Une seconde tournée en Chine en l'espace d'un mois avec un projet axé sur la chanson française. Que du bonheur! J'en suis maintenant à ma onzième tournée dans ce pays. J'ai déjà écrit plusieurs petits textes concernant la Chine et tenu 2 journaux relatant des observations "à chaud" pendant mes tournées. Comme je l'ai déjà fait observé, j'ai un accès privilégié à cette culture par le biais de ma compagne qui non seulement me traduit les conversations mais, par sa culture étendue sur l'histoire, la politique, les arts, coutumes et traditions de son pays, me permet (en plus de mes lectures) d'avoir une vision rapprochée de ce pays.
Ces rapports que je qualifierais d'intimes qui se sont noués au fil des ans mais surtout la grande injustice avec laquelle ce pays est traité ici, dans nos médias, par des chroniqueurs finalement peu informés, des gens de plumes et des artistes victimes de cette espèce de lavage de cerveau savamment entretenu m'obligent presque à donner un son de cloche qui semblera détonner et probablement en surprendre plus d'un.
Avec ses presque 1 milliards 400 millions d'habitants, la Chine est composé de 56 ethnies, chacune avec ses coutumes, sa langue, ses traditions etc. Simplement en avançant ces quelques chiffres on peut soupçonner que maintenir une certaine unité dans ce pays n'est pas une sinécure! Si on y ajoute les tentatives répétées depuis 2 siècles de l'occident de vouloir l'éclatement de ce pays, pour des raisons surtout économiques mais aussi politiques, on peut, encore une fois, imaginer la grande complexité voire le cauchemar auxquels les dirigeants de ce pays sont confrontés.
Je crois qu'à maints égards, si l'on compare notre histoire et les "solutions" appliquées aux problèmes du "vivre ensemble" face aux ethnies (amérindiens) qui vivent au Québec, la Chine, avec ses problèmes mille fois plus complexes, s'en sort pas si mal. Sans tomber dans l'apologisme béat et en faisant abstraction (si possible!) de notre négativisme de "bon aloi" et presque atavique face aux pays dits communistes (la Chine n'est pas et n'a jamais été communiste, tout au plus socialiste. Beaucoup de chinois d'ailleurs regrettent de ne pas avoir eu le temps de parvenir à ce communisme, c'est-à-dire le partage à peu près égal des richesses pour tous, ce qui me semble assez chrétien comme idée...) on est en droit d'affirmer que le Chine tire son épingle du jeu dans ce casse-tête sociologique.
Communisme. Un mot diabolisé de façon irrémédiable! Un mot qui fait peur et semble bloquer toute tentative de discussion et de compréhension mutuelle. Le travail de propagande à cet égard a été bien fait et ce de façon durable. Encore aujourd'hui il suffit de prononcer ce mot pour faire réagir, un peu comme le chien de Pavlov, toute personne se laissant dominer par la pensé...dominante. Même des gens supposés réfléchir en sont victimes!
Si on amalgame le mot "Chine" et le mot "communiste" alors là on a droit aux pires préjugés, à une pensée toute faite, toute prête, à des inepties formidables et des clichés qui baffouent l'intelligence dont nous sommes supposé être pourvus.
Démocratie. Voilà un mot magique! Un mot qui cache cependant mille méfaits, tortures, violences, guerres, invasions, détournements, exploitations sous toutes ses formes et j'en passe. Démocratie. Et nous voilà auréolés et intouchables, pourfendeurs de liberté pour les peuples, humanistes et pacifiques, chefs de file d'une véritable humanisation des "barbares" qui n'ont pas la joie de connaître cette bénédiction.
Démocratie. Ce mot est sur le point de rejoindre ces autres mots sur lesquels nous nous sommes trop couchés et qui sont devenus plats: amour, fraternité, paix, respect, égalité. Il ne reste de ces mots qu'un vague sentiment de bonne conscience lorsque prononcés. Leur squelette nous indique que jadis ces mots avaient une vie et un sens profond.
À suivre.