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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 08:05

Combien de précision dans la pensée et combien de sécheresse dans le geste. Nous sommes constamment submergés par un flot de paroles et d'écrits. Joindre le geste à la parole demande du courage. On peut rester barricadé derrière des théories, les fignoler, expliquer pourquoi telle idée vaut mieux que telle autre, quel mouvement portera en lui des fruits ou non, disséquer, soupeser, se porter vers qui de gauche qui de droite, être d'accord ou non, on peut citer, se proclamer de telle(s) école(s) de pensée, rapporter les bons mots, s'aligner...Tout cela est bon mais... 

 

Si une image vaut mille mots, un geste en vaut encore plus me semble-t-il. L'art prend tout son sens dans le geste ou dans la parole lorsqu'il s'agit de poésie; la parole, alors, devenant le geste. Sentir les choses, même si on ne sait pas forcément mettre des mots sur ce que l'on sent, passe, pour moi, avant le discours sur les choses. Savoir n'est pas connaître. Et l'on ne connait bien que ce que l'on sent, ce que l'on a fait "sien". 

 

On est intelligent qu'au-dessus du coeur disait Jacques Brel rejoint en cela par krishnamurti, philosophe hors norme si je puis dire, en ce sens qu'il a toujours fait un lien entre la parole et le geste. Il n'a jamais séparé sa pensée de son vécu, de sa vie. Son action étant la démonstration constante de sa parole et vice versa. Point de rupture ici, un tout, mot et action, inséparable.

 

La mécanisation de la réflexion fait de nous des machines à penser et n'exige pas d'action. Nous devenons ainsi au fil du temps secs, remplis de théories, de concepts que l'on répète si, par bonheur, quelqu'un appuie sur la bonne touche. Nous régurgitons nos fiches bien classées dans notre cerveau pensant ainsi nous approcher d'une certaine forme d'intelligence qui n'est en fait que du ressassement. 

 

Cette connaissance mémorielle est un poison, un subterfuge et une menace à notre autonomie. Nous qui parlons de liberté sans trop savoir de quoi elle est faite et ce qu'elle suppose, devrions peut-être réfléchir un peu plus sur ce qui favorise sa naissance et ce qu'elle exige.

 

La liberté, il me semble, c'est maintenant. Elle n'est pas un aboutissement, un résultat. Elle ne devrait être dépendante ni des autres, ni de notre savoir ou des contextes politiques. 

 

Une fois la liberté en nous, il reste une vie à faire.

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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