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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 17:37

Je vous fais part d'un mail que j'ai envoyé hier concernant le pacifisme et les bons sentiments qui animent certaines organisations. Ce mail est une réponse à un mail que j'ai reçu d'une organisation qui porte le nom d'un journaliste, Daniel Pearl, exécuté il y a quelques années par Omar Cheik, terroriste appartenant à Al Qaïda. Cet exécution, horrible, insoutenable  qui n'a certainement pas sa place dans un monde dit civilisé peut être visionnée sur internet. Elle est la raison, le point de départ de cette organisation qui a pour but (entres autres) de dédier des concerts à la paix (dans le courant du mois d'octobre) et souligner toute l'horreur de cette exécution. Beaucoup de pays (80) ont déjà participé à cet évènement pour la paix dans le monde. Cette façon de faire, pour vénérable qu'elle soit, soulève chez moi des questions.  Voici le mail en question: (j'y ai fait quelques modifications par rapport à l'original mais son contenu reste globalement le même) 

 

Bonjour,
 

je viens de recevoir votre réponse à mon mail d'il y a quelques jours. Je pense avoir été répondu par une machine.

Ce sentiment très désagréable de, finalement, ne pas être réellement lu par un véritable être humain mettra probablement fin à notre échange. J'attendrai la prochaine réponse et aviserai.

C'est pourquoi j'écris en français, langue commune avec Marianne Pearl. Nous perdons notre humanité lorsque notre organisation compte sur des machines pour communiquer. C'est d'une grande tristesse. Il est hors de question que je m'unisse à une...machine...! (on m'a finalement répondu plus directement)

 

(...)Je ne crois pas un instant que les religions s'uniront pour faire la paix comme vous le suggérez dans votre réponse. Elle sont le fruit de la peur des hommes devant l'inconnu, devant la mort. Le bouddhisme entre dans cette catégorie vu qu'il suppose de croire en la réincarnation (ce que Bouddha lui-même récusait!) et où il est également question de transcendance. Avec un peu d'étude sur l'histoire des religions ont peu affirmer également  qu'elles ont presque toujours été du côté des opprimeurs. Elles séparent au lieu d'unir et sont responsables d'au moins 40 guerres de part le monde depuis quelques siècles. Même Jésus, pour mettre les "vendeurs" hors du temple, a usé d'une certaine violence... 

 

On ne peut pas comprendre notre monde uniquement avec de bons sentiments. Je n'aime pas les discours trop "sucrés", ils me font peur parce que coupés de la réalité. J'apprécie quand un prêtre ou autres curés met la main à la pâte, si je puis m'exprimer ainsi. L'exemple de L'archevêque Romero du Salvador dans les années 70 me vient immédiatement à l'esprit. Cet homme s'est donné corps et âme pour donner aux démunis de son pays les moyens de se prendre en main. Son assassinat, alors qu'il disait la messe, par un commando entraîné et supporté par les États-Unies devraient vous émouvoir et peut-être, si nécessaire, vous ouvrir les yeux sur la politique de votre pays. Je vous invite, si ce n'est déjà fait , à lire le petit livre de Noam Chomsky "Les dessous de la politique de l'Oncle Sam" paru aux Éditions Écosociété ou si vous préférez en anglais sous le titre "What Uncle Sam really wants" aux Éditions EPO.

 

Il faut y mettre de l'intelligence et comprendre soi-même et notre société pour comprendre les autres. Al-Qaïda est une réponse à une politique basé sur l'injustice, le cynisme et l'horreur. Je suis absolument contre la violence mais jusqu'à un certain point. Soyons clair et j'insiste, je suis contre la brutalité mais il faut absolument la comprendre pour l'enrayer sérieusement et définitivement.  Nous avons la chance, moi au Québec et vous aux États-unies ou en France de voter librement pour un gouvernement de notre choix. Nous sommes donc responsable collectivement de ces gouvernements que l'on a élu. Là est, à mon avis, le véritable combat qu'il faut mener.
 
 

Une certaine forme de liberté en France est le résultat d'une révolution qui ne fut pas pacifique. Aux États-Unies la guerre de sécession a débouché sur l'abolition de l'esclavage (je fais court...). Là encore, il a fallu lutter physiquement pour avoir un résultat. Je ne crois pas que les bons sentiments changeront le monde, car ceux qui détiennent le pouvoir savent plus que jamais comment le garder et possèdent des moyens qui incluent la violence! La liberté n'est jamais donné mais toujours chèrement acquise. La chance que nous avons de vivre dans une société ouverte est le fruit et l'héritage de beaucoup de luttes. Il ne faut jamais l'oublier.

 

Je suis pacifiste mais pas idiot.

Fin de mon mail.
 
J'attends une réponse de Marianne Pearl, la femme de Daniel Pearl. En effet, je suis pacifiste mais pas idiot. Mon désir de paix a une limite. Si on m'attaque je ne resterai pas les bras ballants attendant qu'on m'achève. Il existe une certaine hypocrisie avec cette prétendu non-violence qui est souvent plus une position théorique de gens qui n'auront jamais rien à défendre et qui font de la morale de gens riche et bien-pensant. Les terroristes d'aujourd'hui seront souvent appelés révolutionnaires demain et héros le sur-lendemain. Il existe un grand nombre d'exemples qui illustre mon propos dans l'histoire de l'humanité.
 
Qu'on me comprenne bien. Je ne fais pas l'apologie de la violence ni ne pense que la lutte physique (armée ou non) est une réponse juste. Il arrive simplement que ce soit la seule issue possible pour sauver le peu de dignité qu'un être humain possède. Lorsque des gens en arrive à cette extrémité, il faut qu'ils soient sans espoir d'être entendus et compris. Ceux qui entrevoient la violence (physique et/ou psychologique) comme moyen de soumettre l'autre sont des fous ou des imbéciles qui ne méritent pas le qualificatif d'humains. 
 
On pourrait aussi parler de la violence passive qui est une violence psychologique qui peut faire des ravages et qui est beaucoup plus difficile à cerner. Cette brutalité est plus insidieuse et permet à l'agresseur de jouer les innocents voire les victimes! Je donne un exemple pour être mieux compris.
 
Vous êtes témoin d'une situation où une personne souffre, qu'elle qu'en soit la raison. Vous la voyez se débattre mais ne bougez pas le petit doigt, peu importe le motif de cette passivité (motif peu humanitaire, on s'en doute...), sachant que vous pourriez faire partie de la solution. Voilà un exemple d'agression passive. On peut la rencontrer assez souvent dans les milieux dit "cultivés" où l'agression directe est mal vue. Ces personnes vous diront qu'elles ne sont pas responsables de la souffrance d'autrui et garderons intacte l'image (souvent haute...) qu'elles se font d'elles-mêmes et que les autres ont de cette personne. 
 
Pas besoin de vous dire le peu de respect que j'ai pour ces petites âmes...
Je reviens bientôt sur la suite de mon périple en Chine.
 
  
 
 
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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 23:37

Nous quittons Hefei pour Changzhou. 4 heures de route séparent ces deux villes. Nous allons donc entreprendre ce dernier droit en autobus nolisé. Nous en sommes déjà au dernier concert...comme le temps file! Pour ma part je donne un autre concert le 12 avec des musiciens chinois qui se trouvent être les accompagnateurs d'un chanteur que l'on peut qualifié d'icône. Il est un peu le Bob Dylan (en plus rock) de la Chine et a marqué plusieurs générations par ses chansons qui parlent de liberté, d'amour, de mort...bref les principaux sujets qui ont toujours constitués le répertoire de tout chanteur digne de ce nom. Nous nous sommes rencontré à quelques reprises dans un de mes clubs de jazz préféré qui se trouve à Beijing, le East Shore. Seul club sans prix d'entrée que je connaisse en Chine, cet endroit est le rendez-vous des étudiants et fans de jazz. Il est situé sur le bord du lac Houhai et fait partie des nombreuses places qui bordent ce plan d'eau, au coeur de la capitale. Endroit romantique s'il en est, vous pouvez faire le tour de ce lac à pieds et visiter les boutiques, bars, kiosques où l'on vous prépare et vend toutes sortes de bonne choses à manger (brochettes, crêpes fourrées, gâteaux variés, biscuits, crème glacé etc.). On peut aussi louer un petit bateau munis d'un moteur électrique (pas de bruit!) et devenir capitaine pour une heure ou deux. Combien de couples j'ai vu marchant tranquillement, main dans la main, profiter du doux temps! Comme nous sommes loin de l'image d'une Chine intolérante que l'on veut nous faire avaler dans les médias!

 

La Chine est sur beaucoup de plan un pays paisible. Ses habitants n'aspirent qu'à vivre en paix après toutes ces années de vache maigre, de famine, de sécheresse et l'ignoble période que l'occident leur à fait subir (Nous les avons drogué sciemment-guerre de l'opium- nous les avons attaqué sous de fallacieux prétextes, nous avons favorisé son éclatement en soudoyant des chefs de guerre et j'en passe!). Non, notre passage ici n'est pas très glorieux et ils s'en souviennent. Ils ont une méfiance vis à vis des occidentaux qui se comprend aisément. Ceci dit et malgré cela, ils sont d'une chaleur, d'une gentillesse et d'une patience à toute épreuve! Encore hier en allant manger après le concert nous avons été reçu comme des rois. Cette gentillesse s'exprime de diverses façon qui va de dépasser les heures d'ouverture normales du restaurant spécialement pour nous, à vouloir nous faire goûter les cigarettes locales. Et n'essayez pas de leur donner un pourboire, ils refusent poliement mais fermement.

 

La conduite en chine est particulière. Ici, on utilise le klaxon non pas pour exprimer sa colère comme chez nous mais pour avertir de sa présence. C'est donc assez bruyant mais jamais agressif. Je ne sens à aucun moment de tension mais une espèce de fluidité et une souplesse au niveau des règles qui ferait attraper la jaunisse à n'importe quelle police québécoise. Tiens, en parlant police, je trouve vraiment cheap, scandaleux et hypocrite l'habitude de nos chers policiers de se cacher pour ainsi attraper des conducteurs coupables d'excès de vitesse. Qu'on ne me parle pas de sécurité! Si l'on veut faire ralentir les conducteurs il me semble plus logique d'être visible! Non, ce que l'on veut c'est du cash...ignoble cette culture...Et nous trouvons cela normal...Pour finir avec ce sujet policier, je ne rencontre pas plus de police ici qu'au Québec et beaucoup moins qu'en France. La circulation est régi par des civils qui ne sont pas toujours écouté...Les nombreux vélos, scooters et autres véhicules à deux et trois roues qui servent à transporter des marchandises naviguent dans ce flot de voitures sans heurts. C'est l'anarchie mais ça marche!

 

Pour en revenir au concert donné hier, j'ai eu des problèmes avec mon saxophone à cause de l'humidité. Les tampons qui servent à boucher les cheminées collaient (surtout la main gauche) comme de la gomme! Impossible de jouer des traits rapides sans avoir l'air d'avoir un problème d'élocution! Il faut dire que nous sommes dans la période la plus difficile niveau température, même pour les autochtones. Grosse chaleur, pluie violente de 15 minutes et retour à la chaleur. Tropicale donc.

 

Je vais donné une série de classes de maître dans les prochains jours. Il me tarde de rencontrer les étudiants et d'entamer des discussions avec eux.

 

Ah! oui! Dernière chose. La capitale de la Chine se nomme Beijing et non Pékin. Pékin est le nom donné par les colonisateurs dont je vous parlais plus haut.  Dans leur prétention sans borne, ces bonnes âmes ont rebaptisé cette ville, voulant ignorer une culture qui avait déjà nommé cet endroit! C'est un peu comme si, au Québec, on donnait de nouveaux noms à des endroits qui étaient déjà habités et nommés...mais j'y pense...c'est ce que l'on a fait...  

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 09:18

Nous sommes maintenant à Hefei. Nous venons de terminer la balance (soundcheck) et encore une fois dans une salle de 975 places nous allons jouer "acoustique", sans amplification. Cette habitude de sonoriser à outrance débouche souvent sur un son artificiel où les subtilités et variations dans le son deviennent impossible. Cet conception erronée en ce qui concerne le jazz provient peut-être de la culture "rock" qui veut que le son soit agressif, sorte de contestation de la génération qu'on disait "pépère", rigide et bien-pensante. Ce son se voulait un cri; l'important, pour moi, n'est pas tant la force du cri mais la validité et la pertinence de son contenu. Le silence peut parfois être plus fort que le cri, tout est question de qualité. De toute façon nous venons du silence et y retournerons un jour ou l'autre. Et il faut toujours de très bonnes raisons pour le briser...

 

Souvent, dans les hôtels où nous sommes logés, le déjeuner est inclus. En général d'une grande variété, ces déjeuners se composent de divers plats à base de boeufs, porcs ou poissons, de nouilles de riz ou aux oeufs, fruits frais, petits pains fourrés d'une espèce de crème anglaise (sucrée) ou alors d'un mélange de légumes et de viandes diverses. À cela s'ajoute les oeufs, plusieurs sortes de légumes et, bien sûr le thé, jus de fruits et lait de soya sucré ou non, presque toujours chaud. Les hôtels réservent toujours une place pour le déjeuner "américain" (pain blanc, gâteaux sucrés avec glaçage et une espèce de café aussi insipide que le café que l'on peut boire dans les fast food, ce que j'appelle le "jus de chaussette"). Il m'est souvent arrivé d'observer les occidentaux (il y a toujours quelques européens ou américains-gens d'affaires pour la plupart) et leur réaction devant les plats offerts. 90% (environ) d'entre eux se dirige vers le "connu" (pain blanc etc.). Ce manque de curiosité me fascine. Le choix qui leur est offert et la qualité de celui-ci n'ébranlent eu rien leurs habitudes. On donne donc une liberté de choix et ils n'en usent pas réellement. Autrement dit, cette liberté offerte de manger varié ils se l'a refusent. Mauvaise éducation? Refus du nouveau? Peur du différent? Et s'il en était de même en politique?

 

Nous avons la chance de vivre dans un pays dit ouvert, démocratique (quoique notre système ressemble de plus en plus à une oligarchie c'est-à-dire que le pouvoir est entre les mains de peu de gens mais riches et influents-et pas forcément élus...). Les choix qui s'offrent à nous, même restreints, restent des choix possibles. Est-ce à cause de notre manque d'éducation, de notre peur du changement, du nouveau, que nous choisissons des Harper, des Charest qui, visiblement, ne favorisent qu'une certaine classe de la société tout en donnant de temps en temps de miettes pour les plus démunis?

 

Et si nous profitions de la Guignolée (par exemple) pour parler de cette pauvreté systémique? Le show donné par Radio-canada à chaque année, pour être gentil et utile, n'en est pas moins écoeurant par certains côtés. J'y verrais là une bonne occasion d'inviter des spécialistes qui pourraient peut-être nous dire pourquoi cela fait des années que l'on veut soi-disant éradiquer cette pauvreté et qu'elle soit toujours présente, plus que jamais en fait; même si nous vivons dans une société plus riche que par le passé!!! Les pauvres sont une occasion de faire un bon show... Avons-nous perdu tout sens de la mesure? Et la véritable dignité dans tout ça? Celle qui refuse l'injustice et qui place la charité à sa juste place? La charité ne peut être que temporaire, la justice doit prendre le relais à un moment donné, je ne le répéterai jamais assez.  

 

Est-ce que tout cela est notre véritable culture, celle de la fadeur, de la mollesse, de la médiocrité? Est-ce que l'école vise à former des citoyens responsables ou des gens qui ne seront pas trop dérangeant pour la classe dominante? Avoir un cours sur les religions sans parler des massacres, violences, intolérances qu'elles ont générés est une approche responsable et honnête? Les cours d'histoire pratiquement inexistants et largement insuffisants nous apprennent-ils vraiment qui nous sommes, d'où nous venons et où nous risquons de nous rendre? Comment voter intelligent si nous ne nous connaissons pas???

 

Veux-t-on véritablement éduquer ou simplement former des consommateurs qui ne seront là que pour faire tourner une "machine", une société qui ne profite finalement qu'à un tout petit nombre?         

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 03:01

Il est 6 heures du matin lorsque j'écris ces lignes. En Chine, décalage horaire aidant, je me réveille toujours très tôt. Les idées sont souvent très claires à cette heure, le cerveau étant nettoyé par le sommeil des tracas et bruits de la veille. Les idées fusent et mon crayon peine à suivre le flot.

 

Nous avons donné un concert à Qingdao, ville magnifique située au bord de la mer. Après notre spectacle je me suis baigné dans une mer chaude (il était 23H30 environ) et comme un gamin, je me suis amusé avec les vagues qui venaient mourir sur le rivage. Que de plaisir à retrouver les jeux simples que l'on pratiquaient en étant enfant! Guetter, surveiller le rythme des vagues, y plonger, se faire surprendre par une vagues plus grosses que les autres, entendre le rire des jeunes filles et garçons qui, comme moi, goûtent cet instant magique. Un feu d'artifice (les Chinois en sont friands) vient éclairer la mer par moment et complète ce tableau de touches multicolores. Le vent chaud (il fait 28 degrés) rend la sortie de l'eau agréable également. Pas de frissons ou de course vers une serviette protectrice et salvatrice. Le typhon d'une exceptionnelle violence est tout proche, ce qui explique les vagues énormes.

 

L'annulation tant redoutée ne s'est pas produite. Nous prenons notre avion juste à temps pour quitter la région. Quelques heures plus tard tous les vols seront annulés. Le vent se lève, la pluie commence à tomber, le ciel s'obscurcit. Nous voilà partis pour Wenzhou.

 

Tout comme Qingdao, Wenzhou est une ville côtière mais située au sud de Shanghaï (Qingdao est au nord). Nous donnons notre concert encore une fois dans une salle à l'acoustique parfaite. Le directeur du théâtre veut connaître mes impressions de cette salle qu'il a fait légèrement modifier. L'architecte (Canadien) n'avait pas prévu de portes assez grandes pour y faire entrer ou sortir un...piano! Rien n'est parfait! Homme modeste et affable, curieux et plein d'humour, c'est une discussion (trop courte) qui se déroule sur la scène mais combien intéressante.

 

 Après un spectacle je suis fatigué (euphémisme) mais heureux. La musique se déploie sur environ 1H30-1H45, ce qui demande pas mal d'énergie. Les gens (même les jeunes de 7 ou 8 ans) sont attentifs jusqu'au bout et en redemandent! Décidement ce pays n'arrête pas de m'étonner! 

 

Je n'ai pas encore parlé des pianos mis à notre disposition pour les concerts. Pour le plus grand plaisir de Geoff, notre pianiste, le ou les pianos (il est arrivé qu'il ait à choisir entre deux Steinways et un Bosendorfer...) proposés sont toujours de grande qualité. Hier Geoff a eu le plaisir de jouer sur un Fazioli. Nous pouvons apprécier les qualités respectives de ces pianos et c'est un grand bonheur de voir Geoff plonger dans le(s) son(s) et s'y noyer avec délice!! Tout ceci à quelque chose d'orgiaque!

 

Parlant de pianos et d'acoustique, je suis curieux d'entendre les qualités sonores de la nouvelle salle de L'OSM. J'espère que ce bijou que les Québécois offrent (oui, c'est entre autres avec vos sous que la construction en a été rendu possible!) à l'orchestre ne servira pas qu'à une certaine élite de notre société. J'ai vu les chiffres concernant la fréquentation des concerts de L'OSM et je crois qu'un meilleur travail de démocratisation est nécessaire. Bien que déjà entamé, l'accessibilité devra être sérieusement pensé pour toutes les couches de la société. Si non, comment justifier la somme de + ou - 250 millions de dollars pour une salle alors que des enfants arrivent encore à l'école le ventre vide! Pourquoi, par exemple, ne pas "synchroniser"  des concerts avec les différentes options en musique des écoles privées et publiques. Visites, cours de maîtres (même pour débutants-il est si important de voir des "pros" à l'oeuvre) et bien sûr concerts. Plein de choses possibles et exaltantes!! On a tendance dans cette musique-je sais, j'ai étudié au conservatoire- à rester dans sa tour d'ivoire... il me semble, pour un avenir meilleur, que cette richesse doit être partagée, pas juste du bout des lèvres.

 

On voudrait tellement nous cantonner dans le rôle de consommateurs...de spectateurs! Le Québec nous appartient, il n'est pas la propriété des compagnies, ni aux gens qui nous dirigent. Leur force vient de notre apathie, de notre manque de passion. Rien de plus choquant et aberrant que de qualifier le peuple de "consommateur". On nous voudrait tel, abruti par la publicité d'une bêtise crasse, qui nous vend des rêves bêtes et des cochonneries sans nom!

 

Il faut sortir de ce moule qu'on voudrait nous voir accepter. Une prison avec des barreaux dorés restera toujours une prison. La médiocrité et la liberté sont incompatibles et ne peuvent faire bon ménage ni mariage, ou alors il n'y a pas de véritable liberté mais seulement sa caricature, son ombre. Les petites oppositions ou pseudo-révolutions insignifiantes qui passent par le port de vêtements voyants, les divers "percing" et autres fadaises doivent faire place à une réelle pensée neuve, créatrice et porteuse. 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 16:50

Je viens tout juste de terminer un concert dans une salle d'environ 800 places au Henan Art Center dans la ville de Zhengzhou (province de Henan). Magnifique acoustique, nous jouons donc sans retours (monitor), sans micros, à l'ancienne pourrait-on dire. Le fait de ne pas utiliser toute cette technique nous donne un sentiment (réel) de liberté et de contrôle sur le son. L'utilisation d'un micro m'enlève toujours une partie de mon aisance sur scène. Le simple fait de devoir rester physiquement proche de celui-ci me dérange et j'ai l'impression qu'il me reste toujours une attache avec ce monde-ci. C'est probablement une des raisons qui font que les concerts en salle n'atteignent que rarement l'intensité des concerts en club, moins formels. Par contre la qualité et le confort d'écoute sont certainement de meilleurs qualité. 

 

Cette série de concerts en Chine comporte une initiation à cette musique, brève introduction des instruments, historique brossé à grands traits et mise en contexte des morceaux joués. La réaction du public chinois est déconcertante, chaleureuse et enthousiaste. Il arrive fréquemment que cet enthousiasme se traduise par des applaudissement à des moments où l'on s'y attend le moins: au milieu d'un thème, pendant les échanges entre la batterie et le piano ou le saxophone,ou alors en plein solo de basse etc. Moins formel qu'en classique, où l'on ne doit pas, par exemple, applaudir entre les mouvements d'une suite, encore moins pendant l'exécution d'une oeuvre quelle qu'elle soit. Ces conventions ont tendance à rigidifier, codifier les émotions et les rendre un peu mécaniques. J'aime sentir le public réagir et le laisse volontier décider du moment où il peut le faire. Cela n'enlève rien à la musique et notre concentration ne s'en trouve pas pour autant dérangée. Cette communication impromptue est charmante et je suis certain que cela participe à un rapprochement entre des cultures que l'on pense incompatibles et éloignées...et qui le sont par certains côtés. Je crois sincèrement que cela vaut certainement les délégations officielles...et à moindre prix!  La musique réunit parce qu'elle parle directement au coeur.

 

Demain nous nous dirigeons vers Qingdao, ville située au bord de la mer, en face de la Corée du Sud. Réputée pour (entre autres) sa bière, cette ancienne colonie allemande (fin 19ième siècle) possède une achitecture européenne qu'il me tarde de découvrir. Là-dessus je vous laisse, j'ai un avion à prendre tôt demain matin.           

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 03:16

"...Notre tâche réelle au cours de la période qui vient est de mettre sur pied un modèle de relations qui nous permettra de maintenir une position de déséquilibre(...) Pour ce faire, nous devrons nous dispenser de toute forme de sentimentalité et cesser de rêver les yeux ouverts; notre attention devra se concentrer partout sur nos objectifs nationaux immédiats(...) Nous devrions cesser de parler d'objectifs vagues et(...) irréalistes tels que les droits de la personne, l'élévation du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n'est pas très loin où nous serons obligés d'agir directement en termes de rapports de force. Par conséquent, moins nous nous embarrasserons de slogans idéalistes, mieux cela vaudra."

 

Pourriez-vous deviner de quel pays une telle politique provient? Russie? Chine? Iran? Corée du Nord ou autres pays supposés dangereux ou anti-démocratiques?

 

Cet extrait provient en fait de la Policy Planning Study (PPS 23) rédigé par George F. Kennan pour l'équipe de planification de secrétariat d'état en 1948. Avec cet extrait et un rapide coup d'oeil sur la politique étrangère des États-Unies depuis son application, on peut très bien voir que ce texte a été suivi presque à la lettre. Bien sûr, on claironne des "slogans idéalistes" pour apaiser le peuple (droits de l'homme, démocratie) mais l'objectif des États-Unies est limpide et...horrible! Ils considèrent le monde comme une épicerie et sont prêts à tout pour garder leur suprématie. Ne me parlez plus de ce pays comme exemple de liberté...s'il vous plaît...Ouvrons les yeux et rendons les médias plus responsables et honnêtes, plus proche de la réalité ou alors cessons de les consulter pour ces sujets si importants. Allons à la source ou dirigeons nous vers des gens qui se sont sérieusement penchés sur ces problèmes. C'est notre devoir de citoyen. J'aime les moutons mais pas quand ils ont forme humaine...

 

Je suis bien conscient que je ne fais qu'effleurer ces sujets de la plus haute importance car ils concernent notre avenir. Nous vivons dans une société que l'on dit ouverte, profitons-en!  

 

Lire en tournée est une de mes activités préférée. Beaucoup de voyages, d'attentes, de temps libre rendent possible la lecture. Le choix de livres apportés est d'une grande importance. Pour ma part, qui ne suis pas un grand lecteur de roman, je privilégie les sujets comme la philosophie (cette fois j'ai dans ma valise un livre de John Stuart Mill: L'utilitarisme) ou divers sujets de société (analyse des médias, histoire, politique etc.). J'aime voyager léger, les livres doivent donc être de proportions raisonnables. Pas question ici d'apporter des "briques" qu'il faudra transporter en sacrant sur l'auteur parce qu'il manque de sobriété, de simplicité, ce qui n'est pas toujours possible, évidemment...J'aime aussi les livres que je pourrai approfondir, donc éventuellement relire pour en extirper tout le sens et comprendre son auteur jusque dans les moindres recoins de sa pensée. Je complète souvent mes lectures par des recherches sur internet, vu les sujets abordés. En plus de Mill j'ai apporté deux livres de Noam Chomsky: Propagande, médias et démocratie et Les dessous de la politique de l'Oncle Sam. L'extrait présenté au début de mon article provient de ce dernier livre.

 

Se profile une cancélation de concert à Wenzhou dû à un typhon mais rien de certain pour l'instant. Tout le monde suit la météo de près!    

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 23:12

J'aimerais revenir sur un point concernant l'ambiance générale que l'on peut sentir en Chine, leur façon d'être, de communiquer et de faire les choses. Je ne peux que faire des comparaisons avec notre propre culture, celle-ci étant ma référence et ce sur quoi j'appuis mon raisonnement. J'essaie toujours de garder une distance avec ma culture que je qualifierais globalement d'occidentale, quoique l'on peut faire quelques nuances d'un pays occidental à l'autre. Ces nuances peuvent être subtiles et ne sont donc pas forcément fondamentales.

 

Beaucoup de gens voyage sans voyager, faute de temps (par exemple voir la Chine en trois semaines...) mais surtout faute de réelle curiosité. Voyager en surface, se contenter de visiter musées, panoramas et sites pitoresques sans rencontrer les humains qui forment ces sociétés n'est pas ce que l'on peut appeler voyager. Se déplacer physiquement est une chose et on peut le faire en gardant ses préjugés, ses valeurs (qui nous paraissent souvent les meilleures) voire sa xénophobie patente et/ou culturelle. Les gens trop préoccupés par eux-mêmes ou alors faussement "poètes" (dans "leur" monde!...) peuvent facilement passés à côté de toute une culture sans que cela les fassent réfléchir. On voyage pour aller vers l'autre. Si l'on veut "se" rencontrer (ce qui peut-être noble) on peut le faire chez soi...À moins d'avoir cette espèce de snobisme qui fait que nous ne pouvons nous remettre en question qu'au fin fond de la Chine ou autres contrés exotiques...

 

Dans le texte précédent je vous ai parlé du manque d'expérience (en général) des ingénieurs de son chinois pour la musique de jazz. Nous jouons dans de grands théâtres avec une acoustique prévue pour la musique classique. En principe ces salles possèdent des qualités indéniables et même parfois surprenantes. Le premier concert de la tournée a été notre baptême (nous aussi avons peu d'expérience de ces salles) et les techniciens ont apporté sur scène une forêt (ni plus ni moins) de micros, pensant que cette musique était proche du rock, peut-être à cause de la batterie, et voulait nous "amplifier" comme on le voit (et entend...) souvent dans cette musique.

 

Pour ma part, la musique de jazz se rapproche de la musique classique en ce qui concerne la prise de son c'est à dire le moins de micros possible pour garder la nature du son la plus proche de l'acoustique naturelle d'une salle donnée et des instruments joués. Comme en classique, les musiciens de jazz passent des heures à paufiner leur son et souhaitent donc une "vérité", une transparence dans l'approche que doit avoir le "soundman". J'irai plus loin en appliquant ce principe à l'éclairage que je souhaite toujours simple et sans effets comme on retrouve encore une fois dans la musique classique. 

 

Combien de fois je me suis retrouvé devant des ingénieurs du son remplis de prétention, sûrs d'eux-mêmes et de leur technique alors qu'ils étaient complètement incultes en ce qui concerne la musique de jazz! De véritables murs! Pour eux (allons, disons les 3/4) la prise de son rapprochée, qui consiste à placer des micros sur chaque instrument et chaque morceaux de batterie est la seule valable. Impossible de dialoguer ou alors il faut prendre mille chemins, utiliser toute sa diplomatie et son savoir faire pour amener le technicien à comprendre notre point de vue et sa validité. Tout ceci quelques heures avant un concert...On peut probablement sans se tromper parler de manque de modestie dans l'approche globale et la vision générale d'une personne de ce genre.

 

C'est tout l'inverse que je retrouve ici. Pas de prétention, de sûreté sans raisons, d'arrogance dû à la position hiérarchique (le soundman contrôle le son, toute l'ambiance d'un concert et est donc très important).  Ouverts aux suggestions, essayant de comprendre le comment et le pourquoi, analysant, travaillant avec le groupe pour une performance optimale, à aucun moment je n'ai senti une frustration quelconque, à aucun moment je n'ai senti ce mur sur lequel je me cogne trop souvent.

 

Je vais aller plus loin maintenant. Cette prétention et ce manque d'ouverture, je le rencontre pas seulement chez les ingénieurs de sons mais aussi dans toutes les sphères de la société québécoise. Peut-être que notre individualisme forcené nous amène à défendre becs et ongles nos positions et notre vision des choses. Au lieu de travailler ensemble pour bâtir nous travaillons trop souvent les uns contre les autres, c'est notre choix de société. Regardez la politique. Combien de temps, de talent et d'argent les partis sont prêts à gaspiller pour nous faire croire qu'ils sont les mieux placés pour nous diriger. Nous trouvons tout naturel ce gaspillage et cette façon de présenter les choses!

 

Cette façon de communiquer, le "chacun chez soi", quand il se retrouve dans une même famille est encore plus désolant et déroutant. C'est probablement pourquoi, lors de séparation on voit l'autre parent comme un compétiteur, un ou une adversaire avec lequel il faut se battre.

 

Pour moi, une société semblable ne peut qu'avoir un avenir médiocre et ses enfants devenir autant de peitis murs qu'il faudra escalader pour pouvoir réellement communiquer avec eux et donc les "toucher" comme on peut être touché par un magnifique coucher de soleil.  

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 09:50

Beaucoup de route, transport en avion et en train, chaleur tropicale et...rhume en bout de course grâce à l'air climatisée...Ce que je redoutais...Les théâtres sont magnifiques (voir mon site web yannickrieu.com) et bien fournis en équipement. Par contre peu d'expérience au niveau de la prise de son pour un groupe de jazz. Je m'improvise technicien de son quelquefois. Les salles acceuillent de 800 à 1800 spectateurs et elles sont la plupart du temps pleines. Des jeunes et des moins jeunes, c'est vraiment des concerts pour 7 à 77 ans! L'acceuil est incroyable et il arrive que les gens participent en claquant des mains, surtout les morceaux qu'ils connaissent. Nous jouons quelques morceaux populaires chinois pour le plus grand plaisir des auditeurs.

 

Les restaurants sont toujours bons et c'est à chaque fois une fête! Beaucoup de découvertes culinaires sont possible pour un esprit et un palais curieux. Les déjeuners sont d'une incroyable variété...Ça change des deux oeufs bacons si monotones et sans surprise! J'y vois là une relation avec l'esprit, le caractère d'un pays. Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es! 5000 ans d'histoire et 56 différentes ethnies y sont peut-être pour quelque chose. Il y a encore des gens pour lever le nez sur cette culture...Parfois l'âme humaine est si difficile à cerner! De petits détails touchant comme ce restaurant qui fait déposer une fleur à notre table pour indiquer que le service est terminé ou bien l'exquise douceur des femmes qui travaillent...aux postes de péages! Malgré la barrière qui se lève pour nous ouvrir le chemin une fois le montant dû payé, elles esquissent un mouvement de la main toujours gracieux pour nous dire que la voie est libre. Beaucoup de ces petits détails rendent ce pays agréable et humain.

 

Que de leçons nous pourrions tirer si nous n'étions pas si convaincu que nous vivons dans "le plus meilleur pays du monde"! À chaque fois que je reviens au Québec je suis confronté à une dureté et un égoïsme qui semblent naturels à la majorité des gens. Les visages rencontrés dans la rue sont souvent fermés et sourire à une femme est souvent perçu comme déplacé (je l'ai trop souvent expérimenté!) et rarement rendu.

 

Il faut que je me prépare pour le concert de ce soir et que je guérisse ce rhume... 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 06:43

Nous sommes arrivé à Shenzhen dans le sud de la Chine, à une demie heure de train de Hong Kong, après plus de trente heures de voyages incluant les attentes. Il est 1 heure du matin et il fait 30 degrés.

 

En quittant l'aéroport pour se diriger vers notre hôtel, nous sommes passés par un chantier où une équipe de travailleurs était à l'oeuvre, construisant une passerelle pour piéton. Une autre équipe prendra le relais au petit matin pour continuer le travail. À ce rythme,ce chantier sera terminé dans quelques jours. Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec la façon de faire au Québec. Combien de chantier désertés j'ai vu les fins de semaine ou alors en fin de journée. À ce rythme, il n'est pas étonnant que les choses se fassent si lentement et coûtent finalement si chers! De plus, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. En ce qui concerne les travaux routiers, le gaspillage de temps,  d'essence, la pollution occasionnée par les bouchons devraient être pris en compte. Me semble qu'avec tout le chômage qu'on connaît on pourrait engager plus...Mais l'efficacité est peut-être quelque chose de peu rentable pour certaines gens!



Parlons un peu musique...



J'ai lu, il y a quelques années, un livre écrit par un pianiste de jazz du nom de Kenny Werner "Effortless Mastering" ou quelque chose se rapprochant. Quelques bons conseils mais c'est surtout l'idée de base de ce livre qui m'a laissé perplexe. Ce livre nous "apprend" à devenir des maîtres, nous indique des chemins pour parvenir à une maîtrise du phénomène musique, à adopter une certaine attitude pour parvenir à ses fins.

 

Première chose: vouloir devenir un maître en quoi que ce soit nous éloigne de ce qu'on veut maîtriser. L'idée générale de ce livre, jamais clairement formulée, est de gagner du pouvoir, par une maîtrise de soi-même et de ses pensées. Il me semble infiniment plus intéressant d'observer le moment présent, d'être totalement présent à la musique sans recourir à des formules qui me font penser à ces livres de pseudo-psychologie qui nous instruisent sur comment réussir dans la vie, gagner plus d'argent, accroître la confiance en nous etc. On trouve dans le livre de Kenny Werner des formules à répéter du genre  "I am a master", comme si le fait de répéter ce genre de sornette pouvait aboutir à quelque chose! Le seul résultat que je peux entrevoir à propos d'exercices semblables est un engourdissement du cerveau qui peut ressembler à une forme de sagesse mais qui est en fait une insensibilisation de tout notre être ou alors une prétention que l'on nourrie régulièrement sans raison. Faites l'expérience de répéter le mot "fourchette" pendant un moment et voyez le résultat!  

   

La communication en musique, que certains qualifient pourraient qualifier de "télépathie", où cette sensation d'être en relation directe avec les autres musiciens nous donne l'impression de faire "un" n'a pas grand chose à voir avec le temps. Cette communication est plutôt une disposition d'esprit, une capacité à s'oublier pour faire place entièrement à la musique, une qualité de présence au moment présent. C'est pourquoi ce phénomène, se sentir en union complète avec les autres, peut se produire avec des musiciens que l'on rencontre pour la première fois. J'irais plus loin en soulignant qu'il faut une vigilance accrue si l'on joue avec les mêmes musiciens sur une longue période de temps. Des habitudes peuvent se créer, des réflexes qui n'ont pas grands chose à voir avec la qualité de présence nécessaire pour une musique de haute qualité. Certes, ces réflexes peuvent être sécurisant pour le musicien et impressionnant pour l'auditeur (wow! ce band est "tight") mais ils nous éloignent de ce qui fait une musique vivante. Un acrobate doit répéter des milliers de fois le même geste pour parvenir à une forme de perfection et ce geste deviendra mécanique, ce qui n'a pas une chose souhaitable en musique. 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 11:15

Bon, obligés de se lever à une heure où d'habitude un jazzman se couche, nous voilà sur la route pour l'aéroport. Le soleil se lève et comme toujours est magnifique! Comme disait Yvon Deschamps le soleil ne regarde pas avant de frapper, ce qui devrait le rendre antipathique...mais non...On l'aime quand même...

 

Va falloir que vous soyez curieux et aller de temps en temps sur mon blogue par vous même, car de la Chine Facebook est impossible à rejoindre, je vous expliquerai la raison plus tard. Il y a un parrallèlle avec ce qui se passe dans les pays arabes. Je suis impatient d'être en Chine et de sentir cette énergie incroyable! Je crois que ce sentiment se rapproche de celui qu'on pouvait sentir dans les années 50 aux États-Unies...Tout est possible, tout peut marcher, suffit d'y croire!...et de bosser dur...

 

Faut vraiment y aller, j'ai un avion à prendre! Dans 16 heures je suis à l'autre bout de la planète...Quel monde étrange que le nôtre!

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