Paris. 2 millions d'habitants. Juste le nom fait rêver. Ses cafés, musées, la Seine, son architecture, son histoire, le Louvre, Le jardin des plantes, du Luxembourg, ses poètes, sa vie nocturne, comme tout cela me manque parfois. Les longues marches que j'y ai pris, seul pour mieux goûter l'ambiance, pour me perdre délicieusement, pour être surpris au détour d'une rue par une place avec sa fontaine ou un marché, une rue probablement chargée d'histoire. Prendre un café, flâner le long de la Seine, regarder les péniches chargées à bloc remontant péniblement la rivière, les bateaux transportant les touristes qui auront "fait" Paris en 3 ou 4 jours, photographiant Paris ou plutôt eux avec pour décor Paris. "Moi" devant la tour Eiffel, "moi" devant la Joconde, "moi" devant l'Arc de Triomphe, "moi" sur les Champs Élysées.
Paris, j'y ai habité pendant 9 ans et beaucoup de "mystères", lieux, concernant cette ville restent à être découverts. Paris ne se découvre pas en quelques jours et ne se découvre pas devant n'importe qui. Il faut lui consacrer du temps si vous voulez qu'elle se dévoile.
Je me souviens de promenades mémorables le matin, je veux dire le matin très tôt, genre 4 heures et demie-5 heures, lorsque le soleil se lève tout juste, les musiciens, serveurs-serveuses, noctambules de toutes sortes, prostituées et autres "travailleurs" de la nuit sont couchés (la plupart) et ceux qui bossent le jour ne sont pas encore levés. Il existe un laps de temps, une brèche où Paris est presque calme. Pas de voiture ou très peu, le métro n'a pas encore repris son service, le gens qui travaillent sur les marchés s'affairent à monter leurs étals. Paris ne dort jamais? Si, quelques minutes, d'un sommeil léger et presque silencieux.
On rencontre, à cette heure, les gens qui nettoient Paris, lui refont une beauté, un lifting journalier. En particulier les balayeurs de rue. Oui, Paris s'offre un coup de balais le matin mais aussi tout le long du jour. On balaie à la main, avec des balais en plastique vert dont la forme rappelle les anciens balais faits avec des branches qu'on auraient mis ensemble et ficelés. Efficaces, peu bruyants, les balayeurs font couler de l'eau le long des trottoirs grâce à un système, genre de petite borne fontaine, qui fournit de quoi bien laver les rues en emportant les déchets vers les égoûts. Paris est prête pour une autre journée de labeur.
St-Gabriel. 3500 habitants. La nuit est complètement calme, on entendrait une mouche voler. De temps en temps un camion transportant des arbres passe, bouscule cette tranquilité et réveille probablement les dragons en plastique qui ornent le toit d'une ancienne boutique d'artisans. St-Gabriel, paradis de la moto-neige. St-Gabriel royaume du moteur.
Dans mon village on nettoie les rues également. Pour ce faire on utilise un énorme camion qui réveillerait un mort quant au bruit qu'il émet, crache une fumée noire et laisse quantité de déchet trop petits ou lors de manoeuvres que ce mastodonte doit effectuer pour éviter les voitures garées sur le bord des rues. Sur le camion une phrase stipule: "gardons notre ville propre"...
Deux villes, deux concepts.
Paris. Juste le nom fait rêver.