Ce matin je me suis réveillé en colère
Pourquoi, je ne sais pas ou je sais trop
Il y a trop de choses que je ne dis pas.
Ce matin, c’est pas moi qui écrit, c’est elle.
Je la laisse prendre ma main
Juste pour voir jusqu’où elle ira
J’en ai assez des discours polis. Polis dans les deux sens.
Il y a le verbe creux qui domine, le verbe trop beau pour être vrai
Polis comme l’hypocrisie que l’on confond avec la diplomatie
Polis comme un meuble qui brille comme un sous neuf
Gentil comme un ordi qui t’explique c’est quoi avoir du cœur
Assez des gens de gauche, de droite unis sous la démagogie
Des discours sans intelligence, inspirant la méfiance
Ecrits par des gens qui ont des fiches à la place du cerveau qui
Comme cet ordi de tout à l’heure
Vous expliquent c’est quoi avoir un cœur
Ils ne voient pas qu’ils sont devenus des machines
Ils ne réfléchissent plus, ils emmagasinent
Et ils écrivent des discours, ils parlent comme on pisse
En levant la main comme les chiens la patte
Aux poteaux de la démocratie
Un homme de gauche qui laisse croire et entendre
Qu’en Chine on fait travailler des enfants, que c’est une politique
Non monsieur, c’est illégal, comme ici.
Et cet autre, bien lissé, radio-canadien à souhait
Qui fait l’apologie d’un confrère qui résume la bonté et l’humanisme
À de vieilles idées sorties des boules à mites
C'est quoi être moderne?
Verbeux, idéologue, performant?
On a plus d'idées, on ne fait que les classer
Et on passe pour des intellectuels
J’emmerde la droite et j’emmerde la gauche
Il nous faut absolument sortir de ces carcans qui nous ont trop fait souffrir
Qui ont trop fait couler d’encre et de sang inutilement
Un con de gauche ou un con de droite reste un con
Il y a la guerre, la haine et la misère
Et toutes vos paroles n’ont jamais apporté la paix, l’amour
Les guerres sont les guerres et vos paroles de gauche ou de droite n’y changent rien
Ce n’est pas de la littérature, c’est un fait. Historique.
Nos vies portent en elles cette guerre, cette misère et cette haine
Nous sommes faits de ce pain.
Ce qui se passe au dehors se passe au dedans
Ce n’est pas de la littérature, c’est un fait.
À nous de voir.
Hommes et femmes de droite, hommes et femmes de gauche, vous qui vous croyez comme tels
Vous nourrissez la colère par votre manque d’imagination, votre cerveau conditionné, sclérosé.
D’un côté comme de l’autre, vous n’avez pas de visions. Ou vous en avez trop.
Là, de toute façon, n’est pas la question
Vous vous pensez proprios alors que vous n’êtes que gérants
Vous jouez avec des idées qui ne vous appartiennent pas
Vous ne vous connaissez pas.
P.S.: Gauche, droite: un monde à deux dimensions...Et si on commençait à s'intéresser à la profondeur? À la perpective? À la troisième dimension? On le fait bien pour la télévision...