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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 13:58

Les mots ne sont que le reflet de choses. Nous nous contentons tellement de mots qui ne sont, pour moi, que la surface d'une réalité beaucoup plus large et profonde. J'aime les mots pour ce qu'ils sont, sans me faire d'illusions à leur propos.

 

Une fraise. Vous avez l'image de ce fruit en tête. On pourrait vous décrire ce fruit pendant des heures, en faire une dissertation, une thèse, un poème, une description détaillée, un rapport complet. Vous ne saurez jamais ce qu'est véritablement une fraise si vous ne la goûtez pas. Les mots sont l'ombre de la réalité. On peut s'en approcher, en avoir une idée, voir sa fugitive trace. Les mots sont parfois des pièges.

 

Ils sont pièges si nous nous contentons de ceux-ci pour voir et appréhender le monde et nous-mêmes. Certes, il peuvent servir de liens, indiquer une voie. Mais le mot n'est pas la voie. Il n'est que la flèche qui indique. Il n'est qu'introduction à l'action. 

 

Il est une trappe s'il ne sert qu'à nous conforter dans les idées. Le mot doit déboucher sur l'action ou alors il n'est que le matelas sur lequel on se couche et s'endort. Il peut être le somnifère, la béquille sur lequel on s'appuie pour justifier notre manque de passion véritable, l'eau qui éteint le feu qui devrait nous brûler et faire de nous des lumières pour les autres.

 

Ce manque de passion évident de notre part fait que nous sommes dans une société médiocre qui se contente de la charité au lieu de la justice, qui fait de nos écoles des lieux où l'on prépare nos enfants à se conformer, à obéir, à se plier et accepter l'innaceptable, à déléguer notre pouvoir à des politiciens qui profitent de notre défection pour construire une société selon leurs valeurs personnelles. Société morose, sans vitalité et allergique aux idées qui sortent de la norme. Bien penser c'est penser comme des moutons, ne pas regarder les choses en face, clairement, lucidement. La clarté fait mal au yeux. Les fermer n'est pas la solution. Le prix à payer pour cette cécité volontaire est un engourdissement inéluctable, une mort annoncée dans toutes les sphères de notre société. Arts, politique, sciences etc.

 

Les quelques "feux" qui résistent à cette pauvreté généralisée sont vite mis de côté, oubliés, ou alors catalogués d'excités, vu comme des trouble-fêtes, pris souvent de haut, des êtres bizarres qu'on accepte, parce qu'après tout nous sommes si "tolérants" et "magnanimes". Nous portons des lunettes qui permettent de voir ces lumières avec des filtres, sans qu'elles nous dérangent. Ces lunettes s'apellent justement tolérance, compréhension de surface, faux débats, "chacun son point de vue", "tout le monde à droit à ses opinions", "chacun sa définition de la beauté" etc. Tous ces subterfuges pour masquer notre indolence et notre vide intérieur. Ces filtres qui nous font confondre passion avec colère, gentillesse et mollesse, charité et justice, création et élucubrations.

 

La question n'est pas de savoir s'il y a une vie après la mort mais qu'est-ce que la vie. En s'occupant de la vie, la réponse sur ce qu'est que la mort viendra d'elle-même. Mourir à nous-mêmes chaque jour en étant complètement dans le présent fera de la mort une question sans pertinence. Le soucis de la mort vient de ce que l'on est pas véritablement vivant!

 

Encore des mots. Oui, des mots qui ne remplaceront jamais l'action. Des flèches qui devraient aller droit au coeur pour abattre ces murs qui nous entourent et que l'on nous a appris à construire dès le plus jeune âge. Cette prison, toute confortable qu'elle soit, reste une prison. Ces murs qui empêchent la lumière d'entrer, cette lumière qui nettoie, lave, brûle, fait mal, dérange, rend authentique les choses et les êtres. Lumière crue qui ne laisse rien dans l'ombre, qui balaie nos convictions et nos opinions, nos certitudes basées sur le marasme idéologique.

 

(À suivre)

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 18:17

Lire. Un passe-temps? Une autre disctraction? Une fuite? Accumulation d'expériences, de pensées, de conclusions, de réflexions vécus par autrui? Lire pour voyager, s'informer, confirmer ou infirmer nos valeurs? Pour se confronter à d'autres façons de vivre; de voir le phénomène "humain" par d'autres yeux que les nôtres? Se perdre dans la pensée des autres, penser selon "x" ou "y". Quelle est la valeur, la profondeur et la qualité de cette pensée qui passe par les autres pour se connaître? Nous appartient-elle réellement? Ou ne faisons-nous que répéter ce que d'autres pensent? Où est notre véritable développement, cheminement, si nous pensons selon tel ou tel auteur? Sommes-nous des drapeaux qui changent d'avis au moindre coup de vent ou qui se laissent emporter par la moindre brise?

 

J'ai lu et je lis. Je n'accepte rien d'emblé. Je doute de mes lectures tant que je n'ai pas expérimenté par moi-même ce que l'auteur avance, tant que je n'ai pas soupesé et "vu" par moi-même. Je parle évidemment du voyage intérieur.

 

Je refuse de vivre et penser par procuration.

 

Je ne ferai jamais partie d'école de pensée, n'accepterai jamais de me faire embrigader dans quelques écoles de pensée que ce soit. Le seul voyage intérieur valable est celui que je mène. Tous les penseurs, philosophes, gourous, ne pourront m'aider dans cette tâche qui consiste à me connaître. Je suis le seul qualifié et responsable de cette mission.

 

Nous sommes libres dans la mesure où nous ne déléguons pas cette liberté à d'autres. La force de l'autre vient de notre propre faiblesse.

 

J'ai toujours, depuis que j'ai l'âge de raison comme on dit, trouvé étrange le silence concernant notre cerveau et son fonctionnement. À l'école. On nous apprend à lire, à compter, mais jamais on nous parle de cet outil qui nous sert à faire tout cela (et bien d'autres choses). Comme si c'était une évidence, un sujet superflu qui ne vaut pas la peine de s'y arrêter.

 

Pourtant, les possibilités de cet outil qu'est notre cerveau sont inimaginables! Et combien fragile! Il est si facile de prendre de mauvaises habitudes, de la nourir mal, de le blesser par des façons de faire non appropriées, de le corrompre.

 

Se connaître passe par la connaissance de l'outil qui sert...à nous connaître! Savoir la place de la pensée, son fonctionnement, sa valeur et ses limites. L'importance du silence et la propension du cerveau à vouloir remplir ces silences avec des pensées. Comment calmer cet outil lorsqu'il le faut et comment le faire travailler aux moments opportuns. La différence entre la pensée et l'esprit. De quoi est faite notre personnalité, sa structure, son "vouloir", notre "moi" si détestable parfois.

 

Silence total. À nous de nous démerder! 

 

Je ne suis pas un lecteur de roman. Je sais pourtant la grande richesse que peut contenir ces livres. On ne peut tout lire et ce n'est pas souhaitable pour les raisons que j'évoque plus haut. Une heure de réflexion personnelle vaut des milliers de pages écrites par d'autres. Même si elles sont géniales. Ce génie n'est pas le nôtre, même s'il est agréable de se frotter à ces idées, elles ne nous appartiennent pas. Ce ne sont pas nos propres conclusions ou découvertes. Les partager et y croire ne font que nous laisser à la surface des choses. 

 

Les livres qui parlent ou évoquent la spiritualité, la philosophie, la religion, le religieux, qui nous invitent à vivre ou penser de tel ou tel manière, qui suggèrent, parfois fortement, de mener notre chemin dans une direction définie sont des autoroutes que trop de gens prennent ou ont pris. 

 

Je préfère mon petit sentier. Surtout, ne me croyez pas...

 

(À suivre)

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 08:12

On parle beaucoup de révolte ces temps-ci. Pour ma part, je ne crois pas que ces révoltes changeront l'essentiel de ce qu'il y aurait à changer, c'est-à-dire nous-mêmes. On se braque contre les institutions sociales comme le mariage, certaines traditions, l'autorité des aînés, les usages, coutumes ou habitudes. Tout cela n'est que le reflet de notre pensée, mais cette pensée en tant que telle n'est jamais remise en question. On s'occupe des branches alors que c'est la racine qui pose problème. Nous sommes prisonnier de nous-mêmes. Nous sommes notre propre cage. La vrai liberté, qui n'est pas de vivre sans loi, en suivant nos penchants et nos faiblesses qui peuvent être nocifs voire criminels, existera seulement si l'on remet en question et comprenons nos constructions mentales, la structure de notre "moi".

L'erreur principale est d'accepter au lieu de comprendre. Suivre est beaucoup plus facile que de remettre en question, adorer et croire empêche la véritable liberté. La révolte qui changera vraiment les choses n'est pas celle qui veut détruire mais celle qui cherchera à élucider de quoi nous sommes faits.

À la maison, on écoutait pas mal de chanteurs Français.

Brel est sans aucun doute celui qui a le plus influencé mon cheminement, en musique et dans presque tous les domaines. Peu de chanteurs ont parlé de l'amour comme lui. Peu de chanteurs se sont donné comme il s'est donné. Brel pour moi, c'était la passion, la fraternité. C'était le grand frère qui me regarde dans les yeux et me dit de suivre mon chemin, de tracer ma route quelles que soient les embûches, les jaloux, les étroits d'esprit, tous ces bigots qui rient de nous voir tomber et verdissent devant nos réussites. Brel m'a donné du souffle, une envie de dépasser ce qu'on me proposait comme sentier tout fait, une envie de dépasser mes peurs et mes doutes. Mille fois je suis tombé et mille fois me relevai. Mille fois je tomberai et mille fois je me relèverai, jusqu'à l'ultime chute. Brel c'est aussi l'aventurier, le pilote, le navigateur, le cinéaste, celui qui se cassait la gueule avec bonne foi! C'est aussi le solitaire, à la fin de sa vie, sur son île, loin du monde.

Brassens, l'anarchiste goguenard, bienveillant, effacé, d'un autre temps mais toujours actuel. Son vocabulaire moyenâgeux, truculent, précis et poétique me faisait basculer dans un âge qui sentait le crottin, l'herbe, la campagne, dans un monde où l'on détroussait les filles pour leur plus grande joie, avec santé et bonheur partagé! En écoutant Brassens je pouvais sentir l'odeur de bon tabac, la chaleur d'un coin de feu. Brassens me rassurait. C'est un grand-père jeune de coeur, l'anarchiste qui suivait la loi pour ne pas se faire emmerder...Un révolté qui ne voulait pas déranger.

Tout le contraire avec Ferré. L'angoisse qui suintait à travers ses chansons, le sexe violent et rédempteur, l'assouvissement de la bête, le crachat dans la gueule. Ferré m'aura fait pleurer. Brel aussi, mais pour d'autres raisons. Quelle voix et quelle intensité! Son chant était un appel à l'insurrection, à la révolte. On casse tout. Ferré casse tout. Il change de trottoir s'il aperçoit un couple. Ferré c'est le cuir, le bouffeur de curé. Ferré c'est aussi le désespoir, une carapace qui cache mal son immense tendresse, un verbo-moteur qui trafique dans les ordinateurs, qui farfouille et revient bredouille. Léo c'est aussi le musicien. Ces arrangements simples mais toujours efficaces, ses cordes larmoyantes, probablement celui qui aura le mieux compris le rapport entre la musique et les mots. C'est l'homme qui aura compris et magnifiquement mis en musique Verlaine, Rimbaud, Aragon et beaucoup d'autres. Poète maudit. Maudit poète!

Ferrat. Le révolté à la voix faite pour chanter l'amour. Chaude, enveloppante, douce, suave, grave. C'est le violoncelle qui se veut trompette. Le politicien musicien. C'est papa qui semonce doucement et qu'on écoute d'une oreille distraite. À mon goût, le moins convaincant des quatres. Pourtant je l'aimais bien car il me berçait, me calmait, me réconfortait. Ferrat, c'est la douillette, la bouillotte qui fait du bien. Avec des arrangements souvent trop chargés, trop sophistiqués comme un plat trop cuisiné, c'est le seul que je n'écoute plus aujourd'hui. Peut-être à tort.

Stravinsky, les Platters, Black Sabbath, Pierre Henry (musique concrète), Led Zeppelin, Iron Butterfly, Felix Leclerc, Yvon Deschamps (l'argent ou le bonheur), Myriam Makeba et j'en oublie! Toutes ces musiques ont fait partie de mon enfance et de mon adolescence. J'en suis gré à mes parents de m'avoir donné un échantillon si large de ce qui pouvait se faire dans le domaine musical. 

(À suivre)

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 09:38

Se comprendre pour mieux connaître le monde. Ce monde, cette société sont le reflet de nous-mêmes, de notre pensée, nos aspirations, notre détresse, tout ce qui forme notre être. Nos amours et nos haines, notre manque de tendresse, tout ceci et bien plus se manifeste, colore et fait notre monde. Le comprendre pour mieux l'aimer, pour mieux l'aider, pour mieux y participer. Le voir dans toute son horreur et toute sa beauté. Le voir en face, se voir en face. Sans peurs, sans filtres. Vision pure et vrai. Comme de l'eau, comme un lac, le matin, avant qu'il ne s'éveille. Miroir.

 

Pourquoi sommes-nous si fuyants devant nous-mêmes? La réalité n'est-elle pas supérieur au mensonge, aux faux semblants, au politiquement correct, plus enrichissante et, finalement, plus profitable?

 

J'essaie d'imaginer si en musique, j'utilisais la méthode de "fuir devant les problèmes", où ne pas reconnaître mes faiblesses serait la base de mon étude. Impensable. Apprendre demande, exige la modestie. Reconnaître que l'on ne sait pas est certainement  le début, sinon de la sagesse à tout le moins celui de l'apprentissage! 

 

J'arrivais tôt aux répétitions de fanfare (la fanfare d'Arvida) avec quelques amis, précédé le plus souvent par le directeur, monsieur Perron, qui installait les partitions sur les pupitres, rangeait les chaises selon les sections. Je jouais du saxophone à ce moment-là. J'étais le jeune, je lisais la musique pas trop mal car j'étudiais au conservatoire, endroit prestigieux et honorable, garant d'une éducation musicale sérieuse, classique. Auréolé par le statut que me donnait cette institution, je sentais le respect de mes confrères de pupitre, plus âgés et moins bien entraînés. J'en écoutais pas moins leurs conseils et goûtais la chaude camaraderie qui unissait ces musiciens. Cela me changeait de l'atmosphère quelque peu rigide du conservatoire. J'ai appris beaucoup de ces personnes. Avoir 14 ans et sentir une certaine forme d'admiration venant d'un homme de 60 ans fait réfléchir. J'étais entouré de bonté et d'affection dans cette fanfare.

 

Si je n'avais connu que le conservatoire, j'aurais pu sombrer dans cette élitisme nauséabond et cette prétention insidieuse, souterraine qui marquent parfois la personnalité de ceux qui y ont étudié.   

 

J'avais finalement opté pour cet instrument, le saxophone, trouvant sa forme attrayante et son timbre chatoyant, onctueux et versatile. Je voyais et entendais en fait plusieurs instruments dans le saxophone. J'écoutais surtout des big bands à cette époque: James Last, Jimmy et Tommy Dorsey, Duke Ellington (mon premier achat de partition était un recueil de ses compositions les plus connues). Ce qui me surprenait le plus était le fait que chaque saxophoniste possédait son propre son, son identité, sa marque. Il me semblait incroyable que tant de sonorités différentes pouvaient provenir d'un seul instrument! Le spectacle télévisé de Lawrence Welk, le Lawrence Welk Show me fascinait, non pour la musique, mais de voir tous ces musiciens qui respiraient et vivaient la musique à l'unisson (c'est l'impression que j'avais à ce moment...) me donnait envie de faire de même.

 

 Les débuts ne sont pas forcément glorieux...Mis à part Duke Ellington, mes goûts musicaux étaient éclectiques et parfois douteux! À la maison on écoutait pas mal de musique classique, les grands classiques du classique si je puis dire, les incontournables: Beethoven, Bach, Mozart. J'étais fou des concertos Brandebourgeois (ceux de Karl Richter) et j'ai cette même version sur CD que j'écoute régulièrement encore aujourd'hui. Pour moi inégalable.

 

On écoutais aussi de la chanson française, les grands: Brel, Brassens, Férré, Ferrat.

  

Bach me ravissait, il semblait me parler, s'adressant directement à mon coeur. Bach conversait avec le ciel, sa musique fluide et transparente comme de l'eau, aérienne, semblait provenir du souffle d'un Dieu aimable, courtois et plein d'humour. Aucune tristesse dans cette musique. De la nostalgie, du bucolique mais jamais de réelle et profonde tristesse. Bach sentait l'optimisme à plein nez.

 

Beethoven, lui, se débattait avec les forces terrestres. Sa musique tellurique, souvent sombre, torturée par des forces qui semblaient le tirer vers les profondeurs de la terre m'impressionnait et me faisait presque peur. Je sentais la tragédie de la vie par sa musique. Vaincu et vainqueur, Beethoven est l'achétype de l'humain passionné mais embourbé dans ses sentiments tumultueux. C'est l'homme en cage qui rage de na pas connaître la clé pour en sortir.

 

Mozart me laissait plutôt froid. Ses mélodies apparemment "trop simples" m'ont caché la grande détresse que je sens maintenant, dans sa musique. Le drame des gens hyper-talentueux. La lourde responsabilité que cela entraîne, sans choix possible. C'est Dieu qui vous met une main sur l'épaule et vous demande un coup de main. La grande tension que cet état amène chez lui provoque une musique en apparence vaporeuse, sans conséquence, un peu comme Chaplin qui nous fait rire pour ne pas sombrer dans le désespoir.

 

(À suivre)  

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 16:36

Je me souviens et on m'a dit que depuis tout petit, la musique a été une source de fascination pour moi. Pour quelles raisons? je ne saurais le dire. J'entrais dans ce monde (celui de la musique), ou sortais de celui-ci (le monde "extérieur"), avec beaucoup de facilité. Était-ce une fuite? Je ne pense pas. À cet âge fuir n'a pas encore de sens, il n'y a pas "d'ailleurs" où aller (pas consciemment du moins). Je parle de 4 ou 5 ans.

 

On m'a rapporté (mes parents) que, s'apercevant de mon "absence" pendant l'écoute de musique, ils ont réussi à installer projecteurs, appareil photo avec trépieds et de prendre quelques clichés sans que cela ne vienne perturber mon écoute. Anecdote, mais révélatrice lorsque j'y repense aujourd'hui. Je revois ces photos aujourd'hui et me demande ce que ces yeux pouvaient voir à ce moment, ce que cet esprit percevait dans la musique.

 

Je repense aussi à cette période, vers 10-11 ans, où j'avais constamment avec moi une flûte à bec. J'en jouais dès que j'en avais l'opportunité et je possédais un petit cahier dans lequel j'écrivais mes premières compositions. Le style de celles-ci oscillait entre le classique et le "folklorique", genre petites ritournelles tonales. C'était avant de prendre des cours au conservatoire, avant le saxophone, avant le jazz.

 

Mon premier instrument, mis à part la flûte, fût le cor français (quelques semaines seulement), puis le trombone à coulisse. Je jouais dans la fanfare avec quelques amis et mon père avait un ami qui jouait et enseignait le trombone. Je pris quelques cours et dois dire que je n'aimais pas cet instrument, lourd, métalique et dont le son me semblait trop "gras". Par contre j'en prenais grand soin en lui faisant prendre un bain (oui, le trombone...) avec du bicarbonate de soude. Je le frottais avec soin et était fier de l'éclat que j'étais parvenu à lui redonner. C'était un vieux trombone, un peu bosselé, j'allais dire voûté.

 

Je me souviens de cette époque comme si j'étais autre. Mon sentiment, ma pensée, ma volonté à ce moment étaient complètement dépourvus de buts à atteindre. Je ne souhaitais pas un résultat ni n'avais d'espérance de devenir quoi que ce soit avec ou sans rapport avec la musique. Je faisais les choses pour elles-mêmes, pour le plaisir d'apprendre. Le processus était plus intéressant que le résultat. Bien sûr je voyais les progrès que je faisais et était content de partager mes timides avancées dans ce monde musical, mais les moments privilégiés, où je goûtais chaque instant étaient ceux où je me retrouvais seul, dans ma chambre, à explorer mon vieux trombone et ses sons si peu gracieux. J'avais l'impression d'être d'un autre temps, d'une autre époque. Mes amis et mes jeux semblaient si loin et sans "consistance", sans véritable dimension dans ces moments-là. Pourtant j'adorais les jeux et mes amis! Mais il me semble que la vie prenait toute son sens et une certaine gravité dans ces moments de solitude. 

 

Le travail de musicien, comme celui de peintre, compositeur ou écrivain, se fait en grande partie seul. D'ailleur je crois que toute réflexion, qui accompagne tout être humain mais particulièrement tout artiste, doit et ne peux se faire que dans la solitude. Ce travail, de se connaître soi-même, est l'opposé du narcissisme et inhérent à toute vie humaine un temps soit peu sérieuse. Aucune austérité dans cette façon d'aborder les choses. Au contraire. Se connaître est le sentier le plus directe pour accéder au véritable bonheur. Nous sommes souvent étranger à nous-mêmes et c'est un pur délice mais également un travail ardu que de sonder les profondeurs de son esprit. Délice et continuelle découverte qui exigent cependant beaucoup d'énergie, un calme, un silence intérieur et une volonté de dépasser notre condition d'aveugle croyant voir.

 

Le doute, la remise en question, l'insatisfaction doivent être les compagnons de route d'une vie. La recherche prend sa source dans ces états qui refusent les évidences.

 

On apprend pas pour accumuler des connaissances mais pour comprendre soi, le monde. Donc les autres.

 

(À suivre)

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 17:48

Il est très difficile de vraiment écouter. La plupart des gens entendent ce que vous dites mais sont incapables de réellement écouter comme on peut regarder sans voir. Écouter implique un abandon de nos préjugés, de nos défenses, opinions de toutes sortes et autres résistances.

 

Nous sommes tellement persuadés que nos opinions sont importantes, qu'elles structurent en fait notre personalité, que nous nous y accrochons désespérément, pensant ainsi être fort, avec une tête bien faite, sur les épaules. Ces opinions (souvent "arrêtées") servent en fait à cacher notre misère intellectuelle, notre manque d'ouverture et notre incapacité à nous renouveller.

 

La véritable et profonde écoute est en lien directe avec l'affection qui peut unir les protagonistes d'une discussion. Le lien d'amour (je n'aime pas trop utiliser ce mot devenu plat à force de se coucher dessus...) qui existe entre des interlocuteurs, fait parti de la qualité d'écoute nécessaire pour une compréhension mutuelle.

 

La rencontre, la communion n'est possible qu'à cette condition.

 

Écouter peut être un art. Pour parvenir à cela il est impératif de mettre de côté nos idées sur les événements, choses et activités journalières qui occupent notre esprit à longueur de jour et de nuit parfois. Entouré de nos préjugés, qu'ils soient d'ordres sociaux, religieux, culturels, psychologiques etc., nous n'écoutons plus qu'à travers ces horizons bruyants et distrayants. Le discours, les mots de l'autre ne sont plus qu'un vague flot de sons dont on pense saisir le sens, mais qui nous échappe en fait. En tout ou en partie.

 

Nous saisissons qu'une partie des idées exprimées, ou alors nous les déformons pour les rendre conformes à nos valeurs et sacro-saintes opinions.

 

Écoutez, pour voir. Ce slogan radio-canadien est plein de sagesse au fond et si nous écoutons réellement, nous allons probablement éteindre la plupart des radios et télévisions qui nous distraient, nous détournent de préoccupations légitimes par le biais de propagandes (les nouvelles ou informations formatées!) ou d'émissions plus stupides et vides de sens les unes que les autres.

 

Écouter réellement permet de saisir le sens derrière les mots. La volonté de manipuler qui peut se cacher derrière un discours en apparence anodin et politiquement correcte, le désespoir qui peut se cacher derrière la violence des mots, la tristesse qui peut se cacher derrière la beauté d'un poème, ou la beauté qui se cache derrière la fine observation d'un évènement ou de la nature. 

 

Nos esprits sont tellement attachés à nos croyances et à notre connaissance! Nous nous fuyons souvent à travers ces aspects de la vie. Se voir tel que nous sommes ne requiert aucune connaissance théorique, encore moins de croyance religieuse ou autres puériles fatras. Se voir en face demande une grande humilité et le moteur de cette humilité est la passion que l'on a pour la vie. La vie dans son sens le plus large. C'est cette passion qui va nous donner l'affection nécessaire pour communiquer réellement. Affection pour l'autre parce que faisant parti du vivant! 

 

Brel, dans une entrevue, parlait de la timidité (modestie) que l'on devait avoir devant le vivant.  

 

La plupart d'entre nous sommes passionés par nous mêmes, il faut bien l'admettre. Par ce que l'on fait, pense, par l'impact que cette action ou cette pensée peut avoir sur notre entourage. Notre société privilégie la réussite personnelle, l'ambition, l'individualisme et ainsi nous forme et déforme dès notre plus tendre enfance. Nous trouvons normal cet état, cette préoccupation presque maladive de notre personne, de notre moi. C'est notre culture et il est extrêmement difficile de s'en détacher et de voir toute la misère qu'elle apporte dans nos rapports les uns avec les autres.

 

Nous sommes devenus les spectateurs de nous mêmes.

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 05:27

Ce texte fait suite à un article paru dans la Presse du mercredi 7 septembre qui a pour titre "Le Dalaï Lama en six tranches de vie". Des erreurs, omissions, demi-vérité apparaissent dans cet article qui ma foi, montre le peu de recherches que son auteure, Laura-Julie Perreault, aura fait pour écrire son article. On nous montre qu'une facette, celle que l'on retrouve partout et qui cache une vérité ou des vérités qui font parties du personnage du Dalaï Lama.

 

Né dans la province du Qinghaï et non au Tibet comme l'écrit notre journaliste, son village natal se nomme aujourd'hui Hongaï (dans le bourg de Shiniyao). Le frère aîné du Dalaï Lama a écrit dans son livre "Le Tibet" (1965): «Je viens d'une famille de paysans de l'Amdo, région qui tomba autrefois sous la juridiction du gouvernement Chinois (en 1724 d'après Laurent Deshayes dans son livre "L'histoire du Tibet", ouvrage de référence en la matière) et nous ne nous sommes jamais considéré comme Tibétains». Le Dalaï Lama n'est pas né au Tibet donc.

 

Les USA, dès le 12 avril 1949, avant la naissance de la République Populaire de Chine le 1er octobre 1949, dans un rapport du département des affaires étrangères, reconnaissent l'appartenance du Tibet à la Chine mais déclarent dans un même souffle, vouloir soutenir un gouvernement en "exil". Les raisons de cet exil seraient à chercher ailleurs que dans la politique chinoise à l'égard du Tibet alors...Illégal selon la justice international...

 

En 1951, dans une lettre envoyé au Dalaï Lama, l'ambassadeur des États-Unies à Delhi écrit: «Partez du Tibet, nous vous donnerons de l'argent pour vous et 100 personnes de votre suite et nous soutiendrons une résistance armée».

 

On retrouve ici la tactique utilisée par les États-unies dans nombres de pays pour parvenir à déstabiliser une région ou pays afin de favoriser leur "commerce" (lire pillage, exploitation). La plus récente illustration de cette tactique étant la Libye.

 

Plusieurs études (au moins 7) montrent en détails le soutien financier qu'ont reçu, entre 1956 et 1974, les "rebelles" tibétains, le Dalaï Lama et le plus gros de la communauté tibétaine en exil. Cette aide prenait la forme d'argent sonnant mais aussi de soutien logistique et d'armes.

 

Qui est derrière le Dalaï Lama?

 

Principalement le USA: Le Congrès (en 2010) ont soutenu le Dalaï Lama et ses organisations avec une somme de 15 millions de dollars (Radio Free Asia/Voice of America ne sont pas comprises dans ce budget).

Le NED (national Endowment for Democracy), organisation qui découle de la CIA, attribue officiellement 100,000$ d'aide. En effet, c'est sous l'administration Reagan que les opérations "non-armées" sont détachées de la CIA et que le NED est formé.

 

Le Tibet Fund et le Tibetain Center for Human Rights (TCHRD) quant à eux fournissent 4 millions de dollars.

 

Ce ne sont que les principaux. D'autres sources venant d'Europe viennent soutenir le Dalaï Lama et ses organisations.

 

La branche plus radicale qui est pour l'indépendance du Tibet et est prête à le faire avec les armes, le "Tibetan youth Congress" a été soutenu par le NED.

 

D'après john Kenneth Knaub, ancien directeur des opérations pour la CIA au Tibet, écrit que le Dalaï Lama a reçu entre 1959 et 1974, à titre personnel, 180,000$ par année. (John K. Knaub, Orphans of the Cold War, America and the Tibetan Stuggle for Survival, Ed Public Affair, USA, 1999).

 

Dans son livre "Au Loin, La liberté" le Dalaï Lama lui-même (pp 177, 184 et 202) dit que c'est son frère qui s'occupait des relations avec la CIA.

 

Voilà un portrait financier brossé à grands traits. Je ne cherche pas à noircir l'image du Dalaï Lama mais simplement montrer une partie de la vérité qui nous est trop souvent cachée pour justement faire croire que toute cette histoire du Tibet n'est qu'une question de droits humains ou de liberté confisquée où de braves moines tentent de survivre malgré la supposée ignominie de la politique chinoise.  

 

Ce que je comprends, c'est que cette province, qui fait partie de la Chine depuis le 13ième siècle, est le théâtre de jeux de pouvoir, le prétexte pour les Américains, entre autres, de faire pression sur la Chine et de diaboliser ses prises de positions politiques et culturelles.

 

Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille un site fabuleux www.tibetdoc.eu qui analyse, étudie l'histoire du Tibet et ses diverses relations au fil du temps avec les acteurs de son histoire, sans complaisance et avec justesse, comme l'a fait en son temps Melvyn C. Goldstein, anthopologue spécialiste du Tibet.  

 

Des amoureux du Tibet. Et de la vérité.

 

Savoir d'où vient l'argent, le "nerf de la guerre", peut nous faire comprendre beaucoup de choses sur les prises de positions, l'angle de vue du Dalaï Lama et son entourage. Pour que ce dernier affirme que Georges Bush est sa principale influence et fait parti de ses amis, cela aussi devrait peut-être nous faire réfléchir.

 

On connait le grand sens de l'humour de cet homme, mais certaine blague ne me font pas vraiment rire.

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 01:45

10 septembre 1960, la guerre chimique contre le Vietnam est déclenchée par l'administation Kennedy.

 

Les raisons?

 

En 1948, les Viêt-Minh (résistance anti-française) dirigé pas Hô Chi Minh était le mouvement national (un peu comme le parti Libéral de fin 1960 ou le parti Québecois fin 1970 mais plus "socialisant"-je vous rapelle que nous sommes toujours dans une "social-démocratie"). On avait la frousse aux États-Unies et en Europe (en France plus particulièrement) que ce parti, qui refusait de "coopérer" avec les multinationales occidentales, ne prennent définitivement le pouvoir. Comme dans plusieurs pays d'Amérique du Sud, on avait une peur bleue que les populations ne se prennent réellement en main en se passant de "l'aide" extérieurs, c'est-à-dire de se faire exploiter, piller, voler honteusement comme on l'a fait au Québec pendant de nombreuses années, et qu'on s'apprête à faire, dans un sens et en plus "soft", en bradant nos richesses nationales par le biais du Plan Nord de Jean Charest.

 

La stratégie employée au début, pour revenir au Vietnam, comme dans de nombreux pays du tier-monde, consiste à aider et armer les contre-révolutionnaires ou "rebelles" (tiens...comme en Libye!..). Si cette première étape échoue, on finit par attaquer directement, à faire la guerre, toujours au nom de la démocratie, de la liberté des peuples etc.

 

Jusqu'à la fin des années 60, les USA ont bloqués tout règlement politique possible, ont "dénoncé" les élections au Laos et empêché des élections libres au Vietnam car il semblait évident que le "mauvais" parti allait l'emporter.

 

Guerre chimique donc, afin de détruire, et pour des générations, l'avenir du Vietnam. Quelques chiffres et explications. Hallucinant.

 

Herbicides: 3 épandages étaient nécessaires. Les 2 premiers (agent Orange et agent Blanc) étaient destinés à faire mourir les feuilles et tuer la végétation. Le 3ième épandage (agent Bleue) servait à détruire les racines. On brûlait également au Napalm dans certain cas. On achevait la besogne en coupant à la scie à chaîne les plus gros arbres qui restaient encore debout.

 

On a détruit ainsi le riz, le maïs, les bois de toutes sortes, le manioc, les racines alimentaires, les roseaux.

 

66,650,086 litres épandus selon le département de la défense USA, plus selon des scientifiques Américains. Ce chiffre comprend herbicides, défoliants, insecticides, mais aussi gaz lacrimogènes, gaz asphyxiants et gaz neuro-toxiques. 

 

100,000 tonnes de napalm ont été utilisé, toujours selon le departement de la défense américaine mais aussi du GB, gaz se rapprochant du gaz sarin, le même que celui utilisé dans le métro de Tokyo par des terroristes, il y a quelques années.

 

De 1962 à 1972 102,500,000 kg d'agent Orange, Blanc et Bleu épandus sur 13,600,000 hectares au Sud Vietnam. ces épandages étaient surtout concentrés au Vietnam (97%) mais aussi au Laos (un peu moins de 2 1/2%) et au Cambodge (1/2%).

 

La végétation fut détruite sur 17,326,000 hectares selon Westing et plus selon l'Institut de Recherche Forestière et Planning.

 

Les gaz irritants CN, DM et CS ont été utilisés à partir de 1964 (1962 selon d'autres sources) et devant la condamnation du monde entier, l'administration Johnson parla "d'armes qui ne tuent pas".

En 1964 112,500 kg ont été utilisé.

En 1969 2,7000,000 kg ont été utilisé

En 1970 plus de 6,000,000 kg...

 

Bon, j'arrête là. J'en ai assez. Vous avez tous les détails sur le lien plus bas. 

 

Cinquante ans,c'était hier! 

 

Aujourd'hui encore, des enfants naissent difformes, pas de bras, de jambes, de cerveaux...

 

Tout ça parce que des gens, une population voulaient se prendre en main, contrôler leurs ressources, leur avenir, leur destinée.

 

Autre anniversaire, autre horreur: 11 septembre 2001. Ça, tous les médias vont en parler, mais de quelle façon? On va parler des tours jumelles du World Trade Center, va-t-on parler de la troisième, la WTC7? Oui, c'est trois(3) tours qui se sont effondrées cette journée là.

 

La commision chargée de l'enquête (NIST) avec des budgets plus restreints que pour l'enquête menée sur Bill Clinton pour une histoire de fesses, a fourni un rapport pour le moins étrange, avec des conclusions que beaucoup d'ingénieurs, d'architectes, de pompiers (234 pompiers sont morts durant la tragédie), de spécialistes en démolition et autres experts artificiers contestent avec véhémences. Au nom des 3034 morts. Au nom des 234 pompiers qui ont donné leur vie.

 

Je ne parle, ici, pas de révisionnistes farfelues et autres affabulateurs qui disent et proclament n'importe quoi sur ce drame.

 

Allez voir par vous-mêmes (les liens sont plus bas), c'est intéressant et horrifiant à la fois si on songe aux conséquences que la vérité, si on permet qu'elle se dévoile, entraînera.

 

Les opérations imaginées et souvent menées à bien peuvent nous sembler loufoques ou sorties tout droit d'un "James Bond". Allez voir ce site (documenté) pour vous donner une idée concernant  l'Opération "Northwoods" (lien plus bas) imaginée pour éventuellement faire entrer en guerre les États-Unies contre Cuba avec l'assentiment de la population.

 

La réalité peut parfois dépasser la fiction...  

 

Une pensée émue pour les 3034 victimes du 11 septembre 2001...et les centaines de milliers de la guerre au Vietnam.

 

Pour finir, les USA, contrairement aux idées courantes et reçues, ont gagné la guerre au Vietnam en détruisant en grande partie ce pays, cette région, qui encore aujourd'hui, peine à relever la tête et garde des cicatrices et des mémoires horribles de cette époque.

 

Lien concernant la guerre chimique au vietnam: http://vned.free.fr/histoire.php?chap=2

Lien concernant l'Opération Northwoods:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Northwoods

Lien concernant le 11 septembre 2001: www.reopen911.info/videos.html

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 14:53

Rien de plus douteux que ces prosélytes qui veulent nous vendre du Dieu, de l'espoir en canne, du merveilleux à la pelle. Ces vendeurs de paix au rabais, ces théoriciens de la tolérance et du vivre ensemble ne sont souvent que des marchands astucieux qui profite de la faiblesse, du désarroi des gens devant l'immensité de la vie et sa complexité fascinante. Devant ces professionnels de la foi, nous sommes souvent béats, aveugles, d'une profonde cécité doublé de naïveté (la plupart du temps volontaire) face aux manipulations scandaleuses et sans gêne auxquels ces chefs dits-spirituels s'adonnent.

 

Que ce soit le Pape, le Dalaï Lama ou autres chefs soi-disant spirituels, toutes ces "saintetés" ne sont que des outils servant à faire fructifier leur organisation respective. Aucune réelle spiritualité ne peut être organisée. Le spirituel ou le religieux excluent d'emblée toute forme de prosélytisme, tout forme de commercialisation, que ce soit à petite échelle, comme les sectes ou grande échelle comme les religions dominantes.

 

Le Dalaï Lama, de son vrai nom Dainzin Gyaco (il existe de nombreuses façons d'orthographier son nom), vient nous rendre visite très bientôt. Au stade Uniprix du parc Jarry. On peut acheter ses billets, comme on le ferait pour un groupe rock ou une chanteuse pop au réseau Admission. Les prix? Le billet le moins cher est à 30.76, pour une place où vous allez apercevoir sa Sainteté (Qui a décidé de l'affubler de cette prétentieuse appellation? laissez-moi deviner...les membres de sa religion?...) de loin et on peut payer jusqu'à 96.84 pour le voir...j'allais dire en 3D et haute définition. Non, il n'y aura pas de pauvres à ce meeting. Pas de pauvres non plus à la discussion sur les religions qui se tiendra au Palais des Congrès. Là, les billets vont de 50$ à 150$. On sera entre gens bien, confortablement installé avec probablement un cocktail ou un buffet à la fin de la discussion. Les gens qui dirigent, pensent, réfléchissent sur la religion et les "bienfaits" qu'elles apportent aux moins bien nantis de notre société n'ont que faire de leurs opinions. D'ailleurs, ont-ils une opinion?

 

Je suis à peu près certain que ces deux meetings seront plein à craquer. C'est vous dire le profond désarroi de la population. Ceux qui ne peuvent payer auront droit aux nombreux résumés que les médias dominants et complaisants nous ferons avec toute la servilité et l'enthousiasme dont ils sont capable.

 

Le Tibet a toujours fasciné les occidentaux. Fasciné mais pas au point de faire de réelles recherches sur cette région de la Chine (le Tibet est chinois depuis le 13ième siècle) qui nous semble proche des Dieux. De magnifiques ouvrages, peu nombreux, ont été écrits, en particulier celui de Melvyn C. Goldstein, qui nous font mieux connaître cette culture. Le livre "A History of Modern Tibet (en deux volumes qui couvrent la période allant de 1913 à 1955) de Goldstein est une source de renseignements reconnue, fiable et sans complaisance ni pour les Chinois ni pour les Tibétains. Beaucoup de surprises attendent les plus curieux qui, au lieu de répéter les mêmes poncifs concernant cette région autonome, prendront le temps d'approffondir leurs connaissances. Pour être honnête, je n'ai pas encore lu au complet ces deux volumes, le seul disponible à la maison est en chinois. Ma compagne me traduit cet imposant ouvrage par bribes mais des versions en anglais et français (depuis 1995 pour la version française) sont disponibles. La commande est déjà parti...

 

Si vous allez sur le site Tibet.ca vous pouvez lire en exergue sur la première page une phrase du Dalaï Lama qui nous exhorte de ne pas travailler uniquement pour notre famille, notre nation etc. Or, ce site ne contient que des informations concernant le Tibet et la soit-disant menace que constitue la politique chinoise à leur endroit. Le discours du Dalaï Lama est toujours ambivalent, à deux faces, sujets à des interprétations différentes, politique sans vouloir l'être. Le Dalaï Lama est un merveilleux outil de propagande. 

 

Je ne suis pas spécialiste, loin de là, mais j'ai eu l'occasion de voyager dans la province du Yunnan et j'ai vu de mes propres yeux les réalisations, le soucis de préserver cette culture si riche. J'ai eu la chance, entre autre, de passer une soirée dans un restaurant tibétain, (tenu par des Tibétains) qui est en fait le bureau (le resto n'est qu'une petite parti de l'ensemble) ou sorte de consulat Tibétain à Kunming. Vous dire la richesse de cet établissement, la beauté des boiseries et les moines qui ont passé une soirée...disons digne de Gargantua me laisse un souvenir impérissable!

 

La Chine est constituée de 56 ethnies différentes depuis des siècles et n'a certes pas de leçon à recevoir en ce qui concerne le comment vivre ensemble. Surtout pas de nous. Notre politique envers les autochtones est sans commune mesure et incomparable avec ce qui se fait en Chine. Pour voir cela il faut se renseigner sérieusement et cela prend du temps.  

 

Bien sûr, rien n'est parfait, et je suis sûr que des améliorations pourraient être apportées, dans notre pays, c'est évident, mais dans tous les pays qui sont confrontés aux mêmes problèmes reliés à la diversité culturelle. Dans quelle mesure, à quel niveau, je ne puis m'avancer, mais ce dont je suis sûr c'est que diaboliser, démoniser la politique de la Chine envers le Tibet me paraît lâche, irrespectueux et d'une grande prétention. 

 

Revenons au spirituel, au religieux.

 

Le spirituel, le religieux, le merveilleux n'est pas à vendre mais à saisir, tout comme la liberté. On peut conseiller, discuter, en parler mais si on vous demande quoi que ce soit en échange, fuyez le plus loin possible de ces vendeurs, de ces marchands de bons sentiments.

 

Tout acte religieux ou spirituel véritable se fait dans l'intimité. Le reste n'est que de la poudre au yeux, du mensonge et de l'hypocrisie rémunérateurs qui profite à des gens qui voudraient nous voir vivre comme des chiens en laisse, dociles et obéissants.     

 

  

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 17:03

Je viens de lire un article tiré des carnets de François Brousseau. Encore une fois on tape sur la Chine à tour de bras, sans véritable analyse. On se contente de peu de recherche, pas de reflexion sur le fond et le pourquoi des choses. On a décidé, en gros, que les Occidentaux travaillaient pour un meilleur monde, plus de démocratie, plus de liberté pour les peuples. Ce n'est pas la vérité! Beaucoup plus complexe que ce sous-entend cette dénonciation à l'emporte pièce qui semble plein de bon-sens à première vue mais qui cache des intentions de diabolisation qui me chagrine et me font réagir.

 

Je ne défends pas la politique chinoise, j'essaie de la comprendre au lieu de l'assassiner. Le courroux de monsieur Brousseau devrait se manifester dans sa vision de la politique étrangère des États-Unies ou de la France ou encore de l'Angleterre. Son parti-pris est manifeste et lui retire beaucoup de crédibilité.

 

Dernière chose avant de vous faire partager la réponse que je lui ai envoyé hier suite à la lecture de son carnet.

 

Les manifestations arabes du printemps passé que l'on croyait soudaines et fortuites ne le sont pas. Depuis 2008, les États-Unies ont invité des étudiants Arabes (plusieurs milliers) pour leur montrer les techniques de renversement de gouvernement par le biais des réseaux sociaux.  Imaginez un instant que le canada fasse la même chose avec des étudiants Américains...

 

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2011/04/08/132692.shtml?auteur=2096 

 

Bonjour François,
je viens de lire votre carnet du mois d'avril sur la Chine (je sais, un peu tard) et suis une fois de plus étonné du discours presque hargneux que vous tenez et l'ambiance qui règne dans ce pays. J'arrive d'une 8ième tournée chinoise et je dois dire que ce que je vois, entends, ressent de la part des habitants de ce pays ne correspond pas du tout avec le sentiment que l'on a en lisant votre texte. Il faut dire que vous ciblez des problèmes réels, qui existent, mais qui ne donnent pas un portrait juste et équilibré de ce que l'on peut sentir lorsque l'on travaille avec les gens qui font ce pays.
 
Si je devais résumer l'ambiance générale avec un seul mot j'emploierais le mot:avenir. Je sais,cela va vous étonner, vous surprendre et peut-être vous faire "hurler" que je suis inconscient ou simplement aveugle et sourd. Non point monsieur Brousseau.
 
Je dois "avouer" mon amour pour ce pays comme celui que j'ai pour les États-Unies malgré leur politique étrangère catastrophique pour une grande partie de l'humanité. L'hypocrisie incroyable et meurtrière, spécialement depuis la seconde guerre mondiale (savez-vous que tous les présidents des USA depuis ce conflit, seraient passible, selon la justice internationale, de crime de guerre?) n'est plus à démontrer. Il suffit pour cela de se renseigner auprès de gens comme Noam Chomsky (évitez les médias dominants qui sont, en général, les chiens de garde de cet impérialisme qui se veut le représentant de la démocratie, de la liberté et autres mots et idées qui ont été complètement vidés de leur sens. On ne pourra qualifier monsieur Chomsky d'excité révolutionnaire ou d'anti-américanisme primaire. Ses informations, livres ou interventions sont toujours bien documentés, soutenus par une logique et un profond soucis de vérité et d'authenticité. Beaucoup d'autres sources sont disponibles sur internet, dossiers et autres écrits comme vous le savez certainement).
 
Revenons à la Chine si vous le voulez bien. Ou plutôt juste un mot concernant le Dalaï Lama qui va bientôt nous rendre visite. Lorsqu'on se penche sur toute cette histoire du Tibet, je veux dire d'une façon non-émotive et sérieuse à la fois, bref en historien ou...journaliste, on se rend compte des nombreux mensonges que la presse et autres médias complaisants colportent encore de nos jours. Pourquoi? Quelle est ou plutôt quelles sont les raisons de cette vision si partielle des choses concernant le Dalaï Lama et la Chine? Ce charmant personnage qui se dit principalement influencé par Georges Bush (fils) ne vous donne pas envie d'en savoir plus sur lui et son entourage? Cela n'est qu'un petit exemple mais qui indique beaucoup de choses, ne croyez-vous pas? Et si le Pape se disait fortement influencer par ce président va-t-en-guerre, belliciste, ne vous poseriez-vous pas des questions? 
 
Est-ce notre profond racisme (voir notre histoire, notre façon de traiter les autochtones, les Chinois qui ont construit le chemin de fer dans l'Ouest canadien et bien d'autres sujets peu glorieux mais combien révélateurs) qui nous empêche d'aller plus loin dans l'investigation, notre conviction d'être démocrate (le sommes-nous vraiment-qu'est-ce que cela implique réellement, "le pouvoir du peuple") Est-ce la peur de se regarder en face? De quel droit se drape-t-on de cette vertu qui nous donnerait le privilège de ne voir que le côté négatif de quelques pays que ce soit?
 
Serait-ce une forme de propagande mais "culturelle", c'est-à-dire inconsciente, donc comme allant de soi et bien-pensante?
 
Tant de manque de vision, de générosité dans le regard, de regard si peu fraternel envers nos frères fait froid dans le dos.  Non, je ne suis pas baba-cool, fleur-bleue ou "visionnaires" coupés de la réalité.
 
Je suis juste indigné du manque de jugement, de la vision très partielle des choses qui vous proposez à vos lecteurs et auditeurs.
Avec la liberté que l'on a d'investiguer, vient une grande responsabilité.
 
Amicalement,
Yannick Rieu

 

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