Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie.
J. Prévert
Comme la rose
Sa prose
Sous la fleur
Portait des épines
Écorchant parfois
L'amour propre
De ceux qui en croquent
Les consciences torves
Les regards borgnes
Laissant pantois
Les compteurs à zéro
Les riches cloportes
Les curés un peu trop...
Philanthropes
La férocité
Sourire aux lèvres
Le bon point
La bonne grève
Casquette vissée
Cigarette et sourire en coin
Lever le poing
Élever la voix
Sans hurler
Sans gueuler
Indiquer une voie
Sans jamais rêver
De triompher
Qu'il est grand!
Méticuleux orfèvre
Jonglant et maniant
Le verbe qui claque
Qu'il est bien!
Qu"il est haut!
Qu'il est bon!
Le fouet qui oint
La poésie qui frappe
Les cerveaux
Avec précision
Attaché à son pays
À sa langue et son esprit
À la fraternité
À l'égalité
Aux peuples, aux ouvriers
Aux mal-aimés, aux délaissés
Aux petits
Aux perdants oubliés
Sans-dents
À ces ceux sortis du nid
Dont un certain progrès
Les rayant d'un trait
Les raillant sans arrêt
Progrès condescendant
Ne leur offrant
Finalement
Que peu d'attraits
Ce cher Prévert
S'il s'en cogne
De notre époque!
S'il s'en moque!
Et sans doute
Un peu pervers
Sans vergogne
Par un quelconque cuistre
Se fera traiter
À n'en pas douter
De populiste!