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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 14:14

Depuis l'âge de 9 ou 10 ans, âge où on commence à voir et comprendre que les adultes nous ont menti sur plein de choses, je me demande ce qu'il peut y avoir de beau et de grand dans le fait de croire. Déjà un peu plus jeune, lorsqu'il était presque obligatoire (Je dis presque car mes parents ont eu la gentillesse de m'épargner les cours insipides et hypocrites de "sciences religieuses"-déjà le nom aurait dû affoler tout être pensant) de suivre les cours de religion, je voyais la totale indifférence de mes camarades de classe pout les dits cours. Nous subissions les âneries qui y étaient dites sans poser de questions, à cet âge on peut nous faire croire n'importe quoi de toute façon. Je voyais et sentais bien que vraiment peu des élèves prenaient au sérieux ou étaient touchés par le discours  pompeux et lénifiant des prêtres ou curés qui passaient partager la "bonne parole" avec nous.

 

Pour tout dire, l'impression que me laissaient ces croyants professionnels, qui a encore des échos dans mon être aujourd'hui, mon impression générale était une sorte de visquosité, de quelque chose de collant et de malsain qui se dégageait de leurs paroles. Trop douce pour être vrai. Leur discours, leur voix me mettait mal à l'aise, sentiment partagé par beaucoup de mes amis sans savoir pourquoi. Le résultat de ce malaise se traduisait par des moqueries que je ne répèterai pas ici. On est si directe étant enfant, si vrai et, vu de la "hauteur" du jugement d'adulte, si dur. Ce n'est que plus tard que l'on apprend à tergiverser, ne pas dire ou avec tant de nuances que notre discours devient fade et sans goût. Ce n'est que plus tard que l'on apprend la diplomatie. Souvent "diplomate" parce qu'incapable de voir la vérité en face. Handicapé par un égo qui ne supporte pas de se voir dans une glace ou voir la vie telle qu'elle se présente. Alors on se met à croire.

 

À croire dans un monde meilleur au lieu de le faire et bâtir maintenant. À espérer ce paradis qui m'a toujours semblé d'un ennui sans fond. Croire pour éviter de se mettre au travail. Tout de suite. Maintenant. Avec le véritable sentiment de participer à quelque chose qui nous dépasse. La fraternité.

 

Je ne vois pas la beauté de la foi. Je m'excuse. Je n'ai pas été touché et ceux qui me disaient ou me disent l'être ou à tout le moins en parle, ne présentent aucune différence dans leurs actions que ceux qui n'ont pas cette "chance". Par contre j'ai croisé des gens touché par la grâce, cette espèce de façon de voir,faire dire les choses avec intelligence et beauté.

 

Bach, Cocteau, Matisse, Nelligan, Velasquez, Proust, Mozart. Des noms qui résonnent en vous, simplement pour vous donner une idée de ce que j'entends par grâce. Rien à voir avec le fait de croire ou non. Des artistes pouvaient être plein de grâce dans leur spécialité mais "ordinaires" dans leur vie de tous les jours. Sans prétentions religieuses ou sans liens avec le fait de croire, d'avoir la foi.

 

Non, vraiment, je ne vois pas la beauté de croire, d'avoir la foi. Pour moi, et je ne veux manquer de respect à personne, c'est une maladie qu'on nous transmet (souvent jeune...plus facile) ou que l'on attrape par désespoir, quand justement on espère plus, on ne rêve plus. Par rêve j'entends la capacité du cerveau de penser ou concevoir quelque chose afin de le réaliser.

 

Les rêves diurnes doivent donc être "raisonnables", en lien avec la réalité.

 

La soit-disant beauté de la foi est culturelle et certainement pas innée chez l'être humain. 

 

Dom Helder Camara, archevêque Brésilien a déclaré:«Quand je nourrissais les pauvres, on me tratait de saint. Quand j'ai demandé pourquoi ils étaient pauvres, on m'a traité de communiste.»

 

 

 

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Published by Yannick Rieu - dans Culture

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