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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 13:08

Faire de la philosophie permet de manier des idées avec plus ou moins de virtuosité mais n'apporte pas de changement profond dans notre être. Parfois dans le domaine des idées. C'est pour cette raison que l'on peut rencontrer, lire et entendre des philosophes qui, à un certain niveau, semblent brillants mais affublés des mêmes défauts que leur semblable.

 

On pourra dire plus généralement que la recherche de l'équilibre et de la félicité ne passe pas par une spécialisation de notre pensée, quel que soit le domaine. Si la philosophie s'emploie à découvrir notre monde intérieur uniquement par l'entremise de la pensée, cette connaissance ou découverte sera toujours partielle et limitée de par la nature même de la pensée.

 

Le maniement des idées et des concepts, tout intéressant qu'il soit, reste extrêmement limité pour comprendre soi et les autres, ce qui me paraît être la base pour une véritable révolution psychologique.

 

L'idéalisme comme le matérialisme sont des façons de fuir le présent, le "ce qui est". Nous sommes passés maîtres dans la fuite du présent! On le qualifie de pauvre pour ne pas avoir à le regarder en face, on s'en détourne de mille et une façons, que ce soit de manière grossière ou sophistiquée.

 

Il est assez intéressant de noter que beaucoup de philosophes, habitués de vivre dans le monde des idées, trouvent "décevant" et "limité" le présent. Philosopher, faire de la philosophie devient une fuite comme le reste si l'on est pas vigilant. Le piège de la pensée, car elle peut en être un, c'est de croire qu'en dehors de celle-ci, il n'existe pas grand chose, que du terne et du "présent limité". La grenouille croit également que le ciel se limite à ce qu'elle voit de celui-ci du fond de son puit.  

 

On se barde de culture, de savoir, on tente d'étouffer le présent avec du passé, on fuit dans la consommation, les livres, la musique, les écrans (télévisions, ordinateurs), la politique, le militantisme, la religion et j'en passe! 

 

On a tellement peur de se voir que l'on n'arrête pas de se "dépasser"! On se perd ainsi de vue, tout occupé à performer, à finir premier.

 

On se croit tête, on est que pieds.

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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