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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 14:04

Dans quelques semaines je repars pour deux tournées consécutives en Chine. La première au mois d'août et l'autre au mois de septembre. Deux projets différents.

 

Le répertoire de la première tournée est axé sur la musique de films et la seconde sur la chanson française.

 

Ce seront mes 11ième et 12ième passages dans ce pays. Mis à part les préparatifs "techniques" pour ces voyages, je me surprends depuis quelques jours à méditer ou réfléchir sur les différences profondes qui caractérisent le pays d'où je viens et celui qui m'acceuillera-la Chine en l'occurence.

 

J'écris "surprends" car j'ai l'impression que ma pensée se tourne ou plutôt prend ses distances avec ces deux cultures, les met en perpective, autant que faire se peut.

 

Je ne tomberai pas dans les clichés qu'on nous rabâche trop souvent ici et qui satisfont la plupart d'entre nous. Pour comprendre un pays il faut côtoyer et vivre avec ses habitants, manger avec eux, discuter, travailler etc. Faire tout cela sans toujours garder nos points de références, mêmes s'ils sont nombreux et profondément enracinés, notre culture autrement dit.

 

Fils d'immigrés-et j'avance cela sans prétention aucune-j'ai toujours gardé une distance avec la culture qui m'environnait ou alors les autres m'y aidait par leur attitude d'exclusion. Il faut dire aussi que l'étude prolongé d'un philosophe (terme un peu réducteur pour le qualifier) comme Krishnamurti n'est pas étranger à ma position de "déraciné".

 

Pour un arbre les racines sont évidemment vitales mais pour l'Homme je me demande très sérieusement si parfois elles ne sont pas un handicap. Certains parleront de l'importance de cette base pour se connaître: le "savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va". Je me demande si cette proposition n'est pas un prétexte pour notre pensée, elle qui recherche par tous les moyens de se sécuriser, d'exclure beaucoup de choses qui n'entrent pas dans notre façon d'appréhender le monde.

 

Mon histoire c'est celle des Hommes de cette planète. C'est large, je sais, mais en gardant ceci à l'esprit l'angle de vision paraît plus intéressant et moins étroit. Cet angle, qui n'en est plus un mais quelque chose de totalement ouvert, me sied tout-à-fait tout en me faisant exclure de beaucoup de gens qui pensent (encore) le monde sous le mode "tribal". Et c'est la majorité.

 

Il est en effet suspect de ne pas parler de l'amour que je devrais porter à mon pays, à refuser mes racines et même à tenter de les couper par tous les moyens. J'entends déjà ces voix qui me diront que l'amour de notre pays n'exclut pas les autres. Bien sûr l'amour-j'entends le véritable amour-ne peut exclure quoi que se soit mais soyons honnêtes et regardons autour de nous si nous sommes si inclusifs...Pas besoin de m'étendre et d'expliquer plus longuement j'espère...

 

En fait notre ouverture n'en est pas vraiment une. C'est un point fixe d'où l'on regarde alors que ce point , il me semble, devrait être "amovible", bougeant et vivant, fluctuant et varié, sans point de repère, sans angle et donc véritablement vivant.

 

Nous sommes ouverts mais à l'intérieur d'une fermeture! Paradoxal mais pas tout-à-fait faux...

 

Nous sommes ouverts mais pas jusqu'au point où cela deviendrait inconvenable...Ce qui est trop loin de nous est souvent mauvais ou à tout le moins médiocre, suspect. Ce qui est trop loin de nous est étrange, bizarre. 

 

L'étrange et le bizarre dérangent parce qu'il ne participent pas de notre angle même si, en apparence, cet angle se veut le plus large et ouvert possible.

 

Nous voilà donc à faire l'apologie de la tolérance alors que ce mot contient une grande part de racisme, d'incompréhension et d'exclusion.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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