"Être de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi: être de droite c'est l'inverse". -Gilles Deleuze
Loin de moi de vouloir vous entretenir de ce philosophe important. Je n'en ai ni les moyens intellectuels et à vrai dire ni le goût. Je veux simplement souligner qu'une pensée, même riche et complexe, peut tomber dans des pièges somme toute assez grossiers.
On pourrait poser la question: qui pense le monde? Une pensée qui se voudrait universelle et impersonnelle? Cela est-il possible? Bien sûr que non. La pensée se nourrit de la mémoire et cette mémoire est toujours le résultats de nos expériences; elle est ce centre, le moi. C'est elle qui engendre l'illusion de la continuité. Le penseur et la pensée sont une unique et même chose. Il n'existe pas de séparation.
La pensée de gauche est donc très semblable à celle de droite. Elle vise l'application d'une idéologie sur ce qui "est". Elle évacue de ce fait le présent pour un futur hypothétique, basé en réalité sur le passé: la pensée. Le présent devient alors de l'éphémère qui relie le passé au futur. On peut comprendre à ce moment le qualificatif de "pauvre" donné au présent par nombres d'intellectuels.
Cette pensée (je reviens à Deleuze) nous présente deux morales, l'une (sous-entendu préférable) de gauche qui met en avant le collectif et l'autre (sous-entendu moins généreuse) l'individu. Laissez-moi deviner...Deleuze se considérait comme de gauche...Non?
Ces deux idéologies s'affrontent depuis longtemps déjà et nous pouvons voir les résultats dans l'Histoire de leur application respective. De bons coups de chaque côtés, avec des dérapages malheureux et pour finir, le monde tel qu'on peut l'observer et le voir aujourd'hui, qui n'est pas très reluisant, peut s'en faut.
Être de gauche ou de droite, à part quelques détails (ici les gens de droite comme de gauche vous dirons que ces détails sont d'une extrême importance...justifiant ainsi leur "différence"), ne veut pas dire grand chose. Par exemple, on a qu'à voir les politiques d'un parti socialiste en France d'un Hollande (gauche) ressembler étrangement aux politiques de droite d'un Sarkosy (droite) lors de son dernier mandat. Restrictions, négociations et "fricotages" avec les milieux financiers etc.
À gauche comme à droite on gère le pays avec l'accord de la finance, des banques et autres institutions pro-libérale. Les priorités restent, grosso modo, les mêmes, maquillés par petites touches pour permettre au peuple de faire une différence, leur faire croire également qu'ils font un choix lorsqu'ils votent.
La petite guerre entre la gauche et la droite, ce faux débat, ressemble presque à un détournement, à une tentative de fausser un débat, nous obligeant à regarder ailleurs et prendre parti: L'individu ou le collectif?
Pendant que des gens, souvent bien intentionnés, se battent pour savoir qui est mieux placé pour gérer un pays, le même système continue son petit bonhomme de chemin, accélérant notre course vers ce mur qui, ma foi, devient de plus en plus net et précis.
Droite ou gauche, c'est le statu quo.