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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 16:17

Le ciel rougeoit. Des nuages gris courent, se sauvent avant que le soleil ne les rattrape. Quelques oiseaux chantent dans la cîme de l'arbre qui pousse près de la maison. Un camion passe, les oiseaux se taisent mais reprennent leurs chants aussitôt le mastodonte passé. Nous sommes parfois ce camion qui passe, indifférents, bruyants, rapides et efficaces. Lourds.

 

Être Québécois, Canadien, Italien ou Américain, Catholique, Protestant, Hindouiste, Communiste. S'identifier avec quelque chose de plus grand ou large que nous nous donne une certaine satisfaction, un sentiment de sécurité. Appartenir à un groupe, une idéologie, un parti politique ou quelques organisations que ce soit sont pourtant la cause de beaucoup de malheurs et de guerres, de conflits et de mésententes. Nous sommes responsables de ce fait par notre désir de nous regrouper, de vouloir posséder, de nous identifier à nos idées et nos avoirs. Tôt ou tard nous aurons à défendre toutes ces choses et ces idées car nous sommes convaincus qu'elles sont nôtres, qu'elles nous définissent.

 

Or, nous ne sommes que de passage sur cette planète. Nous en sommes responsables mais n'en sommes pas propriétaires, tout comme nos enfants. Le problème n'est pas de ne rien avoir (on a tous besoin d'un toit!) mais de s'identifier avec nos avoirs. Être détaché de tout, amis, maisons, métier que l'on pratique, idées que l'on a etc. ne signifie pas être indifférent ou ne pas avoir d'idées! Cela signifie que l'on a rien à défendre. Tenir à ses idées, sa pensée comme à ce que l'on possède est absurde. On emporte avec soi ni maison ni idée. Par contre comprendre (qui n'est pas accumulation de savoir) reste la clé d'une vie. Garder la passion et la capacité de vouloir comprendre les gens, les choses, les relations et tout ce qui fait la vie permet de rester vigilant. Perdre cette capacité de s'abandonner fait de nous des adultes...dans le mauvais sens du terme. Calculateur, froid, souvent rempli de cette prétention, cette fausse supériorité que donne l'accumulation de savoir, sûr de lui, cachant ses doutes parce que pour lui faiblesses...

 

Si, pour moi, être Québécois, par exemple, est quelque chose auquel je crois et m'identifie, je devrai défendre ce pays, cette idée, et je me sentirai différents des autres parce que convaincu que ce mur (le fait de se penser Québécois) est réel. Les différences culturelles qui font que nous voyons les choses de tel ou tel façon suivant que l'on provient de tel ou tel pays sont superficielles par rapport au fait que nous sommes d'abord humains. Le fond reste identique. J'aime, je souffre en tant qu'humain et non en tant que Japonais ou Grec ou que sais-je. La joie et la peine sont identiques partout. La jalousie, l'envie, le rire, l'intelligence de même. Et beaucoup d'autres choses.

 

Prendre conscience de ce fait donne beaucoup de liberté et rend caduque cette vision qu'il y a quelque chose qui fait de nous des êtres "à part", coupés et différents des autres. Nous sommes unis et uniques! Différents sous certains aspects mais identiques sous d'autres et j'ai cette forte impression que ce qui nous unit est essentiel, constitue la base de l'humain. En nous concentrants et identifiants avec nos différences nous construisons un monde qui devient invivables. Il suffit d'observer un peu autour de nous pour voir ce fait. 

 

C'est tout un choeur (coeur?) d'oiseaux qui égaie maintenant la cour. Sur le toit d'une maison voisine des pigeons en rang d'oignons attendent que le soleil réchauffe leurs corps avant de prendre leur envol. 

 

 

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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