Je suis musicien. Jouer avec les sons et les rythmes me fascine depuis mon tout jeune âge.
Pour qui se contente de voir les choses en surface, cela peut sembler puéril...Faire de la musique!.. Alors que tant de gens souffrent? Que les politiques nous mènent en bateau en toute conscience ou inconscience? Alors qu'un mouvement de peur semble étreindre la planète entière? Qu'un repli sur soi paraît, pour un nombre de plus en plus important de citoyens, comme une réponse adéquate aux problèmes qui surgissent! La misère physique, morale et...et...
Pour ma part, la racine de la majorité de nos problèmes, pour ne pas dire tous, se trouve dans notre conditionnement, notre culture dite humaine qui fait que nous nous pensons séparés les uns des autres. Depuis tout petit cette idée nous est transmise de mainte façons à l'école, dans les médias, dans nos familles. À tous les niveaux! C'est l'idée maîtresse et elle est rarement remise en question. Elle domine notre savoir, nos actions. Elle façonne l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes.
Sartre affirmait que l'enfer c'est l'autre. L'autre c'est moi lui rétorquerais-je et ce moi est une illusion!
L'égo n'a pas plus de réalité que ces personnages qui évoluent sur un écran de cinéma. Le problème c'est de croire dans cette illusion...Ce n'est pas la seule! C'est dans l'ordre des choses de la pensée que de créer des illusions. Notre culture accepte et trouve normal de se définir à partir de fantômes. Et nous payons le prix.
Nous sommes un. Il ne s'agit pas d'opiner du bonnet et voir cela comme une idée intéressante, un autre concept intellectuel que l'on remisera dans notre mémoire avec tout le reste. Il s'agit de vivre ce fait, ce qui est une toute autre histoire.
Une faible partie de l'humanité aura compris que nous sommes "un". Pas besoin de vous dire que cette minorité ne fait pas les premières pages des journaux, que ces gens ne font pas le "buz". On ne les entend pas parce que nous ne voulons pas les entendre. Nous préférons nos habitudes. Nous préférons notre confort (physique, intellectuel et moral) même si ce confort rend des millions de gens malheureux.
Cette petite idée (qui n'a aucune valeur si elle reste intellectuelle) par trop révolutionnaire demande un trop grand effort pour être populaire. La perspective qu'elle sous-tend donne le vertige. Vivante, elle rendrait complètement caduque les bases de nos sociétés, bases sur lesquelles se fondent le colonialisme, l'impérialisme ou toutes autres formes de domination pratiquées au jour le jour, dans les plus petites choses.
Que faire avec tout cela? Cette violence inouïe, cette injustice innommable, cette brutalité hallucinante, ce dangereux aveuglement si caractéristique de notre culture? Aveuglement entretenue par notre lâcheté, notre profonde indifférence qui profite à beaucoup de gens et en tout premier lieu à chacun de nous.
Ma goutte d'eau, mon minuscule grain de sable se nomme Da Li. C'est ma façon de dire qu'au-delà des différences, les humains vivent tous les mêmes choses. Le bonheur, la joie, la tristesse, la souffrance n'ont pas de couleurs ni de géographie particulière.
Da Li c'est ma voix. Elle exprime, après plus d'une douzaine de séjours en Chine, ce sentiment d'union que ces voyages m'ont permis de vivre.
C'est un chant, un bruissement à peine audible, un frémissement imperceptible.
Ce n'est pas l'espoir qui m'anime. Je n'ai pas de but.
Il fallait que cela soit fait. C'est tout.
Uploaded by Kristina Wagenbauer on 2015-08-31.
https://www.youtube.com/watch?v=By998sdvkSg&feature=youtu.be