Indignés. Si on regarde ou écoute un peu autour de soi, on peut voir plein de raisons d'être indigné. D'abord que veut dire exactement ce mot? Dans le dictionnaire on peut lire: qui inspire le mépris, qui n'est pas à la hauteur de sa fonction (quelle qu'elle soit).
Dans notre société, et cela il est important de s'en rendre compte, vous pouvez être indigné, le dire, mais tant que votre parole n'a aucun poids, qu'elle ne dérangera pas l'ordre (indigne) établi. Nous sommes libre dans la mesure où nos gestes et prises de parole ne changeront rien. Que vaut une parole qui reste du vent? Qui reste continuellement dans l'abstraction? Qui ne débouche pas sur des gestes concrets, des changements visibles et opérants?
Après avoir encouragé plusieurs pays arabes à faire la révolution, à se défaire de gouvernements qui expoitaient leurs peuples (ici on pourrait développer sur les nôtres de gouvernements) de toutes les façons (là aussi il ne faut pas s'en remettre uniquement à ce que les médias dominants en disent), qui incluent la force, ne voilà-t-il pas que nous nous débarrassons des indignés qui "osent" se rebeller contre l'ordre établi! Évidemment, ces gens seront présentés comme minoritaires, paresseux, mendiants de tout acabit, lâches etc. La propagande sournoise fait son petit bonhomme de chemin, remet à sa place ces "chialeux" qui ne n'ont pas la sagesse de se mettre à genoux devant notre système si exemplaire...Quelle bande d'ingrats!!!
"Je me marre" dixit Coluche...La révolution ou cette prise de parole si bienfaisante pour les autres est doucement (pas toujours...) évacuée et diluée ici.
La propagande bien organisée et institutionnalisée à travers nos médias, nos politiques, nos animateurs bien cultivés et insipides nous expliquent à longueur de journée que nous avons la chance de pouvoir dire ce que l'on veut...Tant que ça dérange personne.
Cette liberté me laisse un drôle de goût dans la bouche.
N.B. À voir le documentaire "La fin de la pauvreté?" nominé à Cannes.