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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 22:11

J'aime la pluie. Le temps gris. Propices à la réflexion. 

 

Le ciel menaçait de fondre sur nos têtes. La lumière peinait à traverser les nuages. On se serait cru le soir alors qu'il était 9:00 du matin. La pluie tambourinait sur le toit métallique. On aurait dit une horde de percussionistes battant par vague des tambours dans une jungle imaginaire. L'air était doux, le vent absent.

 

La nature est rythme. Les saisons, le son du vent, les battements de notre coeur, la rivière qui coule, le tonerre, la lumière. Être dans ce rythme, y participer, faire corps avec lui. Beaucoup de notre souffrance vient du fait que nous luttons, sommes arythmique et "en travers" de la route de la vie. Nous tentons de remonter le courant, pensant pouvoir défier continuellement le bon sens. Nous tournons même le dos à la mort, l'ignorons, fermant les yeux devant une fatalité qui est constamment présente en nous.

 

L'essence de l'ignorance est de ne pas se comprendre soi-même. On pourra être actif, brasser des affaires, pratiquer un art, voyager, lire, se débattre avec soi-même toute notre vie et rester ignorant donc fatalement superficiel. Encore une fois, apprendre n'est pas l'accumulation de savoir, d'informations, mais la connaissance, l'apprentissage directe par l'introspection, l'observation des structures qui nous animent et qui animent la société. Sans cette connaissance, nous sommes voués à brasser...de l'air. Nos actions n'auront pas de poids et/ou participerons au chaos général.

 

Sans cette compréhension, nous sommes des chevaux fous courant dans tous les sens, à la recherche d'un bonheur qui semble fuir devant nous. Alors que ce bonheur est à la portée de la main, sous nos yeux devenus aveugles à force de vouloir. Nous l'enfouissons sous des tas d'actions sans queue ni tête et pensons ainsi être pleinement vivant.

 

Avec la clarté vient le bonheur. Et cette clarté viendra lorsque nous aurons débarrassé les nuages gris que nous nous fabriquons, que nous aimons par ignorance et qui nous font tant souffrir. 

 

La pluie a cessé. Les percussionnistes s'en sont allés vers d'autres lieux. Le calme qui règne maintenant laisse entendre le bruissement de la brise dans les feuilles. Un camion passe.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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