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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 11:18

Ce matin je me suis réveillé en colère

Pourquoi, je ne sais pas ou je sais trop

Il y a trop de choses que je ne dis pas.

 

 

Ce matin, c’est pas moi qui écrit, c’est elle.

Je la laisse prendre ma main

Juste pour voir jusqu’où elle ira

 

 

J’en ai assez des discours polis. Polis dans les deux sens.

Il y a le verbe creux qui domine, le verbe trop beau pour être vrai

Polis comme l’hypocrisie que l’on confond avec la diplomatie

Polis comme un meuble qui brille comme un sous neuf

Gentil comme un ordi qui t’explique c’est quoi avoir du cœur

 

 

Assez des gens de gauche, de droite unis sous la démagogie

Des discours sans intelligence, inspirant la méfiance 

Ecrits par des gens qui ont des fiches à la place du cerveau qui

 Comme cet ordi de tout à l’heure

Vous expliquent c’est quoi avoir un cœur

 

 

 

Ils ne voient pas qu’ils sont devenus des machines

Ils ne réfléchissent plus, ils emmagasinent

Et ils écrivent des discours, ils parlent comme on pisse

En levant la main comme les chiens la patte

Aux poteaux de la démocratie

 

 

Un homme de gauche qui laisse croire et entendre

Qu’en Chine on fait travailler des enfants, que c’est une politique

Non monsieur, c’est illégal, comme ici.

Et cet autre, bien lissé, radio-canadien à souhait

Qui fait l’apologie d’un confrère qui résume la bonté et l’humanisme

À de vieilles idées sorties des boules à mites

 

 

C'est quoi être moderne?

Verbeux, idéologue, performant?

On a plus d'idées, on ne fait que les classer

Et on passe pour des intellectuels

 

 

J’emmerde la droite et j’emmerde la gauche

Il nous faut absolument sortir de ces carcans qui nous ont trop fait souffrir

Qui ont trop fait couler d’encre et de sang inutilement

Un con de gauche ou un con de droite reste un con

 

 

Il y a la guerre, la haine et la misère

Et toutes vos paroles n’ont jamais apporté la paix, l’amour

Les guerres sont les guerres et vos paroles de gauche ou de droite n’y changent rien

Ce n’est pas de la littérature, c’est un fait.  Historique.

 

 

Nos vies portent en elles cette guerre, cette misère et cette haine

Nous sommes faits de ce pain.

Ce qui se passe au dehors se passe au dedans

Ce n’est pas de la littérature, c’est un fait.

 

À nous de voir.

 

 

Hommes et femmes de droite, hommes et femmes de gauche, vous qui vous croyez comme tels

Vous nourrissez la colère par votre manque d’imagination, votre cerveau conditionné, sclérosé.

D’un côté comme de l’autre, vous n’avez pas de visions.  Ou vous en avez trop.

Là, de toute façon, n’est pas la question

Vous vous pensez proprios alors que vous n’êtes que gérants

Vous jouez avec des idées qui ne vous appartiennent pas

 

Vous ne vous connaissez pas.

 

P.S.: Gauche, droite: un monde à deux dimensions...Et si on commençait à s'intéresser à la profondeur? À la perpective? À la troisième dimension? On le fait bien pour la télévision...


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 12:28

Pourquoi sommes-nous si attachés aux choses, aux personnes, à nos opinions, notre savoir, à nos idées? Existe-t-il un lien entre aimer et l'attachement ou alors l'un exclus forcément l'autre?

 

Pourquoi vit-on constamment dans le passé? On s'accroche, s'attache à ce que l'on connaît et reconnaît. On éprouve une certaine sécurité à se définir avec des choses qui ne bougent pas: des images que nos opinions, nos idées, notre attachement à notre pays, à notre compagnon ou compagne etc. aident à fixer et ainsi nous définir. Est-il possible de définir une chose en mouvement constant? Se définir serait donc fallacieux? Toujours faux et somme toute inutile?

 

Si la constante tentative de détachement est encore ce mouvement qui tient de l'effort, tout comme l'attachement est ce mouvement qui provient de la peur de n'être rien, alors nous sommes attachés à vouloir être détachés du monde, des gens, de nos idées. Le problème de l'attachement reste donc le même. Nous tournons en rond. Il n'y a donc pas de lien entre le détachement et l'attachement. L'un n'est pas le contraire de l'autre mais une autre forme d'être dans le monde. Tout comme l'amour n'est pas le contraire de la haine. Tout ce que l'on peut avancer c'est que lorsque l'amour est là, la haine ne peut y être et inversement.

 

Vouloir être détaché c'est donc encore souhaiter devenir quelque chose. Or la liberté survient lorsque que le mouvement du devenir cesse. Sans liberté l'amour ne peut fleurir, s'épanouir. L'amour et l'attachement sont incompatible. Vouloir posséder quoi que ce soit ou qui que ce soit pour se définir, s'identifier à nos possessions (choses, pays, race, idées, opinions, personnes etc.) est un signe évident que l'amour est absent. Toute notre culture nous dit le contraire...

 

Quel serait notre vision de la mort si nous arrivions à vivre de façon complètement détaché (ce qui ne veut pas dire indifférence nous l'aurons compris!) par rapport aux choses, aux gens, aux idées, à notre corps?

 

La mort nous coupe de façon définitive à tout ce à quoi ou à qui nous sommes attachés. C'est la fin de tout ceci. La vie et la mort deviendraient-ils un seul et même mouvement si notre détachement était "opérant" tout le long de notre vie? 

 

Existerait-il encore cette frontière qui nous terrifie tout le long de notre vie? La mort se fondrait-elle avec la vie?

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 01:33

Nous n'hésiterons pas à dire n'importe quoi pour faire semblant d'être debout. Nous ne reculerons devant rien, quitte à faire croire n'importe quoi pour faire lever une indignation de piètre qualité. Nous porterons la médiocrité tous les jours, vu qu'elle nous sied si bien et nous en ferons notre fleuron pour l'éternité. Nous sortons dans la rue alors qu'il faudrait rentrer en nous-mêmes. Pas pour se regarder, pour se voir. On aura la révolution à la hauteur de nos capacités à voir le réel. Pas plus. Je crains le pire.

 

Notre conception de la liberté porte en elle nos limites intellectuelles. Non, nous nous refusons à réfléchir avec une certaine profondeur car cette réflexion pourrait mettre en danger nos valeurs. Nous sommes des révolutionnaires qui refusons la véritable révolution. Nous ne voulons que notre confort moral intellectuel et bien sûr physique.

 

Demain meilleur qu'hier? Non! Demain comme aujourd'hui car aujourd'hui c'est déjà demain. Le présent porte en lui le futur, on en sortira jamais, il faut le comprendre, le sentir, le faire sien. Nous courons derrière des idées qui ont été mille fois pensées et repensées, repassées, plates et sans goût. Cent fois mâchées et digérées. Nous n'avons plus le goût, nous n'avons pas de goût. Nous sommes sans saveurs, on ne sent plus rien ni par le nez, ni par la peau. Sans odeur et insensibles. Presque transparents à force d'insipidité.

 

Un pays comme moyen de vivre mieux? Ne voit-on pas cette vieille idée avec tout son lot de souffrance qu'elle a causé, ressortir à chaque fois que la peur réapparaît ou se fait plus pressante? On se recroqueville, se racrapote sur nous-mêmes, avec nos semblables, je veux dire ceux qui nous ressemblent. Nous formons ainsi le tapis sur lequel les puissants viennent s'essuyer les pieds. Nous courbons le dos comme nous courbons nos idées à force de se regarder le nombril.

 

Nous croyons rugir alors que nous ne faisons que bêler en cadence. Nous nous pensons suif alors que nous sommes de mèche. Notre crinière, c'est du vison...Nous sommes prêts à déchirer nos chemises...à condition qu'elles ne soient pas de chez Vuitton. C'est une image, faut-il le préciser? Oui, il le faut.

 

Nous croyons encore dans cette pensée manichéenne qui sépare les Hommes en 2 parties bien distinctes et irréconciliables: la gauche et la droite. Nous pensons pouvoir faire un monde nouveau avec de vieilles idées. Nous n'avons qu'une piètre imagination et une largesse de coeur en proportion. Nous ne voyons pas encore que c'est notre identification à nos idées qui nous sépare les uns des autres. Nous voyons la vie comme une image, comme une chose qui est devant ou derrière nous alors qu'elle est à l'intérieur. Et maintenant. La vie n'est pas une idée. L'idée c'est l'image, la vie c'est tout de suite.

 

Je ne veux pas me battre et il ne faut pas que ça fasse mal. Au pays des incultes l'érudit passe pour un génie alors qu'il ne fait que se rappeler. J'entends ces génies faire l'apologie de la tolérance alors que cette tolérance n'est que du mépris en cravate. Je cite: "...être libre autant qu'on puisse l'être quand on vit avec d'autres et qu'il faut partager." C'est un écrivain "de gauche" qui a écrit cela...Il a du être distrait quelques instants... Voyez-vous toute la finesse de cet égoîsme? L'inconscient qui se croit ou se voudrait conscient. Le lyrisme n'est pas une pose.

 

Nous voulons changer le monde dit-on, oui...mais pas nous...?

 

La révolution n'est pas un hobby. C'est un travail sur soi d'instant en instant. 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 15:58

Hydre: Serpent fabuleux à sept têtes. Fig.: ennemi, menace

 

Sont arrivés à deux camions avec des instruments sophistiqués. Sans prévenir, comme s'ils étaient maîtres et rois des lieux. Nous n'existions pas.

 

Ils les ont massacrés. Coupant, rasant, déformant, saccageant sans même penser à ce qu'ils faisaient, sans doutes, sûrs de leur bon droit. Je dirais avec presque un sourire aux lèvres, celui de l'homme satisfait de son travail. Le dieu des catholiques avait probablement le même sourire le septième jour.

 

Nous sommes sortis. Je les avais vu arriver, pensant qu'ils allaient élaguer juste ce qu'il faut. Un bon élaguage est salutaire pour les arbres et ils s'en trouvent fortifiés après...si c'est bien fait.

 

Calmement, le technicien nous expliqua qu'Hydro Québec, voulant faire des économies, allait maintenant passer tous les 8 ans (!) pour dégager leurs fils électriques des branches. Celles-ci ne peuvent être plus proches de 2 mètres sur le côté et 3 au-dessus! Ceci dit, nous avons vérifié le long de la route et bien des arbres sont parcourus de fils sans que cela ne gêne qui que ce soit...Hydro compris! Combien de centaines de millions de profit cette année? Et en augmentation SVP! 

 

Nous avons réussi à faire stopper ces charcuteurs. Nos magnifiques arbres sont comme handicapés maintenant. Ils sont difformes et font peine à voir. Des dizaines d'années pour pousser et quelque minutes pour tout détruire. Le technicien nous a prévenu, ils vont revenir...Pour terminer le travail.

 

Quoi faire? Porter plainte? Le mal est déjà fait et combien de perte de temps...Des années?

 

Comment nous en sommes arrivé là? J'ai envie de dire...Encore là ?

 

Je veux dire, cette façon de faire me rappelle des moments noirs de l'Histoire où des gens débarquaient chez-nous, chez-vous avec tous les droits, sans possibilité de discuter, de faire valoir le bon-sens. Non. On exécute les ordres reçus, nous ne sommes pas responsables...

 

Pour moi, ce genre d'esprit me fait froid dans le dos. Un homme ou une femme qui ne font qu'obéir ne sont plus humains. Faut les débrancher.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 14:10

Il est assez étonnant de voir fleurir le mensonge dans nos sociétés et trouver tout à fait normal de procéder de la sorte. Nos politiciens mentent et trafiquent la vérité quotidiennement sans que beaucoup de gens ne s'en offusque ou s'il le font c'est parce que les mensonges ne vont pas dans leur sens, dans ce qu'ils croient croire. Ainsi les phrases creuses fusent et vivent par et pour elles-mêmes, sans lien, sans base sur lesquels elles pourraient reposer.

 

C'est ainsi que considéré comme faisant partie de notre culture, rencontrant le mensonge à chaque jour, nous nous sommes presque habitué à cette façon de présenter la réalité, de la tordre pour qu'elle puisse rentrer et se mouler à notre vision de nous-mêmes, de nos relations, de ce qui nous entoure en général. Nous vivons ainsi, non seulement dans le monde des idées, mais dans le monde des idées fausses.

 

Pas étonnant aprés cela que toute notre société soit si bancale, avec sa corruption, ses luttes sans fin. Chacun bâtit une réalité selon ses convenances, se construit une image de lui-même à la hauteur de ses prétentions. Il est évident qu'on ne peut rien construire de solide à partir de...rien.

 

Nos enfants, pris dans ce tourbillon de vraies fausses vérités, de semblants de faussetés qui ressemblent à la vérité mais qui, au fond, ne sont pas complètement faux...ni vrais. Enfin, vous voyez devant quelle dilemme nous les plaçons? Et nous voudrions qu'ils soient honnêtes après cela? Ils ont vite compris comment les adultes "arrangent" les choses et font de même.

 

On va leur dire: il ne faut pas mentir, il ne faut pas être violent, il ne faut pas gaspiller...pendant que nous mentons, faisons la guerre et polluons à tour de bras.

 

Collectivement, nous n'avons aucun sens, ni aucune crédibilité.

 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 04:50

Je ne sais pas si l'anecdote est véridique. Semble-t-il qu'un jour on demanda à Diane Dufresne ce qu'elle pensait de Céline Dion. Elle répondit simplement qu'elle ne faisait pas le même métier qu'elle.

 

On peut ainsi, en apparence faire le même métier et n'avoir aucune relation avec des gens qui partagent le même travail. J'ai parfois le même sentiment avec des confrères. Je me sens loin de leur conception du métier. J'ai l'impression qu'il n'ont tout simplement pas de réflexion sur celui-ci.

 

Il n'est pas toujours évident, dans le métier de musicien, de garder une ligne claire, d'éviter les compromis. Tout en gardant une certaine souplesse et sans tomber non plus dans un élitisme coupé de la réalité (vous savez, cette fameuse tour d'ivoire) j'aime tracer un chemin relativement droit.

 

Cependant je dois admettre que j'ai beaucoup de difficulté à comprendre cette attitude qui fait accepter n'importe quel boulot, faire à peu près n'importe quoi, du moment qu'il y a des sous au bout. Une certaine dignité, un certain respect pour la musique me paraît indispensable. Ne serait-ce que pour être capable de se regarder dans la glace le matin...Une éthique dans le travail, histoire de rester debout.

 

Si l'argent ou même la satisfaction puérile de voir son nom sur une affiche, comme le chante si bien Aznavour, reste le principal motivateur, je pourrais suggérer des métiers beaucoup plus payant...Faut être un peu stupide de vouloir être musicien pour devenir riche ou connu...Dame bêtise court les rues, ça c'est bien connu.

 

Je n'aime pas le terme "show-business". "Montrer-affaire". Je me montre pour faire des affaires...Mhmmm...Voyez-vous, je me sens plus proche du poète ou du peintre que du showman. Je ne me sens pas plus showman que Kent Nagano montant sur une scène pour diriger l'orchestre. Il y a pourtant un peu de vrai dans cette expression. On doit se montrer.

 

Ce qu'il y a à voir se cache derrière ce que vous voyez. 

 


 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 13:22

Au procès de Nuremberg, à la fin de la deuxième guerre mondiale, la plupart des militaires qui étaient jugés ont clamés leur innocence face au massacre de 6 millions de personnes dans les camps de concentration en arguant le fait qu'ils ne faisaient qu'obéir aux ordres. La plupart ont été reconnus coupables quand même. 12 sur 24 accusés furent condamnés à mort, les autres en prison pour des peines plus ou moins longues, deux seulement furent acquittés.

 

Obéir ne nous soustrait pas à la responsabilité de nos actes. On pourrait prendre des exemples pour démontrer que la désobéissance a aussi permis des avancés au niveau de la connaissance. On peut penser à Galilée ou Copernic (dans son cas ses travaux furent remis en cause après sa mort) qui, sans le vouloir, ont désobéi à l'Église simplement par le résultat de leurs recherches. La terre n'était plus le centre du monde. 

 

Il est fort probable que les débuts de la civilisation ont débuté par des actes de désobéissance (je refuse de continuer à faire du feu à l'aide de deux bouts de bois...il y a certainement un autre moyen) et que cette même civilisation se terminera par un acte d'obéissance,  fin précipitée par un militaire quelque part, obéissant à son supérieur.

 

Nous sommes conditionnés à obéir. Déjà à l'école, on nous apprend à réagir au son de la cloche ou du sifflet, on nous met en rang, le silence est de rigueur, les cours sont donnés à heures fixes et sans possibilités de "débordement" sur l'horaire préétabli etc. Toutes ces attitudes militaires sont dans notre culture et sont vus comme allant de soi, normales voire indispensables.

 

Ne pas poursuivre les traditions, les remettre en cause est très mal vu en général. On cherche une sécurité à travers des actions qui ont été répété des millions de fois, pensant peut-être que cette répétition leurs donne une certaine validité. Ne dit-on pas qu'un mensonge répété finit par devenir une vérité? 

 

J'ai toujours une espèce de malaise devant les chiens trop obéissants. J'ai l'impression qu'à ce moment, ils ont perdu leur nature profonde, qu'on les a dénaturé, qu'ils ne sont plus des chiens mais des ersatz de chien. Des chiens avec des réflexes de soumissions. Notre intelligence ne nous permet-elle pas un autre chemin que celui de la soumission?

 

Comprendre pour agir mais agir sans comprendre...obéir?

 

Mettre la vie à genoux, la mettre en laisse, la rendre mécanique à l'instar de notre propre pensée, user de son autorité pour se faire obéir au lieu de faire comprendre. Notre culture contient en elle beaucoup de réflexes militaires. Nous obéissons sans toujours comprendre et, plus grave, sans vouloir comprendre.

 

C'est ainsi que la médiocrité arrive à survivre et même à s'étendre. 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 16:06

L'accumulation de connaissances ou de savoirs n'a jamais donné la liberté, ne rendent pas meilleur (plus équilibré, aimant, en paix), n'empêche pas l'aliénation, la brutalité, la soif de pouvoir et de puissance.

 

L'éducation, telle que pensée aujourd'hui, nous permet, tout comme un ordinateur, d'accumuler des donnés sur une multitude de sujets: le savoir est issus de la mémoire. Il est toujours relié au passé et toujours limité. 

 

Le savoir est indispensable et responsable des avancées fantastiques dans presque tous les domaines et permet ainsi une vie plus facile, plus douce. Les prouesses technologiques dont nous sommes les témoins à chaque jours me dispensent de démontrer dans les détails l'immense progrès que l'humanité a accompli dans ce domaine.

 

Dans le domaine psychologique, c'est une toute autre affaire. Nous avons très peu évolué à ce niveau. Malgré toute notre habileté dans les sciences nous continuons à nous entre-tuer, à être mesquin, envieux, jaloux etc. Nous continuons à fonctionner selon le mode tribal, les tribus devenues nations, nous poursuivons la glorification de cette pensée vieille de plusieurs milliers d'années. Nos raisons pour poursuivre cet idéal sont plus sophistiquées qu'auparavant mais la base reste la même: il y a nous et les autres. Je suis québécois, canadien, américain, chinois etc. Nous nous identifions à notre pays et, tôt ou tard, nous rentrerons en conflit avec ces "autres".

 

De façon plus large ou générale, nous nous identifions à ce que nous pensons: je suis psychologue, musicien, philosophe, catholique, musulman etc. Encore une fois cette identification n'apportera que séparation, ce sentiment que nous sommes coupés, séparés les uns des autres.

 

Le problème d'identification ne peut être résolu par une plus grande accumulation de connaissances. Si identification il y a, cette accumulation ne fera qu'accentuer cette illusion, le savoir accumulé érigeant un mur de plus en plus épais et solide autour de notre personne, celle-ci prenant de l'expansion, parfois de façon subtile. 

 

Dans le domaine psychologique, l'accumulation de connaissances empêche la possibilité de se voir tel que nous sommes dans l'instant. Le savoir, ici, n'a pas sa place. 

 

La liberté prend racine dans l'ici et maintenant et n'est pas le résultat d'une accumulation de point de vues, d'un savoir de seconde main.

 

Notre culture croit fermement dans le "devenir" qui est la marque d'une absence de liberté. La liberté n'est pas une idée mais un état. Penser que l'éducation apportera la liberté c'est mettre la liberté comme un objectif à atteindre, un idéal. Or la poursuite d'un idéal, toujours dans le domaine psychologique, nous soustrait à nous même et fait passer l'idée avant le fait. Le passé avant le présent.

 

C'est à partir de l'observation de notre manque de liberté que la liberté peut se déployer. Lire et réfléchir sur la liberté empêche le processus de voir directement le fait. La liberté ne se trouve pas dans les idées mais dans la capacité de voir ce qui est dans le moment présent.

 

La tradition, notre culture fait grand cas de l'acquisition de savoirs et place la pensée au centre, nous éloignant ainsi de notre barbarie ou de notre animalité?

 

Il y a le fait: pendant que l'on marche sur la lune et que nous explorons l'univers, pendant que nous devenons technologiquement si sophistiqués nous continuons à nous entre-tuer...comme des barbares. Qui peut affirmer le contraire?

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 13:18

J'ouvre les yeux et c'est un magnifique levé de soleil qui s'offre à mon regard. Des rouges, des oranges, des bleus, des verts. Une fantastique palette de couleurs se déploie dans le ciel évoluant à chaque seconde. Le temps est suspendu, mon regard ne peut se détacher de ce miracle quotidien, ma pensée est inutile, je me laisse porter.

 

Nous portons en nous la capacité de nous oublier afin de permettre à l'ineffable de se produire. Cet aspect de la vie n'a rien de mystérieux. Chacun de nous, si nous sommes le moindrement sérieux avec le fait de vivre, d'être vraiment animé par une curiosité non pas morbide ou strictement intellectuelle mais qui va au-delà de nous-mêmes, de notre "moi" et de sa mémoire, peut laisser cette intelligence se déployer. 

 

Ces instants sont d'une grande simplicité et dotés d'une richesse que les mots ne peuvent cerner. La musique, la poésie, la peinture ont cette capacité de nous faire oublier...nous-mêmes. Mais ce ne sont que des prétextes. Je veux dire que tout se passe dans l'attitude que nous avons face à ces manifestations humaines, à ces propositions inscrites dans le temps. Elles sont un point de départ et non un point d'arriver

 

L'art est un outil pour sortir de nous-mêmes. Que nous le pratiquions ou que nous soyons les spectateurs son "efficacité" (oh! le vilain mot!) revient à notre capacité à faire taire ou effacer l'illusion que nous sommes le centre de quelque chose. C'est ici que l'art prend tout son sens.

 

Tout est dans les yeux de celui qui regarde ou écoute. L'art est une perche tendue, c'est l'amicale tape sur l'épaule qui propose un chemin, il n'est pas le chemin. L'art n'est pas une performance mais une tentative de proposer un autre monde où l'individu, ses capacités ou talents, sont d'ordre secondaires. 

 

Les gestes, les notes, les coups de pinceaux, les phrases ne comptent plus pour eux-mêmes mais débordent le cadre proposé et nous font entrevoir "autre chose". La force de l'art, de ce point de vue, réside dans sa faiblesse ou plutôt à la capacité de l'artiste de se faire oublier pour laisser place à l'ineffable.

 

Tout le reste qu'on appelle encore l'art dans notre société n'est que démonstration de ce moi détestable qui voudrait faire croire que c'est lui qui est intéressant. Ce moi toujours prétentieux et envahissant nous donne toutes ces séries de petites ou grandes vedettes (tout dépendant de leur compte en banque ou leur degré de popularité) qui nous éloignent du merveilleux et nous rapproche de notre centre en le confortant dans son illusion d'importance.

 

L'art est toujours simple. Là est sa difficulté.

 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture
1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 13:25

Une petite fable. Je vous laisse le soin d'en tirer une morale. Elle n'a pas été écrite par Lafontaine, je l'ai entendu lors d'une émission de télévision il y a quelque temps et je ne connais pas son auteur. Je vous la restitue dans mes mots.

Cela va comme suit:

 

Un corbeau et un rossignol, perchés sur une branche, cherchaient à savoir qui des deux chantait le mieux. Et le corbeau d'y aller de sa voix graveleuse: Croâ! Croâ! Croâ! Le rossignol à son tour de sa voix flûtée: Pfui! Pfui! Pfui! Et de chanter chacun leur tour sans être capable de se départager.

 

Passe par là un petit cochon. Le corbeau aussitôt lui demande de les aider à savoir qui des deux chante le mieux. Le cochon n'ayant pas d'autre chose à faire accepte de servir de juge.

 

Le jeux recommence. Le corbeau: Croâ! Croâ! Croâ! et le rossignol: Pfui! Pfui! Pfui!

 

Le cochon écoute, réfléchit et donne pour gagnant le corbeau. Le rossignol fond en larme.

 

Le cochon voyant cela dit au rossignol: "Alors? Vous pleurez parce que vous avez perdu?"

 

Le rossignol de répondre: "Non! Je pleure parce que j'ai été jugé par un porc!" 

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