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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 16:11

Dans un champs

Pousse une fleur

Ses pétales sont de métal

Son parfum solide, glacial

Fatal et inodore

Elle s'offre en bouquet de morts

En gerbe qui décime

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
10 avril 2015 5 10 /04 /avril /2015 04:45

Être musicien c'est se soumettre au son, comme un comédien se soumet au texte.

Musicien sous et dans le son, entre les notes, à l'intérieur, derrière le rythme.

Le musicien s'enfonce, se cache, cherche, comme une racine. Son œuvre c'est ce qui se trouve au-dessus, les branches, les feuilles, les fleurs, les fruits.

Comment, saturé de sa propre vibration, trouverait-il le moyen de pénétrer et de s'accorder à une vibration autre?

Aimer c'est s'oublier, non? Il jouera la musique comme il aime alors.

L'intéressant ce n'est pas lui mais son art. Et son art c'est lui quand il n'est pas là.

Son art c'est lui quand il n'est pas là.

Si cela se peut encore.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 06:51

Lors de ce conflit si pitoyable

Des gens cultivés et pourtant nazis

Allaient au récital, dînaient entre amis

Goûtaient la musique, la peinture aussi

Les bons vins, les plaisirs de la table

L'accumulation d'informations

N'empêchera jamais

On le sait

L'accumulation d'informations

La floraison de fachos

On le sait maintenant

Depuis longtemps

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 06:28

Tout se confond et tout se mélange

Ce qui est en haut, ce qui est en bas

Le froid, la nuit, l'ennui, la vie, la joie

Dans cette mixture bien étrange

Le diable a des allures d'ange

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
3 avril 2015 5 03 /04 /avril /2015 18:27

Un passant passait par là

Il chantait une ritournelle

Apprise à la maternelle

Ou dans un bordel

L'histoire ne nous le dit pas

Elle débouchait coin Davidson-Hochelaga

Lui se rendait chez son amie Greta

Il se retourna sur la belle

(Faut croire qu'elle avait quelques appâts)

Et avant même qu'il ne dise quoi que ce soit...

-"De quoi! Sur moi vos yeux!

Passez votre chemin grands dieux!

Mufle, sans dessein, crétin, pauvre guignol!

À moi! Au secours! À l'assassin! Au viol!"

Martelait-elle de sa voix de fausset

-"Loin de moi de vouloir vous importuner

Mais regardez plus bas, vos beaux souliers

De ceux-ci vos lacets sont défaits"

L'hystérique ne voulut rien entendre

Le passant qui passait par là

Comprit qu'il valait mieux, et sans attendre

Se tirer de ce mauvais pas

Se rendre illico chez Greta

C'est ainsi que sont nés ces quelques vers amers

Car notre homme, un peu poète

Devant cette indigne harpie replète

L'avait, il faut le dire, un peu de travers

Voici donc ce que notre quidam

Dédicaça à cette dame:

UN PASSANT PASSAIT PAR LÀ

IL CHANTAIT UNE CHANSON À LA CON

QUAND ELLE PASSA

L'AIR NIAIS

LES LACETS DÉFAITS.

SANS SE RETOURNER

IL L"ENTENDIT TOMBER

ET SE CASSER LE BRAS

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 13:20

On peut avoir le désespoir tonique, être un tant soit peu lucide sans pour autant verser dans le pessimisme. Le chant des optimistes sonne faux. L'avenir c'est maintenant et maintenant résonne (raisonne?) un peu comme un glas. C'est à pleurer. Je préfère, et de loin, constater et m'esclaffer.

Auras-tu bien compris que les dés sont pipés?

Flamboyant tissus d'or dénommé liberté

Dans lequel tu te drapes pour aller voter

Ne sert qu'à te faire croire bon citoyen

Allons, Oyez! Le monde sait bien qu'il n'en est rien!

Quand auras-tu compris que les dés sont jetés?

Que les temps de l'insoumission sont surranés

Qu"il ne reste plus qu'à tracer une croix

Vis-à-vis celui qui te représentera

Qu'à partir de là ton droit se limitera

À le voir valser entre publique et privé

Auras-tu bien entendu ce vieux Guévara?

Il faut beaucoup plus qu'un frisson ou qu'un émoi

De la coupe aux lèvres, pour qu'un rêve se lève

Mais un peu plus de cran, de sang et de sève

Tu seras sans aucun doute devenu sourd

Aveugle, aphone, les membres bien trop gourds

Hagard, anxieux, calé dans ton divin divan

Tu vérifies si par hasard à la télé

Ne resterait pas un morceau de vérité

Bien sûr indignation, liberté d'expression

Réunion, colère, courroux, manifestation

Chez les bonnes gens on nous regarde allant

Car il va de soi que foi et résolution

Sont devenues bonnes sources de distraction

Mon cher casse-bonbon, bouffeur de révolutions

Censeur sans peur car opposé aux vils menteurs

Pouvoir parler mais seulement du bon côté

Du bord du très bien et du tout ce qui est bon

Tu es bien gentil de leur faire cette fleur

Mais dis-moi pour toi, c'est quoi la vraie liberté?

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 13:33

Les Tartuffes de la morale droits-de-l'hommiste

Chemise à fleurs, néo-colons anti-racistes

Humanistes ravageurs, poètes de la falsification

Tous à leur heure baisseront le pantalon

Pour avoir, du gâteau, une petite portion

Droite et gauche main dans la main

Fières comme peut l'être tout bon crétin

S'en iront à la messe de la modernité

Drapées de cet ersatz de liberté

Copine clopante, ravagée et mutante

Divine comédie digne de Dante

De cette nouvelle humanité égalitaire et sanglante

De cette pensée unique, inique et rampante

Une moderne caste est née

Elle est bel et bien-pensante

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 17:43

Je m'agite, brasse et embrasse le vent, je gîte du côté des bien-pensants, tourne et retourne des idées nées de mon nombril voilé. Je regarde de haut, du fond de mon puit, la vie des autres.

Pensez comme moi !

Penser comme moi, suivre la doxa, faire taire des voix ! Je suis en mission pour la liberté, pour votre bien. Le réel on en parlera plus tard. L’Histoire se fait tard, disparue dans mes songes et les replis de ma pensée.

Vous me remercierez plus tard

Par hasard

C’est certain !

Rombiers et rombières

Remplissez vos flûtes

Vous qui ne fûtes

Jamais musiciens

J’aime ce qui est bon, j’aime ce qui est bien. Vous ne pouvez pas comprendre philistins!

J’ai les moyens!

Je fais corps

Avec cette élite

Avec la camarde

Qui se délite

Du bon bord

C’est mon avis

Celui de la vie...

Ou de la mort...

Je ne sais plus très bien

Rombiers et rombières

Remplissez vos flûtes

Vous qui ne fûtes

Pas bien malins

Le vide m’appelle ?

Je festoie à la pelle !

Un moment de faiblesse ?

Mon esprit s’affaisse ?

Tout se débine ?

Un peu de foie gras sur une tartine

Encore une fois un p'tit Sancerre

Ou du champagne, très chère

Y’a pas à dire, n'est-ce pas

On ne se refait pas

Rombiers et rombières

Remplissez vos flûtes

Vous qui ne fûtes

Que des chiens

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 05:13

Être ailleurs est une façon d'être là.

Quelle chance de ne pas vouloir changer quoi que ce soit. Vivre en parallèle, côtoyer, être dans le monde sans en faire partie. Tout un art. La nature nous enseigne, encore faut-il écouter et observer. Pour cela il faudrait sortir de nos classes, de nos bureaux, de nos certitudes...de nous-mêmes! D'abord se taire. À l'extérieur et à l'intérieur.

Un arbre n'a jamais comme objectif d'offrir de l'ombre par un après-midi d'été. Le soleil n'a rien à faire avec nous. La fleur, son parfum, ne nous est pas destiné. Ses couleurs pour nos yeux? Point. Elle pousse, se fane et meurt.

C'est une bénédiction, un grand bonheur, une chance et un devoir de ne pas vouloir changer quoi que ce soit.

Être sans vouloir irrite. On devient vite suspect aux yeux de ceux qui se pensent dans l'action.

Et pourtant...

"J'ai cru voir de grands hommes et je n'ai souvent vu que les singes de leur propre idéal" Nietzsche

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 06:47

Ce qui a changé c'est le rêve.

Qu'est-ce qui est proposé dans l'ensemble de notre société? Qu'est ce que l'on construit dans la tête des jeunes générations, distillé par les médias (télévision, radio, journaux, revues etc.), les politiques ou même dans le système d'éducation dans son ensemble? Avec quelques îlots, il faut le dire, mais bien insuffisants par rapport à cette immense vague qui submerge tout le reste.

Ce rêve que l'on fait miroiter ce n'est pas (ou plus) une spiritualité laïque, un bonheur simple mais un rêve compliqué, inatteignable, stupide, vide, vil.

Et si ces jeunes ne rentrent pas dans cet insipide cadre proposé, ils sont "en-dehors" et par ce fait coupables ou suspects-ou les deux!

Ici et ailleurs, on est si on a.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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