Je ne sais pas si l'anecdote est véridique. Semble-t-il qu'un jour on demanda à Diane Dufresne ce qu'elle pensait de Céline Dion. Elle répondit simplement qu'elle ne faisait pas le même métier qu'elle.
On peut ainsi, en apparence faire le même métier et n'avoir aucune relation avec des gens qui partagent le même travail. J'ai parfois le même sentiment avec des confrères. Je me sens loin de leur conception du métier. J'ai l'impression qu'il n'ont tout simplement pas de réflexion sur celui-ci.
Il n'est pas toujours évident, dans le métier de musicien, de garder une ligne claire, d'éviter les compromis. Tout en gardant une certaine souplesse et sans tomber non plus dans un élitisme coupé de la réalité (vous savez, cette fameuse tour d'ivoire) j'aime tracer un chemin relativement droit.
Cependant je dois admettre que j'ai beaucoup de difficulté à comprendre cette attitude qui fait accepter n'importe quel boulot, faire à peu près n'importe quoi, du moment qu'il y a des sous au bout. Une certaine dignité, un certain respect pour la musique me paraît indispensable. Ne serait-ce que pour être capable de se regarder dans la glace le matin...Une éthique dans le travail, histoire de rester debout.
Si l'argent ou même la satisfaction puérile de voir son nom sur une affiche, comme le chante si bien Aznavour, reste le principal motivateur, je pourrais suggérer des métiers beaucoup plus payant...Faut être un peu stupide de vouloir être musicien pour devenir riche ou connu...Dame bêtise court les rues, ça c'est bien connu.
Je n'aime pas le terme "show-business". "Montrer-affaire". Je me montre pour faire des affaires...Mhmmm...Voyez-vous, je me sens plus proche du poète ou du peintre que du showman. Je ne me sens pas plus showman que Kent Nagano montant sur une scène pour diriger l'orchestre. Il y a pourtant un peu de vrai dans cette expression. On doit se montrer.
Ce qu'il y a à voir se cache derrière ce que vous voyez.