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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 08:18

Dans nos sociétés être constamment occupé à quelque chose, n'avoir pas une minute à soi, donne une impression d'être actif et de réaliser beaucoup de choses. Cette expression-n'avoir pas une minute à soi-est bien souvent trompeuse car toute cette activité tourne principalement autour de soi, elle est son point de départ et d'arrivé.

 

Nous trouvons toutes sortes de prétextes pour cacher le fait que tout tourne autour de ce centre et que le but de toute cette activité fébrile est le désir d'expansion du moi. De l'homme (ou femme) politique au simple travailleur, de l'artiste au prêtre, du réformateur célèbre au travailleur social s'épuisant à la tâche, tous se servent qui du pays, des pauvres, de son art, de Dieu pour accomplir leurs idées, leurs idéaux, utopies, espoirs etc., le plus important dans tout cela étant toujours ce centre ramassant au passage gloire, pouvoir (petit ou grand) au nom de justes ou moins justes causes.

 

Toutes ces formes d'actions ne font qu'ajouter du chaos au chaos. L'exercice d'un pouvoir procure un grand plaisir et donne même un sens à nos vies qui en sont souvent dépourvues.  Nous cherchons donc le succès, une reconnaissance venant de la part des autres afin de nous sécuriser et apporter un peu de confort psychologique mais aussi une confirmation d'être sur un bon chemin, conforme aux attentes et aux valeurs de nos sociétés.

 

Or si les valeurs d'une société sont immorales, dénuées de bases solides et valables, que vaudra cette reconnaissance ou ce succès? Pas grand chose...À mes yeux il sera même suspect.

 

Cette recherche constante de succès par le biais du faire empêche souvent en fait une véritable coopération de s'établir entre les différents intervenants au sein des organisations, qu'elles soient politiques, religieuse, artistiques ou sociales. 

 

La possibilité qu'offre la musique, au moment où elle se déroule, d'être en totale symbiose avec l'autre est probablement une des principales raisons qui explique mon amour pour celle-ci.

 

Une fois que chaque membre s'est oublié, a mis de côté son centre sans effort de volonté (ce qui relèverait encore du moi) et devient l'instrument de quelque chose qui le dépasse, ce moment particulier où l'amour pour ce que l'on fait dépasse celui que nous nous portons, une grande union s'opère à cet instant pour donner des résultats toujours étonnants et enthousiasmants. 

 

Malheureusement ces moments sont bien éphémères et les habitudes reprennent le dessus dès les sorties de scène.

 

Ces moments permettent néanmoins de percevoir ce que toute une société dans cet état d'esprit pourrait donner et qui n'a rien à voir avec ce que l'on connaît maintenant.

 

Serait-ce une des bonnes raisons à l'Art d'exister? 

 


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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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