle pas ici de sécurité matérielle. Cela va de soi que l'on a besoin d'un minimum pour vivre (toit, nourriture, vêtements). Je parle de sécurité psychologique.

 

Toutes les religions, les gurus, les Églises, les sectes, les partis politiques, les associations de toutes sortes donnent l'illusion de cette sécurité tant recherchée. J'ai l'impression que beaucoup de souffrance vient de cette recherche même. L'angoisse de ne pas savoir notre raison d'être, d'exister, le peu de sens de la vie tel que vécue maintenant, cette course éperdue pour le bonheur. Nous sommes des aveugles courants dans tous les sens et nous nous heurtons fatalement les uns les autres. Nous croyons trouver une sécurité dans le fait de se réunir en nations, pays, en corps de métier, en familles (tribus...) etc. Nous éprouvons une certaine sécurité à nous rassembler mais il me semble que c'est aussi une source d'insécurité car tôt ou tard il faudra défendre sa nation, son pays, sa tribu contre d'autres nations, d'autres pays, d'autres tribus qui ne pensent ni ne vivent de la même façon que nous et qui voudraient, eux aussi, nous imposer leur façon de vivre. Car ce qui est différent de nous est source...d'insécurité! Alors? Où se trouve la sécurité?

 

Peut-être la sécurité se trouve-t-elle dans l'observation de tout ceci? L'acte même de regarder, d'observer-observation totale qui exclut le jugement, la position, l'opinion-là se trouve peut-être la sécurité?

 

Voir et déjouer le piège que sont les institutions, les rassemblements qui ont pour seul but de donner l'illusion que nous sommes "ensemble" alors que l'on est seul avec nos peurs. Retrouver ses semblables pour se vautrer dans la complaisance...Non merci!

 

L'artiste doit proposer le doute, remettre les façons de faire et le savoir faire en question.

L'artiste doit aussi faire naître un sentiment d'urgence, un déséquilibre d'où naitra la remise en question de nos  certitudes, nos sécurités...

 

La désobéissance à l'idéologie, quelle qu'elle soit, est vitale.  

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 21:56

Vivre dans le présent. Être présent à ce qui est. Il ne doit pas avoir de "ce qui devrait être" mais seulement "ce qui est" et son observation. Imaginer "ce qui devrait être" nous éloigne du vivant, de nous-même, nous fait vivre dans un monde ou les idées sont plus importantes que les faits. Voilà certainement un drame: les idées prévalent sur le vivant, le présent. On tue, blesse, assassine pour des idées, des concepts.

 

Simplement regarder, observer ce qui est. C'est si simple...Trop simple? Nous sommes tellement conditionnés à faire autrement, à faire l'apologie de la pensée, à croire que le nec plus ultra c'est cette intelligence, que j'appelle mémoire. Parce que la pensée n'est que memoire, elle n'est jamais neuve (en surface peut-être) parce qu'inscrite dans le temps. Nous sommes mal eduqués. Eduqués à ne pas être attentif au moment présent, à toujours suivre nos idées, nos rêves...Nous voulons tellement devenir que nous oublions d'être. Vivre en fonction de ce qui "est" et non de "ce qui devrait être"!

 

Être musicien c'est jouer en fonction de ce qui est. L'improvisation véritable c'est ici et maintenant! Et pour être véritablement dans le moment présent il est impératif de s'oublier, de s'effacer. Tous les "trucs", les phrases musicales apprises, les patterns et tout automatisme doivent être oubliés, effacés. En étant dans le présent tout ceci s'efface de lui-même de toute façon! Il n'y a pas de véritable création s'il y a pensée! Je sais que je vais en choquer plusieurs, en perdre quelques uns en route mais je trouve important de le dire. Ce n'est pas dans le courant de pensée contemporain... Ce qu'on appelle création aujourd'hui n'est souvent que bavardage inutile, bruit, habileté, acrobaties, maniérisme, esthetisme, élucubrations de cerveaux malades et prêts à tout pour se faire voir et remarquer! 

 

Je constate que l'art, tel que pratiqué aujourd'hui, n'est souvent que glorification de la personnalité, fréquemment déséquilibrée et pleine de fausse humilité, excentrique et poseuse.

 

Si c'est pour divertir des personnes qui ont peur d'être réveillées, cela ne m'intéresse pas.

Si c'est un moyen de triompher sur le plan économique cela ne m'intéresse pas.

Si c'est une activité adoptée par mon ego pour s'encenser, cela ne m'intéresse pas.

Si je dois être le bouffon de ceux qui ont le pouvoir, qui empoisonnent la planète et affament des millions de gens, cela ne m'intéresse pas.

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