Il apparaît clair pour de plus en plus de gens qu'une institution qui ne représente plus la justice devra être renversée. Il est (malheureusement) logique et sain de se mettre à détester ceux qui représentent l'injustice. C'est Jean Paul Sartre qui disait:"...que la haine des classes (est un) sentiment fondamental que l'exploitation suscite chez tout exploité". Ce n'est pas en mettant en cage qu'on pacifie. Cette cage, toute dorée qu'elle soit, reste une cage. Ce qui reste d'animal en nous le sait bien.
Non, je ne présenterai pas mon autre joue pour que vous puissiez à nouveau me frapper. Je ne vous pardonnerai pas tout de suite votre arrogance, votre mépris, vos paroles hautaines et froides, votre égoïsme et votre cynisme. Plus tard. Si vous m'en donnez l'occasion.
On nous dit et explique qu'il faut respecter nos institutions et la justice (loi C-78). Or respecter ce qui ne l'est pas fait de nous des abrutis, des chiens savants démunis de réflexion et de capacité à mettre les choses en perspective. Le respect peut parfois nous rendre complice de ce qui est inacceptable, l'Histoire nous l'aura appris. Le manque de respect, dans des moments particuliers, nous rend plus démocrate, plus citoyen, plus humain.
Obéir est une bonne chose mais désobéir devient par moment la seule issue pour faire avancer une société. C'est cette intelligence si souvent admirée qui nous fait dire:"NON!" La négation devient du positif, élaguer pour favoriser les repousses, refuser pour permettre.
La réplique à l'oppression sera d'autant plus forte que l'oppression aura été lourde. Elle est un signe de santé, un signe de vitalité.
Nous sommes désolés si parfois cette réplique a un visage peu avenant, si son discours paraît partir dans tous les sens, s'il n'est pas toujours articulé (mea culpa), s'il n'est pas toujours politiquement correct. Cette réplique possède à tout le moins la qualité d'être vivante et d'exister.
Nous sommes désolés qu'une certaine élite politique et médiatique ne comprennent pas ou plutôt ne semblent pas vouloir comprendre les signes pourtant évident que ce qu'on nous propose dans le projet néo-libéral ne nous intéresse pas vraiment. Nous sommes civilisés. Ce qu'on nous propose s'éloigne de ce qui fait de nous des êtres humains.
Non, nous ne sommes pas des consommateurs. Nous sommes des citoyens. Nous refusons d'être un simple engrenage d'une machine qui semble nous ignorer alors que sans nous elle s'effondrerait dans la minute. Le système dépend de notre bon vouloir.
Or, nous sommes de plus en plus à ne plus vouloir.
Nous sommes les grains de sable qui formeront les plages du changement.