Je viens de prendre connaissance d'un article qui me laisse pour le moins perplexe. Monsieur Robert Beauchemin, critique culinaire, titre son article: «Qui a peur du jazz?» alors que celui-ci traite de son expérience (plutôt négative) d'un repas pris dans le club de jazz le Dièse Onze.
Son texte incendiaire repose sur un seul repas pris dans cet endroit, j'imagine dans la semaine précédent son article et sur quelques items choisis dans la carte. Lorsqu'on décide de pondre un texte si négatif à propos d'un endroit qualifié de "survivant" par l'auteur même, donc vulnérable, il me semble qu'on doit y aller avec plus de sérieux, prendre toutes les mesures pour être certain de la validité de notre propos. Ce n'est pas le cas ici.
Monsieur Beauchemin est très mal renseigné sur l'existence et le nombre de club de jazz à Montréal ce qui indique le peu de temps qu'il a pris pour nous donner l'heure juste en ce qui concerne ce sujet. Il existe, monsieur Beauchemin, d'autres endroits spécialisés dans le jazz (un de ces endroits vient de fêter ses 25 ans d'existence...) qui servent également de la nourriture, comme le Dièse Onze, sans prétention gastronomique.
Ceci dit, après avoir discuter avec le patron du Dièse Onze, il est tout à fait juste que la qualité de la nourriture ce soir-là était mauvaise. Les faits sont reconnus et des ajustements (qui ne sont pas les premiers) ont tout de suite été faits. Facile. Le cuisinier, lors du passage de ce critique culinaire, n'était pas celui qui officie habituellement. Ce n'est pas une raison pour servir une nourriture mauvaise mais on peut peut-être essayer de comprendre le pourquoi des choses avant de tout rejeter en bloc, l'eau et le bébé avec. Je crois savoir que monsieur Beauchemin a une formation en anthropologie ou en histoire ce qui devrait lui donner une certaine compréhension de la complexité des choses humaines et une vision un peu plus scientifique du processus de la critique.
À savoir: Bien se renseigner sur l'historique des boites de jazz, étudier avec plus d'attention la globalité de la carte au risque de faire des généralités sans aucune base sérieuse (surtout si l'on a décidé "d'achever" ce survivant), passer rapidement sur les desserts («les desserts sont tout aussi désolants» Tous les desserts?, et les vins («hmmmm. rien à dire» Ça veut dire quoi "rien à dire"?) me parait bien léger comparé au texte lourdement négatif de Robert Beauchemin.
De plus, dans un souci de toujours améliorer son endroit et de communiquer avec ce critique, le patron du Dièse Onze s'est donné la peine de téléphoner à plusieurs reprises à monsieur Beauchemin qui n'a pas daigné, à ce jour, répondre aux tentatives du "survivant".
Petite anecdote pour finir: je viens de consulter le "Protégez-vous" du mois d'août qui fait un topo sur les meilleures frites vendues dans divers restos...Dans les plus grasses (98%!) on retrouve celles de "Frites Alors" recommandé par...Robert Beauchemin en 2008.
Personne n'est parfait et personne ne va jeter Robert Beauchemin avec l'eau du bain.
Pour lire l'article en question: http://www.cyberpresse.ca/vivre/cuisine/restaurants/201108/19/01-4427171-au-club-diese-onze-qui-a-peur-du-jazz.php