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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 14:26

Une liberté à l'intérieur de balises bien définies. Une oligarchie qui se cache derrière un visage démocratique. Nous vivons dans l'illusion de vivre dans un pays libre où les décisions sont prises pour le bien commun. On commence à voir les ficelles. Le jupon commence à dépasser de sous les masques si je puis dire!

 

Il semble évident, avec les évènements dont nous sommes témoins ou que nous vivons ces derniers temps et les réactions qu'ils suscitent, que nous sommes invités à passer notre vie dans une espèce de cage. Toute dorée qu'elle soit, elle reste une cage.

 

J'ai déjà partagé mon sentiment, très fort, que notre parole et nos actions doivent absolument rester dans des schémas dictés par un consensus (qui semble vouloir éclater) qui ne mettra jamais réellement en danger les structures mêmes de notre société. Les bases de ces structures sont injustes et profitent à une minorité. Depuis longtemps. Les quelques miettes qui restaient pour la majorité ont suffit à la faire taire. Jusqu'à aujourd'hui.

 

Ce consensus mou entretenu par une propagande efficace nous amène à nous faire croire que nous sommes les héritiers d'une société libre et juste, avant-gardiste, pacifique voire bon-enfant. Médiocre serait plus juste selon moi. Ce regard que nous portons sur nous-mêmes n'est pas vraiment notre regard mais celui qu'on voudrait que nous portions.

 

Cette image commence, et c'est tant mieux, à prendre sérieusement l'eau et montre des signes évidents d'essoufflements.

 

Les tactiques nauséabondes que prend le gouvernement pour manipuler l'opinion publique face aux revendications des étudiants n'est pas digne d'un gouvernement démocratique. Calculs mesquins, fausses ou demi-vérités, tentatives grotesques (salut monsieur Charest!) d'éviter le dialogue et j'en passe. Il y a un abîme entre être démocrate et se servir de cette démocratie, exploiter ses faiblesses.

 

Les masques tombent rapidement et la violence institutionnelle montre son vrai visage. 

 

J'ai maintes fois soutenu que notre voix, tant qu'elle reste anodine et insignifiante, tant qu'elle n'aura pas de poids, sera tolérée. Si cette voix, par bonheur ou malheur, c'est selon, se structure, s'organise alors elle sera rapidement court circuitée, pointée du doigt, transformée. Elle sera évidemment combattue par ceux qui profitent de ce système mais aussi, et là c'est plus grave, par ceux-là mêmes qui en sont les victimes et qui n'osent pas élever la voix de peur de perdre le peu qu'ils ont.

 

L'instrumentalisation de la peur se pratique à visage découvert dans les dictatures mais de façon plus pernicieuses dans les sociétés dites démocratiques.  Il en résulte une forme de servitude volontaire qui fait la joie de nos gouvernements, servitudes entretenues par une propagande tellement bien faite qu'elle est propagée par les victimes mêmes! Le discours inique ou qui encourage l'iniquité est intégré. L'injustice devient une valeur. Elle fait parti de notre culture.

 

Pour paraphraser Orwell, nous n'avons plus besoin du fouet pour faire nos cabrioles pseudo-démocratiques! Sommes-nous bien conscients de ce que nous défendons?

 

L'injustice organisée et de plus en plus flagrante dont nous sommes la cible, d'autres peuples ont du la subir et la vivre avant nous et de façon beaucoup plus intense. Notre société s'est bâtie sur ces iniquités mais tant que tout cela ne nous touchait pas directement cela ne nous dérangeait pas outre mesure.

 

Tout en étant, somme toute, fier de cette prise de conscience, je soupçonne qu'encore une fois cette voix se contentera de peu pour se taire.

 

L'égoïsme cultivé et culturel est une horreur qui nous semble tout naturel. Le peu de cas que nous faisons de l'autre, dès qu'il est un peu loin de nous, reste une condition sine qua non pour la continuation du genre de société si riche dans laquelle nous vivons.

 

Nous crions à l'injustice. Je suis d'accord. Oserons-nous aller au bout de ce crie? Ou alors ce crie n'est, encore une fois, qu'un autre visage de l'égoïsme?

 

Une chose est sûre, on ne nous laissera pas faire... 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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