Pourquoi sommes-nous si attachés aux choses, aux personnes, à nos opinions, notre savoir, à nos idées? Existe-t-il un lien entre aimer et l'attachement ou alors l'un exclus forcément l'autre?
Pourquoi vit-on constamment dans le passé? On s'accroche, s'attache à ce que l'on connaît et reconnaît. On éprouve une certaine sécurité à se définir avec des choses qui ne bougent pas: des images que nos opinions, nos idées, notre attachement à notre pays, à notre compagnon ou compagne etc. aident à fixer et ainsi nous définir. Est-il possible de définir une chose en mouvement constant? Se définir serait donc fallacieux? Toujours faux et somme toute inutile?
Si la constante tentative de détachement est encore ce mouvement qui tient de l'effort, tout comme l'attachement est ce mouvement qui provient de la peur de n'être rien, alors nous sommes attachés à vouloir être détachés du monde, des gens, de nos idées. Le problème de l'attachement reste donc le même. Nous tournons en rond. Il n'y a donc pas de lien entre le détachement et l'attachement. L'un n'est pas le contraire de l'autre mais une autre forme d'être dans le monde. Tout comme l'amour n'est pas le contraire de la haine. Tout ce que l'on peut avancer c'est que lorsque l'amour est là, la haine ne peut y être et inversement.
Vouloir être détaché c'est donc encore souhaiter devenir quelque chose. Or la liberté survient lorsque que le mouvement du devenir cesse. Sans liberté l'amour ne peut fleurir, s'épanouir. L'amour et l'attachement sont incompatible. Vouloir posséder quoi que ce soit ou qui que ce soit pour se définir, s'identifier à nos possessions (choses, pays, race, idées, opinions, personnes etc.) est un signe évident que l'amour est absent. Toute notre culture nous dit le contraire...
Quel serait notre vision de la mort si nous arrivions à vivre de façon complètement détaché (ce qui ne veut pas dire indifférence nous l'aurons compris!) par rapport aux choses, aux gens, aux idées, à notre corps?
La mort nous coupe de façon définitive à tout ce à quoi ou à qui nous sommes attachés. C'est la fin de tout ceci. La vie et la mort deviendraient-ils un seul et même mouvement si notre détachement était "opérant" tout le long de notre vie?
Existerait-il encore cette frontière qui nous terrifie tout le long de notre vie? La mort se fondrait-elle avec la vie?