On résume trop souvent la Chine à ses problèmes (qui sont immenses!) et à ses défauts. Le fait-on pour se sécuriser? Pour pouvoir pointer du doigt trop promptement et condamner ainsi un pays aux milles facettes? La Chine n'est pas un bloc uniforme où tous les gens pensent de la même façon. Au sein même du PCC (Parti Communiste Chinois) existe plusieurs courants et façons de voir la suite des choses pour ce pays. Les plans quinquennaux sont âprement discutés et leur formulation font suite à des pourparlers entre ces différentes positions.
On ne pourrait résumer le Canada, par exemple, à ses sables bitumineux, sa déforestation systématique et sa participation aux efforts de guerre (J'allais écrire de paix...) en Afghanistan. Ce serait malhonnête et bien loin de la réalité. C'est pourtant ce que l'on a tendance à faire avec la Chine. Dans 99% des cas, ce que je lis dans les médias se rapporte aux supposées mauvais coups de celle-ci. Sans être totalement fausse cette vision tronquée et (souvent) malveillante nous donne une impression que ce pays est "mauvais" et que ses dirigeants sont mal intentionnés. Pas plus qu'ici, au canada et en fait peut-être moins...
La Chine ne possède pas de bases militaires hors Chine et n'a jamais eu au cours de son histoire de volonté d'expansion territoriale. Sa politique de non-intervention irrite plusieurs pays occidentaux qui ont pris l'habitude d'interférer dans les politiques d'autres pays. J'y vois là une forme de prétention issue peut-être de cette même idée qui prévalait par le passé lors de la colonisation de nombreux pays dits "non-civilisés". Sous le couvert humanitaire ces interventions cachent également et trop souvent des visés stratégiques et économiques.
J'ai eu une discussion avec un professeur de philosophie il y a quelques temps concernant la place de la Chine dans le monde et sa peur de celle-ci (peur entretenue par les médias). Je lui faisais remarquer l'inexistence de bases militaires chinoises dans le monde et le presque milliers de bases américaines tout autour de la planète. Pour maintenir la paix? Ou pour contrôler leurs intérêts? Un esprit un tout petit peu libre, débarrassé de la propagande anti-chinoise, arrive à des conclusions ou à tout le moins se pose des questions. Et les réponses, en général, ne se font pas attendre.
J'en ai déjà parlé, la circulation en Chine est un sujet intéressant à observer. Le conducteur chinois, dans son ensemble, ne s'identifie pas à sa voiture comme on le fait souvent ici. Le klaxon est utilisé fréquemment non pas pour remplacer un flot d'injures mais pour signaler sa présence. Il en résulte une cacophonie (notamment à Beijing où la circulation est particulièrement dense par moment) mais exempte de violence. Le conducteur chinois passe là où il y a de la place même si ce n'est pas tout-à-fait légal...Étant donné que tout le monde à une perception très souple de ce qui est légal ou non, il ne se fera pas engueuler parce qu'il aura dépassé une ligne ou empiété sur la place de l'autre...Anarchisme fluide pourrait s'appliquer à la circulation chinoise...
Les agents de la circulation sont des volontaires (pas des policiers) qui font ce qu'ils peuvent pour réguler tout ce beau monde qui se partage la route. Avec plus ou moins de succès...Nous sommes vraiment loin du policier autoritaire et pas souvent sympathique que l'on connaît ici et avec qui il est préférable de filer doux.
Une petite anecdote pour finir. Avec toute cette circulation automobile il arrive bien entendu des accrochages. Lors d'un transport vers l"aéroport nous avons frappé légèrement une autre automobile. Descente des véhicules, peu de dommages. Notre chauffeur discute et propose un dédommagement en argent afin d'économiser du temps. L'autre refuse et fait venir un agent. Celui-ci voyant les dommages somme toute superficiels lui explique qu'on ne dérange pas les gens pour si peu et qu'il aurait bien dû accepter l'offre (qualifiée de généreuse) de notre chauffeur. Il fait le constat en houspillant et repart.
L'image de la Chine autoritaire et rigide en a pris un coup...
À suivre.